Par Richard Redding Antiques
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Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Très beau et rare guéridon Empire en bronze doré, amboine, bois ébonisé et marbre blanc, attribué à Jacob-Desmalter et Cie, avec de superbes montures en bronze doré attribuées à Pierre-Philippe Thomire. Le plateau circulaire moulé en marbre blanc est surmonté d'une frise de forme conforme avec des cannelures sculptées, au-dessus de quatre pilastres à cariatides, Chaque pilastre est surmonté de la tête et du buste d'une belle femme égyptienne portant une coiffe royale égyptienne ou un kleft sur des cheveux annelés attachés au-dessus de ses seins, sur un socle angulaire avec cannelures à l'avant, sur un support de pilastre ébonisé légèrement effilé monté avec des volutes de lotus stylisées et une torchère au-dessus de pieds féminins et d'une draperie tombante qui reposent sur des spas angulaires qui font saillie à partir d'une base circulaire.
Paris, date vers 1805-10
Hauteur 87 cm, diamètre 130 cm.
La beauté de ce guéridon provient de sa ...
... qualité ainsi que de son élégante simplicité compensée par les montures complexes en bronze doré. Ces dernières ont très certainement été réalisées par l'éminent bronzier Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), dont la qualité de maître fondeur-ciseleur était rarement surpassée et qui fournissait souvent les ébénistes parisiens Jacob-Desmalter et Cie, tout aussi renommés, et travaillait en collaboration avec eux. L'étonnante cariatide et les montures en lotus stylisé reflètent la vogue croissante de l'Égypte ancienne pendant la période de l'Empire. Cet intérêt pour les anciennes terres des pharaons, des sphinx et des pyramides existait bien avant le XVIIIe siècle, mais il a pris un nouvel élan après les campagnes égyptiennes de Napoléon et, en particulier, lorsqu'en 1798, il a emmené un groupe d'artistes et de scientifiques pour enregistrer les nombreuses merveilles le long des rives du Nil.
L'une des publications les plus influentes qui en résulta fut le "Voyage dans la Basse-et Haute-Égypte" du baron Dominique Vivant-Denon, publié en 1802, dont les illustrations inspirèrent grandement les artistes et les dessinateurs. En tant que chefs de file dans leur domaine, Jacob-Desmalter et Thomire faisaient ouvertement référence au retour d'Égypte, comme en témoignent une chaise de Jacob-Desmalter avec des supports sculptés de têtes de femmes égyptiennes, conservée au musée des Arts décoratifs, et une commode avec des supports de têtes égyptiennes très similaires, réalisée par Thomire et conservée dans le même musée (illustrées respectivement dans Pierre Kjellberg, "Le Mobilier Français", 1980, vol. II, p. 177, pl. 165 et dans Marie-Noelle de Grandry, "Le Mobilier Français, Directoire Consulat Empire", 1996, p 79).
Jacob-Desmalter, rue de Meslée à Paris, est l'une des plus importantes maisons de fabricants de meubles sous l'Empire et la Restauration. La maison a été fondée par Georges Jacob (1739-1814), le plus grand menuisier de l'époque Louis XVI. Après sa retraite en 1796, ses deux fils Georges II (1768-1803) et François-Honoré-Georges Jacob (1770-1841) lui succèdent sous le nom de Jacob Frères. Mais Georges II meurt peu après et son frère, qui ajoute le suffixe Desmalter (du nom d'une propriété de son père en Bourgogne), reprend les affaires de son père et rebaptise la maison Jacob-Desmalter et Cie. Sous l'Empire, François-Honoré-Georges est qualifié de menuisier-ébéniste, fabriquant des meubles et bronzes de LL., MM., II. et RR (Leurs Majestés Impériales et Royales), ce qui implique qu'il joue un rôle actif dans l'aspect pratique de l'artisanat de la maison. Les activités de l'entreprise se développent énormément après la nomination de Jacob-Desmalter en tant qu'ébéniste de l'Empereur. Le Garde-Meuble Impérial lui confie de nombreuses commandes de mobilier pour les résidences des Bonaparte, notamment celle de l'impératrice Joséphine.
L'entreprise est également fréquentée par de nombreux notables et riches bourgeois parisiens. Elle reçoit également des commandes de l'étranger, notamment du tsar Alexandre Ier de Russie et de Charles IV d'Espagne. Parmi les pièces les plus importantes de la firme, on peut citer le trône impérial de Fontainebleau, le meuble à bijoux réalisé pour Marie-Louise et les vitrines du Cabinet des antiquités de la Bibliothèque nationale de Paris. L'œuvre de Jacob-Desmalter est également représentée aux Châteaux de Compiègne, Fontainebleau, Malmaison, Versailles et Sceaux l'Ille-de-France ainsi qu'aux Musées du Louvre, Marmottan, Mobile National, Grand Trianon, Napoléon et Tours. En outre, la Bibliothèque Marmottan, la Banque de France, le Ministère des Affaires Etrangères et le Palais d'Aranjuez en Espagne sont parmi les nombreuses institutions qui ont accueilli les travaux de l'entreprise. Malgré une renommée phénoménale, l'entreprise, comme beaucoup d'autres dans le commerce de luxe, subit de plein fouet la crise industrielle consécutive à la guerre de la Péninsule et à la campagne de Russie. En 1813, Georges Ier Jacob prend sa retraite, ce qui coïncide avec la déclaration de faillite de l'entreprise. Cette situation est toutefois de courte durée, car les affaires reprennent rapidement après la restauration de Louis XVIII en 1814 et se poursuivent jusqu'en 1847, date à laquelle l'entreprise est vendue à Charles-Joseph-Marie Jeanselme.
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