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Portrait de Joseph Smith et de Catherine Tofts en Thalie par Rosalba Carriera
Portrait de Joseph Smith et de Catherine Tofts en Thalie par Rosalba Carriera - Tableaux et dessins Style Portrait de Joseph Smith et de Catherine Tofts en Thalie par Rosalba Carriera - Stéphane Renard Fine Art
Réf : 102157
65 000 €
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Rosalba Giovanna Carriera (Venise 1673 – 1757)
Provenance :
Italie
Materiaux :
Tempera sur ivoire
Dimensions :
l. 11.5 cm X H. 8.5 cm
Tableaux et dessins Tableaux XVIIIe siècle - Portrait de Joseph Smith et de Catherine Tofts en Thalie par Rosalba Carriera XVIIIe siècle - Portrait de Joseph Smith et de Catherine Tofts en Thalie par Rosalba Carriera
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


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Portrait de Joseph Smith et de Catherine Tofts en Thalie par Rosalba Carriera

Cette miniature inédite a fait récemment l’objet d’une étude détaillée par Madame Bozena Anna Kowalczyk, une historienne d’art spécialisée dans la peinture vénitienne du XVIIIème siècle, étude à partir de laquelle a été réalisée cette notice. Cette étude est disponible sur demande. L'attribution de cette miniature à Rosalba Carriera a également été confirmée par Bernardina Sani, la spécialiste de l'artiste sur la base de photos numériques.

A noter que la vitre de protection et la tige la retenant et permettant l’accrochage sont amovibles.

Cette grande miniature constitue un double portrait sans doute unique dans l’œuvre de Rosalba Carriera, l’une des femmes artistes les plus importantes du XVIIIe siècle. Un rapprochement avec une aquarelle de Grevembroch représentant Joseph Smith nous a permis d’identifier le modèle, qui est accompagné de celle qui deviendra sa femme, la cantatrice Catherine Tofts. Cette miniature, datée vers ...

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... 1710-1715, est ainsi le premier portrait connu de Joseph Smith, figure essentielle dans l’histoire de la peinture vénitienne du XVIIIème siècle.

1. Rosalba Carriera, la vie extraordinaire d’une femme artiste dans la Venise du XVIIIe siècle

Née à Venise en 1673, Rosalba Carriera a commencé sa carrière d’artiste comme peintre de miniatures et de tabatières. Ses premières œuvres connues remontent aux années 1690 et elle devient rapidement célèbre grâce à ses miniatures, qui lui permettent de devenir la première femme membre de l’Académie de Saint-Luc à Rome en 1705. Elle abandonne progressivement la miniature pour le pastel, devenant grâce à ce medium l’un des portraitistes les plus recherchés d’Europe.

Invitée par Pierre Crozat, un financier et collectionneur Français, Rosalba Carriera se rend à Paris en mars 1720 où elle séjourne pendant une année. Logée chez Pierre Crozat, elle est assaillie de commandes des grandes dames de l’aristocratie parisienne qui lui laissent à peine le temps de travailler. Sur la proposition de Coypel elle est reçue à l’Académie Royale le 26 octobre 1720. Son séjour révèle le pastel au public parisien et c’est sans doute sous son influence que Maurice Quentin de La Tour abandonne les portraits à l’huile pour se consacrer entièrement au pastel.

Retournée à Venise d’où elle envoie son morceau de réception en 1721, elle continue son activité de portraitiste. Extrêmement recherchée dans l’Europe entière, elle se rend à Modène en 1723 pour peindre les filles du Grand-Duc et à Vienne en 1730 pour y peindre l’Impératrice. Elle continue à peindre jusqu’en 1746-1747, avant de devenir progressivement aveugle et de décéder en 1757.

2. Description du double portrait

L’homme, perruqué et vêtu d’une ample cape rouge, tient de sa main gauche un chapeau noir. Il a le regard tourné vers la femme qu’il est peut-être en train de saluer alors que celle-ci se retourne pour nous regarder à son tour. Elle tient dans sa main gauche un masque (la fameuse bauta vénitienne). Son manteau d’un vert céladon, que l’on devine ouvert à l’avant, est d’une grande élégance : il est entièrement bordé d’une broderie dorée que l’on retrouve autour de la taille et des larges manches d’où s’échappe une dentelle finement détaillée.

