Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Une très belle paire de candélabres Empire à trois lumières en bronze doré et argenté attribuée à Claude Galle, chacun de forme vaseuse surmontée d'un bec unique en forme de vase moulé avec un hyménium au-dessus d'une tige verticale supportée sur le sommet d'un vase allongé qui est flanqué de chaque côté par deux branches de bougie à volutes sortant d'un feuillage qui s'enroule autour des côtés du vase et s'enroule au-dessus, Ces branches se terminent par des têtes de cygne enveloppées de feuillages, chaque cygne tenant dans son bec un bec de bougie en forme de vase qui s'accorde avec le bec qui le surmonte. Chaque vase est doté d'un couvercle bombé cannelé, monté autour de son col d'une rosace et de feuillages au-dessus d'une Victoire ailée tenant une torche dans chacune de ses mains tendues, la coupe du vase décorée de rinceaux et de palmettes, sur un pied circulaire écarté, sur une base carrée en bronze argenté, monté à l'avant d'une tête barbue ...
... de Bacchus dans un cadre circulaire doré et sur les côtés d'une étoile au-dessus d'un croissant de lune, sur une base carrée à gradins, sous laquelle se trouve une étiquette estampillée du nom de Jean Seligmann & Cie Paris et numérotée 1050 2.
Paris, date vers 1805
Hauteur 50 cm. chacun.
Avec leurs formes exagérées en forme de vase et l'utilisation de têtes de cygne en combinaison avec l'ornementation classique telle que l'étoile et le croissant de lune et les têtes d'hermès bacchiques, ces imposants candélabres sont conformes à ceux réalisés par le célèbre fondeur Empire Claude Galle (1759-1815). Si les bronzes de Galle étaient très recherchés par la clientèle européenne, des œuvres telles que les présentes pièces allaient exercer une forte influence sur les bronziers et les designers russes. Par exemple, on peut comparer les branches de bougies en forme de tête de cygne avec une paire de candélabres russes à deux lumières, de la manière de Friedrich Bergenfeldt, datant d'environ 1810, dont les becs sont décorés de manière similaire et équilibrés par des têtes de cygne ailées (Christie's Londres, 25 novembre 2008, lot 106).
L'une des rares caractéristiques de ces candélabres est leur base argentée, dont la patine met parfaitement en valeur les montures en bronze doré. À l'avant se trouvent des têtes d'hermès représentant le Bacchus barbu (parfois appelé Bacchus indien), tel qu'il était représenté par les Grecs et les Romains de l'Antiquité dont les images du dieu du vin le montraient avec les cheveux et la barbe en boucles serrées et parfois avec un bandeau. De telles têtes en hermès étaient représentées dans les arts décoratifs français de l'époque, par exemple sur une cheminée de l'Hôtel de Broglie à Paris. De même, le croissant de lune distinctif sous une étoile unique (comme sur les côtés des bases) était également un motif français populaire à l'époque. Ils apparaissent, par exemple, dans une combinaison similaire, entrecoupés d'un hymne, comme décor sur un feu à galerie du château de Fontainebleau vers 1804 (illustré dans Marie-France Dupuy-Baylet, "L'Heure, le Feu, la Lumière : Les Bronzes du Mobilier National 1800-1870", 2010, pp. 138-9, no. 73).
Comptant parmi les meilleurs doreurs et bronziers de son temps, Claude Galle a bénéficié du patronage de la royauté, de l'aristocratie et de Napoléon Bonaparte. Né à Villepreux, près de Versailles, il a fait son apprentissage à Paris auprès du fondeur Pierre Foy. En 1784, Galle épouse la fille de Foy et, à la mort de son beau-père en 1788, il reprend son atelier, qu'il transforme en l'un des plus beaux du genre. Galle déménage ensuite l'entreprise au Quai de la Monnaie et à partir de 1805, elle est installée au 60 rue Vivienne. Inscrit pour la première fois sur les registres du commerce en 1784, il est reçu maître-fondeur en 1786 et obtient rapidement la première des nombreuses commandes du Garde-Meuble de la Couronne. On sait qu'il a collaboré avec Pierre-Philippe Thomire, entre autres, et qu'il est à l'origine de la majorité des bronzes d'ameublement fournis sous l'Empire au château de Fontainebleau ainsi qu'à Saint-Cloud, aux Trianons, aux Tuileries, à Compiègne, à Rambouillet et à un certain nombre de palais italiens dont Monte Cavallo, à Rome et Stupinigi près de Turin. Après sa mort, l'entreprise de Galle a été rouverte et a prospéré sous la direction de son fils, Gérard-Jean Galle (1788-1846). Aujourd'hui, son œuvre se trouve parmi les plus belles collections du monde, qui comprennent, outre le Musée National de Château de Malmaison, le Musée Marmottan à Paris, le Museo de Reloges à Jerez de la Frontera, la Residenz de Munich et le Victoria and Albert Museum à Londres, en plus de La Malmaison, le Palais Pavlovsk à St. Petersbourg, le Palais Ostankino à Moscou ainsi que le Württembergisches Landesmuseum à Stuttgart.
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