Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Une très rare horloge cartel Directoire en bronze doré du Congrès par Jean-Joseph Lepaute signée sur le très fin cadran en émail blanc J. Jh. Lepaute Place du Palais Royal à Paris et également signé par le peintre Dubuisson avec des chiffres romains et arabes et une paire d'aiguilles de style Breguet en acier bleui pour les heures et les minutes. Le mouvement sonne les heures et les demi-heures. L'élégant boîtier avec sa lunette entourée d'un anneau monté de douze étoiles dans un anneau extérieur moulé avec un cerclage de feuilles de lotus et noué au milieu par une bande de ruban rassemblée dans un anneau au-dessus de 12 heures et suspendue par le haut par une pince stylisée en forme de rosette, puis tombant en draperie lâche sous le cadran.
Paris, date vers 1795
Hauteur 122 cm, largeur 41 cm.
Littérature : Tardy, "Les Plus Belles Pendules Françaises", 1994, p. 342, illustrant un cartel presque identique de Lepaute commandé par Napoléon pour le ...
... château de Compiègne, et sur la même page un cartel plus simple avec un boîtier circulaire étoilé sans aucun ruban de Jean-Joseph Lepaute. D. Ledoux-Lebard, "Le Grand Trianon, meubles et objets d'art", 1975, p. 111, illustrant une version plus simple de ce cartel sans ruban de Jean-Joseph Lepaute qui fut livré au salon de l'Empereur au Grand Trianon, le 12 mars 1810 et décrit comme "une pendule forme médaillon, en bronze doré mat, mouvement à sonnerie, cadran de plus de 22 cm de diamètre. Prix fait à 700F".
Un autre cartel du Congrès de Lepaute du même modèle a été commandé par Napoléon pour le château de Compiègne. Elle a ensuite été utilisée sous la Troisième République pour les séances de l'Assemblée nationale et est probablement la même que celle qui se trouve actuellement dans le vestibule de la résidence du Président de la République au Palais de l'Elysée. La conception générale du modèle s'inspire d'un certain nombre de boîtiers de thermomètres et de baromètres de la fin du XVIIIe siècle, en bois sculpté ou en bronze doré. Ceux-ci ont inspiré un certain nombre de boîtiers d'horloges de même conception de base mais avec des montures en bronze doré plus complexes ; parmi eux, un cartel avec un mouvement de Nicolas Sotiau de la collection Steinitz (vendu chez Christie's, Londres, 6 décembre 2007, lot 132) ainsi qu'un autre de la collection Wrightsman, Metropolitan Museum, New York avec un mouvement de Simon Buzot et un boîtier décoré de trophées musicaux suspendus à un ruban noué (illustré dans F. J. B. Watson, "The Wrightsman Collection", 1966, vol. II, n° 184, p. 363). Cependant, plus proche dans sa simplicité est un cartel en bronze doré suspendu par des rubans noués signé sur le cadran Cronier à Paris (illustré dans Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle", 1997, p. 195, pl. B).
Jean-Joseph Lepaute, dit Collignon (né vers 1768, mort en 1846), né à Bièvres dans les Ardennes, est le petit-neveu de Jean-André Lepaute (1720-89), l'un des fondateurs de la prestigieuse dynastie des Lepaute. Installé à Paris dès son plus jeune âge, il se forme dans l'atelier familial avant d'ouvrir sa propre entreprise, probablement au début des années 1790, place du Palais Royal. Après 1795 et jusqu'en 1811, il travaille avec son oncle Pierre-Basile Lepaute, dit Sully-Lepaute (1750-1843) sous la raison sociale Lepaute
Oncle & Neveu. Ensemble, ils jouissent d'une grande renommée, acquièrent des clients influents et obtiennent une médaille d'argent à l'Exposition des produits de l'industrie de 1806. En 1811, Jean-Joseph fonde la Maison Lepaute Neveu à Paris ; deux ans plus tard, il crée une horloge pour le Palais de Fontainebleau et, vers la même époque, des horloges pour Saint-Cloud ainsi que pour Compiègne. Nommé Horloger du roi et de la chambre des députés, son entreprise est installée en 1820 rue de Richelieu et l'année suivante rue St-Honoré.
Reflétant l'importance de l'horloge, le cadran a été réalisé par Etienne Gobin, dit Dubuisson (né en 1731, mort après 1815) qui, avec Joseph Coteau (1740-1812), était l'un des meilleurs peintres de cadrans hautement ornementés et d'horloges émaillées à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Né à Lunéville, Dubuisson a d'abord travaillé comme peintre sur porcelaine dans sa ville natale ainsi qu'à Strasbourg et Chantilly. Comme Coteau, il a été employé à Sèvres, où, de 1756 à 1759, il a travaillé comme peintre de fleurs avant de se spécialiser à son propre compte en fournissant les plus beaux boîtiers de montres et cadrans d'horloges émaillés aux principaux horlogers de son époque. Outre Lepaute, on compte parmi eux des noms aussi célèbres que Dieudonné Kinable, Jean-Simon Bourdier, Robert Robin et Louis Berthoud, ainsi qu'Antide Janvier pour qui il a créé un ensemble de cadrans peints très complexes pour une horloge astronomique très complexe (illustré dans Jean-Dominique Augarde, "Les Ouvriers du Temps", 1996, p.107). Dans les années 1790, Dubuisson est recensé dans la rue de la Huchette et plus tard, vers 1812, dans la rue de la Calandre ainsi que dans la rue des Lavandières Sainte-Opportune.
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