Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Portrait de Victoria de Hesse Rotenburg (1728-1792), princesse de Hesse et princesse de Soubise par mariage
Atelier de Jean-Marc Nattier (Paris, 1685 - 1766)
Ecole Française du milieu du XVIIIème siècle
Huile sur toile, dimensions : h. 75 cm, l. 62 cm
Important cadre en bois doré et richement sculpté d’époque Louis XV.
Encadré : h. 100 cm, l. 87 cm
Provenance :
- Riches sale, Sotheby’s, Londres, 29/11/1950 lot n. 55 comme Mlle Baletti par Jean-Marc Nattier (voir reproduction catalogue, copyright Witt library)
- Galerie William Hallsborough, Londres, exposition du 29 avril au 29 juin 1957 (n. 29)
- Collection J.C. Morris Londres, après 1957 – 1961
- Vente aux enchères, collection J.C. Morris, Sotheby’s Londres, 29/11/1961, lot n. 54
- Collection particulière britannique
Œuvre en rapport :
- Portrait autographe signé Nattier et daté de 1746, ex-collections de Marquis de Cypierre, de la Comtesse le Hon, de Lanvin, localisation actuelle ...
... inconnue
- Portrait en pied, l'hôtel de ville de Hoogstraten, Belgique, identifié comme Marie Ludovica de Hesse Rothenbourg (sœur de Victoria)
- Portrait en pied, vente aux enchères Dorotheum, 7/11/1991, avec inscription « Marie-Sophie, 2eme femme de Hercule-Meriadec, prince de Rohan-Soubise », avec provenance de la collection des princes de Soubise
Telle une apparition aux milieux des frondaisons verdoyantes, la jeune princesse portraiturée à mi-corps nous séduit par la fraicheur immaculée de sa jeunesse.
Vêtue d’une robe « à la française » de soie blanche agrémentée de lacets de perles qui maintiennent les étoffes en révélant les courbes de sa poitrine, elle est ceinte d’une large étole de soie bleu retenue à l’épaule gauche et froissée de plis volumineux sur le devant. Des reflets lumineux parcourent la surface des tissus et l’animent de mille feux.
Regard rêveur qui effleure a peine le spectateur afin de se perdre dans la contemplation mélancolique, la douceur des traits de son visage est retranscrit par une touche estompée et les glacis translucides qui contribuent au fondu velouté de l’ensemble.
Le gris des cheveux poudrés met en valeur les chairs modelés par la lumière intense, tandis que le fard rouge des joues rompe la monotonie du chromatisme si caractéristique du peintre (bleu-vert-blanc).
La composition du portrait suit la formule à immense succès utilisée par Jean-Marc Nattier dans ses portraits féminins à mi-corps de 1736 à 1758.
Notre ravissante jeune femme a longtemps été identifiée comme Manon Balletti, fille d’acteurs italiens de la Comédie Française, connue pour la postérité comme la fiancée du sulfureux Giacomo Casanova. Les recherches de Monsieur Xavier Salmon ont permis d’écarter définitivement cette piste, d’autant plus que le portrait de la véritable Manon Balletti est conservé au National Gallery à Londres.
Malgré les difficultés d’identification, selon toute vraisemblance l’œuvre figure la princesse de Rohan Soubise, la troisième épouse de Charles de Rohan Soubise (1715-1787), née Victoria de Hesse Rotenburg (1728-1792). L’hypothèse confirmée par plusieurs œuvres en rapport, mais aussi par la datation du portrait original 1746, qui correspondrait parfaitement à une commande du prince de Soubise de l’effigie de sa toute jeune épouse suite à leur mariage survenue le 23/12/1745.
Bibliographie: Jean-Marc Nattier 1685-1766. Exposition Au Musee National Des Chateaux De Versailles Et De Trianon Du 26 Octobre 1999 Au 30 Janvier 2000. Salmon, Xavier
Page n° 276 (avec la provenance de notre portrait dans la colonne à gauche) et la photo fig. 2
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