Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Superbe pendule Empire en bronze doré à huit jours, signée sur le cadran en émail blanc Bailly à Paris, logée dans un boîtier attribué au bronzier parisien Denière. Le cadran est orné de chiffres romains et d'aiguilles de style Breguet en acier bleui pour les heures et les minutes. Le mouvement avec échappement à ancre, suspension à fil de soie, sonnerie sur une seule cloche, avec roue de compte extérieure. Le très beau boîtier présente la figure debout d'Urania, muse de l'astronomie, tenant un télescope dans sa main gauche et un compas dans sa main droite, qui pointe vers un globe étoilé orné des signes du zodiaque autour de sa circonférence, le globe reposant sur le dos de quatre sphinx sur un socle, en forme de temple égyptien contenant le cadran et le mouvement et monté sur les côtés avec un terme enveloppé de serpent flanqué de prêtresses égyptiennes agenouillées, le tout sur une base rectangulaire à gradins avec une frise en retrait représentant ...
... la personnification du Nil à gauche pour indiquer que la scène se déroule en Égypte, à droite de nombreux savants qui écoutent Ératosthène, le fondateur de la géographie scientifique, assis sur une plinthe centrale et assisté d'Uranie assise avec son globe.
Paris, date vers 1805-10
Hauteur 93 cm, largeur 64,5 cm, profondeur 31,5 cm.
Littérature : P. Arizzoli-Clémentel et C. Gastinel-Coural, "Il Progretto d'Arredo del Quirinale Nell'Età Napoleonica" Bollettino d'Arte, no.70, p. 288, pl.38, illustrant un modèle identique avec un socle en marbre conservé au Musée National du Château de Fontainebleau. Et p. 270, pl. 75, illustrant une autre pendule pratiquement identique avec un socle en marbre conservée à Versailles.
Denise Ledoux-Lebard, "Inventaire général du Musée national de Versailles", 1975, pp. 192-3, illustrant l'horloge pratiquement identique conservée au Musée national de Versailles.
Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, "Vergoldete Bronzen", 1986, p. 395, pl. 5.18.6, illustrant une pendule légèrement plus tardive (vers 1820) en bronze patiné et doré du même modèle par le bronzier parisien Janet.
J. Ramon Colon De Carvajal, "Catalogo De Relojes Del Patrimonio Nacional", 1987, p. 283, n° 268, illustrant un modèle presque identique en bronze doré, dans la collection royale espagnole.
Pierre Kjellberg, "La Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle", 1997, p. 397, pl. E, illustrant un modèle quasi identique en bronze patiné et doré sur socle en marbre de Jean-François Denière, signé sur le cadran F. Berthoud à Paris.
Elke Niehüser, "Die Französische Bronzeuhr", 1997, p. 234, pl. 737, illustrant une pendule très similaire.
Outre ces lieux prestigieux, des horloges de ce modèle se trouvent au château de Varsovie et au Bayerischen Nationalmuseum de Munich. L'horloger parisien Bailly (mort après 1818) fut l'un des meilleurs de son temps et mérita à ce titre le titre d'Horloger de LL. MM. II. Et RR (Horloger de Leurs Majestés Impériales et Royales). Installé rue de Richelieu, il était avec Lepaute l'un des principaux fournisseurs du Garde-Meuble. Bailly, qui prit sa retraite en 1818, avait la responsabilité de l'entretien des horloges de Compiègne et des Trianons et on sait qu'il utilisa des boîtiers des principaux bronziers parisiens, dont Pierre-Philippe Thomire et Claude Galle, ainsi que Ferdinand Schwerdfeger qui lui fournit un boîtier pour un régulateur surmonté d'un globe étoilé et cerclé du zodiaque sur quatre sphinx, très proche du présent modèle.
(illustré dans Jean-Dominique Augarde, "Les Ouvriers du Temps", 1996, p. 275, pl. 214). Outre les Musées du Château de Compiègne et de Fontainebleau ainsi que le Grand Trianon, Versailles, d'autres pendules de Bailly sont visibles à Paris au Garde-Meuble National et aux Musées du Louvre, de Marmottan et de la Légion d'Honneur.
Le superbe boîtier peut être attribué au célèbre bronzier Jean-François Deninger dit Denière (1775-1866) qui, avec P-P Thomire, fut l'un des principaux représentants du Goût Égyptien inspiré par le Baron Vivant-Denon. Non seulement cette pendule est d'une qualité exceptionnelle mais elle témoigne du goût pour l'Égypte ancienne et la découverte scientifique. À cet effet, la frise place Uranie aux côtés du polymathe de Cyrène, Ératosthène (vers 276-194 avant J.-C.), astronome, mathématicien, géographe et poète renommé. Pendant plus de 50 ans, il a été le bibliothécaire en chef de la plus importante bibliothèque de l'Antiquité à Alexandrie ; il a également été la première personne à calculer la circonférence de la terre ainsi que l'inclinaison de son axe et a également été le fondateur de la géographie en tant que science.
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