Par Richard Redding Antiques
DEMANDE D'INFORMATIONS
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Provenance : Collection Wildenstein
Superbe vase Médicis à tête de Jupiter en porcelaine de Sèvres Louis XVI, marqué d'un L bleu entrelacé et de montures Empire en bronze doré, les anses terminées par des masques barbus, le fond bleu lapis doré sur tout le pourtour avec un motif caillouté, la tige étalée au-dessus d'un pied circulaire à gradins sur une base carrée dorée avec un bandeau de feuilles de chêne et de glands, la base carrée est dorée sur le bord avec un bandeau de paterae dans des méandres entrelacés de lauriers et de bandes perlées entre des motifs d'oeil-de-perdrix, montée avec un bord en forme d'oeuf et de dard, avec des poignées en feuilles d'acanthe, un collier perlé sur le socle, sur un socle carré en forme de feuille raide.
Paris, la porcelaine date d'environ 1780, les montures datent d'environ 1825.
Hauteur 47 cm, diamètre 31 cm.
La forme du vase Médicis de Sèvres apparaît dans de nombreuses variations. D'abord utilisée à ...
... Vincennes, elle est réapparue à Sèvres vers 1780 et s'est maintenue dans sa forme de base au cours du XIXe siècle. Un certain nombre d'exemples de ce type de vase conservés à Sèvres sont attribués à plusieurs des meilleurs artistes de la manufacture, dont Boizot, Le Riche et Lagrenée. Le présent vase est comparable à un autre Vase Médicis à tête de Jupiter datant d'environ 1798-1802 conservé au Musée des Arts Décoratifs, Paris (numéro d'inventaire 5364). Toutefois, ici, les montures en bronze, y compris le bord, les poignées plus élaborées et la base supplémentaire sont en bronze doré. L'ajout de montures en bronze n'était en aucun cas un concept nouveau ; en fait, il était très populaire au cours du XVIIIe siècle lorsque les marchands-merciers parisiens commandaient à des bronziers d'ajouter des ornements supplémentaires aux objets en porcelaine chinois et européens. En d'autres temps, Sèvres a produit une série de pièces montées en bronze doré, dont le magnifique et monumental Vase Médicis (1785 ; Paris, Louvre) orné de bas-reliefs représentant des thèmes mythologiques modelés par Simon-Louis Boizot et réalisés en bronze par Pierre-Philippe Thomire (illustré dans Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, "Vergoldete Bronzen", 1986, p. 300, pl. 4.19.1).
La célèbre maison de Sèvres, fondée en 1738, était à l'origine installée au château de Vincennes par des ouvriers de Chantilly, afin de rivaliser avec Meissen en tant que meilleure manufacture de porcelaine européenne. Produisant à l'origine uniquement de la porcelaine tendre, elle s'est installée à Sèvres, à l'ouest de Paris, en 1756. Louis XV, actionnaire de la manufacture, en devient le propriétaire à part entière en 1760 et impose des limites strictes aux autres producteurs de céramique en France. Lorsque l'entreprise est passée sous le contrôle de l'administration royale, la fabrication de porcelaine de luxe était principalement destinée à la famille royale, à la cour, à l'aristocratie la plus riche ou à des cadeaux diplomatiques. Sèvres emploie alors les meilleurs artistes et artisans, créant de nouvelles formes et de nouveaux motifs de grande qualité.
La manufacture a développé une gamme de superbes couleurs de base, telles que le gros bleu et le bleu céleste, qui ont été combinées avec des décorations dorées et des panneaux peints dans le style de François Boucher, tandis que les figures étaient parfois fabriquées en porcelaine biscuitée et modelées par des sculpteurs de premier plan, dont Falconet. Louis XV et Louis XVI s'intéressent tous deux à la manufacture et Sèvres devient rapidement la première manufacture de porcelaine d'Europe. Avec la découverte de kaolin près de Limoges, la porcelaine en pâte dure commença à être produite et la pâte tendre fut progressivement abandonnée en 1804. Les années de la Révolution française sont extrêmement difficiles pour la manufacture, mais la situation commence à s'améliorer lentement après l'instauration du Directoire, en 1795. Ce redressement est dû en grande partie à Alexandre Brongniart, nommé directeur en 1800.