Par Galerie Philippe Guegan
DEMANDE D'INFORMATIONS
Pierre Garnier (1726-1806)
Secrétaire à la grecque en acajou massif
Acajou massif, bâti en chêne, bronze doré, marbre bleu turquin
Estampillé trois fois P.GARNIER, Pierre Garnier reçu maitre en 1742
Paris vers 1765-1775
Large secrétaire en armoire en acajou massif, décoré de panneaux dans des encadrements, ouvrant par un abattant et deux vantaux en partie basse. L’abattant découvre une série de huit tiroirs, en deux registres, encadrant deux niches et surmonté d’une tablette.
Ce secrétaire à pans coupés, aux lignes solides et architecturées, est une parfaite illustration du « goût grec », l’un des courants stylistiques les plus novateur du XVIIIe siècle, en ce qu’il amorça un véritable renouvellement des formes, dans les arts décoratifs, pendant les dernières années du règne de Louis XV.
Héritier d’un mouvement qui se manifeste dans l’architecture française dès les années 1740, et qui coïncide avec la redécouverte des sites ...
... d’Herculanum (1738) et de Pompéi (1748), le goût grec est décliné à partir des années 1760 dans l’ébénisterie parisienne, en réaction contre le gout rocaille, que la nouvelle génération juge corrompu. En témoigne la formule du diplomate allemand Fréderic Melchior von Grimm dans ses chroniques « Depuis quelques années on a recherché les ornements et les formes antiques {…} tout est à Paris à la grecque » (Correspondances littéraires, 1763). Ce premier néoclassicisme se traduit par l’emploi des lignes rectilignes de l’architecture classique, empruntées à l’ornementation et au vocabulaire gréco-romain. L’un des précurseurs de ce goût grec fut l’architecte et décorateur Louis Joseph Le Lorrain (1715-1759).
Cette mode nouvelle, qui nait donc à la fin du règne de Louis XV et qui préfigure le néoclassicisme tel qu’il s’épanouira sous le règne de Louis XVI, séduit à l’époque une clientèle de financiers et de collectionneurs issus de la haute bourgeoisie parisienne, tel Ange Lalive de Jully et le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour, pétris de culture antique, avides de nouveauté et soucieux de rompre avec l’ornementation parfois excessive du style rocaille.
Pierre Garnier fut l’un des promoteurs de ce goût grec. Né vers 1726 à Paris, il était le fils d’un ébéniste, François Garnier (†1760), actif dans la première moitié du XVIIIe siècle, qui était établit au faubourg Saint-Antoine et qui signait de ses initiales F.G. Pierre Garnier fut reçu maître en 1742, alors qu’il n’avait pas vingt ans, et fit une carrière brillante. Sa première décision fut de quitter le faubourg Saint Antoine pour s’installer rue Neuve des Petits Champs, dans le quartier ou résidait la finance parisienne. Il fut proche de son confrère Etienne Levasseur dont il fut l’un des témoins de mariage en 1748, et a son propre mariage en 1754, la présence de témoins aussi prestigieux que les deux frères Richard, l’abbé de Saint Non et Louis Richard de La Bretèche, témoigne de liens d’affaires et d’amitié avec cette élite parisienne.
Garnier fut avec les ébénistes Jean-François Oeben Jean-François Leleu et Joseph Baumhauer l’un des pionniers du style néoclassique, et ses créations des années 1760-1770 accompagnèrent l’émergence du style « à la grecque », dont les premières manifestations se traduisirent par la création de mobilier dans le goût de Boulle, en ébène décoré de bronzes dorés. En 1761 Garnier réalise des meubles à la grecque sur des dessin de Charles de Wailly (1730-1798), qui furent exposés au Salon la même année, dont un secrétaire « traité dans le meilleur gout de Boulle ». Par la suite les principaux clients de Pierre Garnier furent la famille d’Orléans, la duchesse de Mazarin, le marquis de Marigny, qui en tant que directeur des bâtiments du roi exerçait une sorte de ministère des Arts, et à qui il livra pour son hôtel de la place des Victoires, tous un ensemble de meubles en acajou ou en ébène, y compris en 1778 tout un ensemble de trente-six fauteuils cannés en acajou, le roi Gustave III de Suède qui fit l’acquisition à Paris en 1770 d’une paire de commodes, le maréchal de Contades pour lequel il livra en 1775 la majeure partie du mobilier du château de Montgeoffroy, la marquise de Brunois, le marquis de La Vaupalière, auquel il livra un secrétaire en laque du Japon, aujourd’hui conservé au Louvre, qui présente des entrées de serrures identiques à celles de notre secrétaire.
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