Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Très belle pendule Empire en bronze doré "au dromadaire" d'une durée de huit jours par le célèbre horloger Basile-Charles Le Roy, signée sur le cadran en émail blanc Le Roy hr de Madame à Paris, le cadran avec des chiffres romains et arabes et une belle paire d'aiguilles percées en laiton doré pour les heures et les minutes. Le mouvement avec échappement à ancre, suspension à fil de soie, sonnerie à l'heure et à la demi-heure, avec roue de compte extérieure. Le superbe et inhabituel boîtier a la forme d'un dromadaire debout sur la bosse duquel est placé un support surmonté d'un croissant de lune entourant une étoile, le support reposant sur une houppe de draperie à glands qui entoure le cadran de l'horloge placé dans la partie principale du corps de l'animal, le dromadaire, avec une cloche suspendue à son cou et une coiffure à plumes, se tient au-dessus d'une souche d'arbre sur une plinthe rectangulaire à gradins aux extrémités arrondies, avec des montures ...
... de frise élaborées comprenant une paire d'étoiles et de croissants de lune flanquant des trophées militaires, supportées par des pieds tournés.
Paris, date vers 1810
Hauteur 38 cm, longueur 30 cm, profondeur 10 cm.
Littérature : Elke Niehüser, "Die Französische Bronzeuhr", 1997, p. 239, pl. 833, illustrant un boîtier d'horloge en bronze doré et patiné du même modèle mais dépourvu de la coiffe du dromadaire et de l'étoile et de la lune au-dessus de sa bosse.
Les pendules "au dromadaire" sont extrêmement rares, les premières ayant été fabriquées en France au début du XVIIIe siècle. La fascination pour les animaux des pays lointains avait été alimentée après que l'ambassadeur du roi de Siam eut offert un éléphant, un lion, un tigre, un chameau et d'autres phénomènes zoologiques à Louis XIV en 1686. Cela a incité un certain nombre de bronziers à créer des boîtiers d'horloge à l'effigie de ces animaux exotiques. Si ceux avec des éléphants ou des rhinocéros étaient plus courants, ceux avec des chameaux ou des dromadaires étaient beaucoup plus inhabituels. L'intérêt pour ces derniers s'est à nouveau manifesté au début du XIXe siècle, lorsque les artistes, inspirés par les campagnes égyptiennes de Napoléon, ont commencé à incorporer des motifs et des décorations égyptiens dans leurs créations. Étant donné que l'horloge actuelle présente le croissant de lune et l'étoile, l'ancien symbole céleste turc du pouvoir, il est possible qu'elle ait été destinée au marché d'exportation turc, ce qui ajoute bien sûr à son intérêt.
Non seulement la pendule possède un magnifique boîtier, mais son mouvement a été fabriqué par l'un des principaux fabricants de l'époque, à savoir Basile (également connu sous le nom de Bazile)-Charles Le Roy (1765-1839). Né à Paris, fils de l'horloger Bazile Le Roy (1731-1804) et reçu comme maître en 1788, il fonda la prestigieuse Maison Le Roy au 60 Galerie de Pierre, Palais-Royal peu après 1785, lorsque le duc d'Orléans (Philippe Egalité) ouvrit les jardins du Palais-Royal au public et ses bâtiments au commerce. Le Roy et plusieurs autres horlogers s'installent alors dans les galeries des arcades. Pendant la Révolution, Le Roy travaille pour la République en signant ses horloges "Elyor" afin de se dissocier de ses anciennes relations royales. Il déménage ensuite son entreprise à la Galerie Montpensier, 13-15 Palais-Royal, où elle restera pendant près de cent ans. Dans les années qui suivent, Le Roy est nommé horloger de l'empereur Napoléon et de la mère de ce dernier, Madame Mère, ce qu'il annonce fièrement sur l'actuel cadran principal : hr de Madame. En outre, Le Roy fut nommé horloger de la princesse Pauline et de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, puis, en 1829, horloger royal des ducs de Bourbon et de Chartres. Sa maison exposa des horloges à l'Exposition de Paris l'an VI (1797/8) et à nouveau en 1819, 1823 et 1827. En tant qu'innovateur, Basile-Charles Le Roy a déposé un brevet pour une de ses horloges atmosphériques en 1823. Outre ce magnifique exemplaire, d'autres pendules de sa main sont visibles au Musée du Louvre et au Ministère de la Guerre à Paris, au Musée Paul Dupuy à Toulouse, au Musée International d'Horlogerie à La Chaux de-Fonds et aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire à Bruxelles. Lorsque son fils Charles-Louis (également connu sous le nom de Louis-Charles, 1794-1865/66) s'associe à lui en 1828, l'entreprise est rebaptisée Le Roy et Fils. Charles-Louis réussit également à diriger l'entreprise et, en 1835, il est nommé Horloger du Roi et Horloger du Ministère de la Marine.
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