La main droite de l’homme est précisément représentée ; un nœud noir retient à son poignet une manchette de dentelle. Son geste théâtral soulève légèrement sa cape rouge et laisse apparaître un pan de son habit brun également brodé d’or.

La composition repose sur une grande économie de couleurs : le rouge du manteau que l’on retrouve dans la cocarde qui orne le chapeau de la femme, le noir de la perruque de l’homme et des deux chapeaux et enfin un dégradé de bleu : bleu sombre du ciel avec lequel s’harmonise le vert du manteau de la femme, bleu léger pour le traitement des visages et des mains. Cette technique de représentation des visages sur un fond bleu est d’ailleurs une des caractéristiques de l’art de Rosalba Carriera en tant que miniaturiste.

A noter que le dos de la plaque d’ivoire sur laquelle est peinte cette miniature est entièrement orné de motifs floraux réalisés à partir de minuscules plaques d’écaille et de pointes de métal. Ce travail nous permet de penser qu’il s’agit en fait d’un fondello, c’est-à-dire d’un couvercle de tabatière, dont Rosalba Carriera s’était fait la spécialité.

3. Un émouvant témoignage de la rencontre entre Joseph Smith et Catherine Tofts

Etabli à Venise vers 1700 en tant que marchand spécialisé dans l’import-export, Joseph Smith (1674 ? – 1770) devient un immense collectionneur et finance une maison d’édition. Il est également l’agent de nombreux artistes, dont Rosalba Carriera et le peintre Canaletto, qu’il encourage à partir en Angleterre en 1746. Il devient enfin en 1744 Consul d’Angleterre à Venise, fonction qu’il occupe jusqu’en 1760. La plupart de ses collections de livres et de tableaux sont acquises par le Roi d’Angleterre Georges III en 1762.

L’identification de ce portrait repose sur la très forte ressemblance avec le Portrait d’un Consul, une aquarelle réalisée vers 1754-1759 par Giovanni Grevembroch (1731-1807) à la demande de Pietro Gradenigo. (Nous avons inclu trois photos reproduisant ce recueil). Celui-ci lui avait demandé de représenter les professions, les occupations, les vêtements et les scènes de la vie quotidienne de la société vénitienne. Smith (alors âgé de près de 80 ans) y est représenté en tant que Consul, dans la fleur de l’âge, dans une tenue caractéristique de la mode anglaise autour de 1720. L’écharpe et les poignets de dentelle, l’habit brun brodé d’or sont d’ailleurs très proche de ceux de notre miniature.

Joseph Smith paraît ici plus âgé que dans notre miniature et il est probable que ce portrait à l’aquarelle a été réalisé à partir d’un autre portrait de Joseph Smith le représentant plus âgé, portrait qui pourrait lui-même s’inspirer de notre miniature.

Catherine Tofts (ca. 1685 – 1756) de son côté arrive à Venise en 1709. C’est une cantatrice célèbre qui s’est retirée à Venise pour échapper à ses créanciers. Peu de temps avant son départ, elle avait interprété le rôle de Climène dans l’opéra Pirro e Demetrio d’Alessandro Scarlatti. Le peintre vénitien Marco Ricci l’a d’ailleurs représentée lors d’une répétition de cet opéra peu de temps avant son départ à Venise.

Joseph Smith tombe follement amoureux d’elle après son arrivée à Venise et l’épouse en 1717. Bozena Anna Kowalczyk propose une datation pour cette miniature vers 1710-1715, c’est-à-dire dans les premières années qui suivent leur rencontre. La forte attraction sentimentale qui existe entre eux est particulièrement sensible dans cette miniature. Le masque que porte Catherine Tofts peut être interprété comme l’attribut de Thalie, la Muse de la Comédie – à moins d’y voir également le moyen d’échapper incognito à ses créanciers ?

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