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Scriban en acajou massif - Bordeaux XVIIIe siècle
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Réf : 89640
VENDU
Époque :
XVIIIe siècle
Provenance :
Bordeuax
Materiaux :
Acajou de Cuba massif
Dimensions :
l. 125.5 cm X H. 118 cm X P. 65 cm
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Antiquités Philippe Glédel
Antiquités Philippe Glédel

Mobilier XVIIIe parisien et régional, dont meubles de port.


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Scriban en acajou massif - Bordeaux XVIIIe siècle

Commode-bureau, dite "scriban", en acajou de Cuba massif,
galbée toutes faces, ouvrant à un abattant et quatre tiroirs sur trois rangs.
Travail bordelais d'époque Louis XV.

Au contraire de la table en cabaret, ce n'est pas de l'influence parisienne que naquit la mode des commodes scribannes dans les grands port français mais bien plutôt des relations que ceux-ci entretenaient avec les Pays du Nord. Il faut en effet voir son origine dans le cabinet hollandais ou "schrifcabinet" dont le corps inférieur est fortement bombé. Ceci est encore plus vrai à Bordeaux, ville qui entretenait des rapports commerciaux avec la Hollande.
Ainsi au XVIIIe siècle, ce meuble que nous nommons aujourd'hui "scriban" était désigné sous le terme de "bureau-cabinet". Ce n'est sans doute pas un simple hasard car en effet il semble avoir les mêmes fonctions que les anciens cabinets d'ébène de l'époque Louis XIV, tout à la fois meuble destiné à renfermer des objets précieux et secrets ...

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... et meuble à fort esprit de représentation. A Bordeaux, plus encore que la fameuse commode en tombeau, la commode scribanne est le meuble de l'armateur ou négociant bordelais fortuné, parfaite expression du faste de ces sociétés marchandes du XVIIIe.

Nous avons ici affaire à une rare commode scribanne, à un meuble cossu et de grande qualité, que ce soit par ses galbes très prononcés, la beauté des bois d'acajou ramageux, le fini des assemblages, et enfin par sa riche parure de laiton découpé d'origine, qualité que l'on retrouve dans toute la conception du bâti monté sur chêne.

La partie supérieure ouvre à un abattant à contours galbés (muni d'une serrure de laiton avec clé à anneau de bronze) articulé par deux charnières de laiton et deux compas en fer, il découvre un large "théâtre" qui se compose d'une loge centrale dite tabernacle (fermant à clé) flanquée de deux gaines à triple cannelure et sommée d'une épaisse cimaise moulurée placée en avancée du gradin. L'ensemble est épaulé par deux caissons renfermant chacun six tiroirs galbés. A noter l'audacieuse disposition des tiroirs juxtaposés sans la moindre traverse intermédiaire, et cependant parfaitement opérante car impeccablement ajustée. Les ébénistes de Bordeaux ont rivalisé d'ingéniosité sur ce type de meuble "à secrets", et nous en avons un exemple des plus éloquents avec ce scriban qui ne dispose pas d'une simple trappe secrète mais de quatre : trois trappes successives (dont une centrale à double fond et à double mécanisme d'ouverture).
On note également une excellente liaison de la partie en "dos d'âne" avec la partie commode, liaison qui n'est pas toujours aussi convaincante, procurant une excellente harmonie et homogénéité à l'ensemble.
La partie commode est dotée de galbes absolument remarquables, tant en plan qu'en élévation, et il convient de souligner particulièrement l'important galbe, tant convexe en élévation que concave en plan, du premier rang de tiroir. Ces tiroirs, au nombre de quatre (deux plus petits au rang supérieur), possèdent encore leurs grosses serrures en fer d'origine et on note, signe indéniable de qualité, que leurs bordures sont soulignées d'un large élégi tandis que les traverses d'encadrement sont bordées d'une double mouluration. Les montants avant sont pour leur part décreusés de moulures et ponctués de pieds "en escargot" (pour les quatre montants). Enfin la traverse basse est généreusement moulurée et son centre formant tablier se voit agrémenté de motifs moulurés et sculptés tandis qu'une moulure en quart-de-rond vient l'ourler, cette moulure courant sur les pieds et les traverses des côtés.

A noter la pittoresque ancienne étiquette des chemins de fer du Midi à départ de la gare de Bordeaux-Saint-Jean et arrivée en gare de Biarritz (autrefois en effet Biarritz-la-Négresse*, renommée depuis, même si le quartier porte toujours ce nom, ce qui demeure localement sujet à polémiques) au dos du meuble.
* À l'origine, ce quartier excentré de Biarritz s'appelait le quartier Harausta, du mot basque signifiant endroit poussiéreux. Ce nom, usité dès le 17e siècle lui venait de l'auberge Harausta. Au début du 19e siècle cette dernière fut tenue par une femme noire, à qui les soldats de Napoléon donnèrent le sobriquet de " La négresse".

Ce meuble à fonctions combinées au fini (et au poids) exceptionnel prend les allures d'apparat d'une fabrication de commande pour un riche négociant ou armateur bordelais.

Bordeaux, fin de l'époque Louis XV, vers 1750 - 1760.

Meuble dans un très bel état d'origine (probablement anciennement surmonté d'une bibliothèque) avec restauration et finition très soignées et superbe patine en rempli ciré.
Abattant gainé à neuf d'un cuir de chez Tassin de couleur tabac estampé et doré à motif de pampres de vigne.

Conditions générales de livraison :

Pour tout objet ou meuble à partir de 5.000 euros, nous livrons nous-mêmes gratuitement partout en France (et parfois même au delà), il y a possibilité d'obtenir cette même prestation pour des pièces de moindre valeur suivant la destination et le délai.

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