Par Stéphane Renard Fine Art
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Fidèle au goût néo-classique, le sculpteur Antoine-Denis Chaudet nous présente ici une frise de personnages antiques exécutée au lavis gris sur traits de crayons qui pourrait être inspirée de bas-relief antiques.
La courte carrière du sculpteur français Antoine Denis Chaudet, qui ne couvrit qu'une vingtaine d'années, suffit à faire de lui le sculpteur français le plus marquant de la période napoléonienne. Il joint à son activité de sculpteur celle d’illustrateur de livres, et exceptionnellement celle de peintre.
Ses débuts sont aisés : entré à quatorze ans dans l’atelier de Jean-Baptiste Stouf et l’année suivante dans celui d’Etienne Gois, il obtient le prix de Rome en 1784, passe quatre années en Italie, puis revient en France en 1789. Un très beau tableau de Jean-Baptiste Frédéric Desmarais passé récemment en vente chez Sotheby’s le représente en 1788 à la fin de son séjour italien (4ème photo de la galerie).
A son retour en ...
... France, il est agréé à l’Académie Royale de peinture et de sculpture en 1789 mais se retrouve sans commande du fait de la Révolution. C’est à ce moment-là qu’il commence à s’intéresser à l’illustration en particulier pour des œuvres de Racine qui seront publiées par Didot entre 1801 et 1805. Sous le Consulat et surtout sous L’Empire, rendu célèbre par son buste de Bonaparte, il réalise deux statues de l’Empereur dont celle qui surmonta la colonne Vendôme jusqu'en 1814.
On estime à environ deux cents le nombre de ses dessins subsistants. La plupart ont été réalisés après son retour à Paris. Les ensembles les plus importants conservés sont ceux du Musée du Louvre qui abrite en particulier un album d’une soixantaine de dessins réalisés entre 1802 et 1806 et ceux de la Bibliothèque Nationale (54 dessins de projets de médailles). Son œuvre est également représentée dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts et des musées d’Angers, Besançon, Lille ainsi qu’à la Kunstbibliothek de Berlin et la Pierpont Morgan Library de New York.
Ses dessins sont généralement réalisés d’un léger trait de crayon repris ensuite à la plume ou complété comme ici par un lavis bistre ou gris. L’artiste n’emploie presque jamais la sanguine à la différence d’autres sculpteurs comme Bouchardon.
Il nous parait vraisemblable que notre dessin s’inspire de deux bas-reliefs antiques distincts. Le personnage de droite, représenté sans ses pieds, pourrait ainsi avoir été inspiré par un bas-relief fragmentaire distinct de la femme assise un amour à ses pieds.
Deux dessins nous semblent pouvoir être rapprochés de celui que nous présentons. Le traitement de la femme à gauche de notre dessin peut évoquer par sa technique l’homme assis sur la gauche dans Aristomène trouve Socrate plongé dans la misère (Musée des Beaux-Arts d’Angers - 5ème photo de la galerie), alors que la technique qui combine dessin préparatoire au crayon et lavis d’encre se retrouve dans ce Portrait de Napoléon en Hercule, un dessin du Musée du Louvre qui a été réattribué à Chaudet (dernière photo de la galerie).
Notre dessin est présenté encadré dans un petit cadre d’époque Louis XVI en bois noirci et doré.
Principale référence bibliographique
Olivier Michel – Chaudet dessinateur – article publié par la Société du Salon du Dessin (Dessins de Sculpteurs II) lors des quatrièmes rencontres internationales du salon du dessin du 25 et 26 mars 2009
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