Par Richard Redding Antiques
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Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Très belle pendule de cheminée Empire en bronze doré et partiellement patiné d'une durée de huit jours logée dans un boîtier attribué à François-Louis Savart d'après un modèle du même bronzier. Le cadran en émail blanc avec chiffres romains et arabes et aiguilles de style lune en acier bleui pour les heures et les minutes. Le mouvement avec suspension en fil de soie, échappement à ancre, sonnerie à l'heure et à la demi-heure sur une seule cloche, avec roue de compte extérieure. Le beau boîtier montre une jeune femme en tenue classique assise sur le tambour du cadran qui tient dans sa main gauche un médaillon portrait de son amant tout en regardant vers un pigeon voyageur qui est assis sur son genou et tient un mot qu'elle vient d'écrire à son amour. Elle repose ses pieds sur un tabouret en forme de x de style gréco-romain antique qui se trouve à gauche du socle du cadran, tandis qu'à droite se trouve une table tripode avec trois supports monopodes ailés, ...
... chacun avec un buste de femme et la tête et les pieds d'un lion, sur le dessus de la table repose une boîte à écrire avec une plume d'oie et une bougie flamboyante dans un chandelier. Sous le cadran, à l'intérieur de la frise du piédestal, se trouve un jeune berger tenant une flûte de pan, allongé sous des arbres, qui reçoit un message de la jeune femme tenue dans le bec du même pigeon voyageur. La base rectangulaire aux extrémités arrondies est ornée au centre d'un vase de fleurs sortant d'un anthemion flanqué de part et d'autre d'une paire de moutons, avec des montures supplémentaires à chaque extrémité. Le tout reposant sur des pieds chignon
Paris, date vers 1810
Hauteur 50,5 cm, largeur 41 cm, profondeur 16 cm.
Elke Niehüser a choisi une pendule identique à celle-ci pour la couverture de son livre "French Bronze Clocks", 1999 (traduction anglaise de l'allemand). Le modèle du boîtier est inspiré d'un dessin du bronzier parisien François-Louis Savart (1780-1828), portant l'inscription M Savart fabrique de bronze rue Philippaux no 11 et conservé à la Bibliothèque Nationale, Paris. Le modèle original de Savart suit la même forme de base qu'ici, bien que la jeune femme soit assise sur une chaise antique à califourchon sur le cadran ; le cadran n'est pas élevé sur un piédestal et donc, bien qu'il y ait la même table tripode à droite du cadran, il n'y a pas de tabouret à gauche ; de plus, la figure du berger et le couple de moutons apparaissent ensemble sur la base de la frise. Une horloge basée sur ce modèle original se trouve aujourd'hui au Museo de Relojes Jerez de la Frontera.
Outre une horloge identique conservée au Badische Landesmuseum de Karlsruhe, une autre se trouve à l'ambassade britannique de Paris. Elle appartenait à l'origine à la princesse Pauline Borghèse (1780-1825), sœur de Napoléon Bonaparte, et se trouvait dans sa résidence parisienne, l'Hôtel Borghèse. Sa résidence allait devenir l'ambassade britannique après que celle-ci et toute la collection d'art de la princesse aient été achetées en 1814 par le duc de Wellington pour le gouvernement britannique. L'inventaire dressé en 1814 mentionne la pendule comparable dans le Salon Jaune, où elle se trouve encore aujourd'hui sur la cheminée, flanquée d'une paire de candélabres attribués à Pierre-Philippe Thomire. Parmi les autres pendules similaires ou variantes, citons un exemple signé sur le cadran Le Roy Horloger De S.A.I. Madame Mère de l'Impéreur, qui se trouvait dans la collection D. Brunet. Un deuxième exemplaire a été vendu à Paris par M. Rieuner & Bailly-Pommery le 6 juin 1990, lot 93 ; un troisième a été offert par Sotheby's New York le 6 novembre 1982, lot 12, tandis que deux autres ont été vendus par Koller, Suisse, l'un en novembre 1995, lot 4032 et un autre par la même maison de vente aux enchères quand, le 22 juin 2006 (lot 1315), ils ont vendu un exemple basé sur le design original de Savart équipé d'un mouvement de Dieudonné Kinable. Un autre exemple presque identique au présent, montre la jeune femme tenant une tablette (au lieu d'un médaillon portrait), sur laquelle sont inscrits les mots : Ce Messager D'amour Fait Couler D'heureux jours, (This love letter brought happy days). Cette pendule, qui est signée sur le cadran Lacroix à Paris, a été vendue par Chiswick Auctions, West London, le 24 mai 2017, lot 111.
Comme de nombreuses horloges de l'époque, le sujet de son boîtier tourne autour du thème de l'amour, tandis que la composition complexe comprend des éléments décoratifs qui remontent à l'Antiquité. Le motif du boîtier est souvent appelé " la lettre d'amour ". Il montre une jeune femme en costume antique qui vient de composer une lettre d'amour qu'elle a donnée à un pigeon voyageur. L'objet de son désir est un jeune berger dont elle tient le portrait dans sa main et qui apparaît à nouveau sous le cadran où, allongé dans un décor arcadien, il reçoit son message par l'intermédiaire de l'oiseau. Le thème du berger est repris sur le socle, où l'on voit deux moutons flanqués d'un vase de fleurs. Une autre référence à la lettre est représentée par l'écritoire et la plume sur la table tripode, tandis que la bougie allumée dans le chandelier fait allusion à la chaleur de la passion des deux amants.
La table tripode et le tabouret en forme de X présentent un intérêt particulier car ils s'inspirent de prototypes gréco-romains antiques et font partie d'un certain nombre d'objets antiques qui ont façonné les arts décoratifs de l'époque. Selon toute vraisemblance, les dessins de Savart pour ces deux meubles étaient basés sur ceux des architectes et ornemanistes en chef de Napoléon, Charles Percier (1764-1838) et Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853), dont les études détaillées d'intérieurs et de mobilier ont été largement diffusées dans leur Recueil des Décorations Intérieures, dont la première série a été publiée en 1801. Les dessins de Percier et Fontaine ont contribué à façonner le style Directoire et Empire et ont donné naissance à de nouveaux meubles. Parmi eux, une série de tabourets similaires en forme de X, notamment celui de Jacob Frères de 1800, qui présente les mêmes pieds à pattes de lion et le même décor à l'articulation du X, qui faisait partie d'une série de meubles fournis au Château de Malmaison vers 1800 (illustré dans Jean-Pierre Samoyault, "Mobilier Français Consulat et Empire", 2009, p. 54, pl. 65). Dans le même ouvrage, Samoyault illustre également un certain nombre d'autres meubles qui présentent des supports monopodes ailés similaires à ceux de la table tripode, par exemple sur un bureau réalisé pour Napoléon Bonaparte par Jacob Frères d'après un dessin de Percier et Fontaine pour le Palais des Tuileries (ibid, p. 125, pl. 215).
Le bronzier François-Louis Savart (1780-1828), qui a produit une variété de bronzes de luxe allant des candélabres aux horloges, devait être bien au courant des dessins de Percier et Fontaine et d'autres ainsi que du mobilier contemporain basé sur ces dessins. Savart est né le 6 jui
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