Par Antiquités Philippe Glédel
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Mobilier XVIIIe parisien et régional, dont meubles de port.
Commode d'époque Régence ouvrant à trois tiroirs sur deux rangs séparés par des traverses foncées de cannelures de laiton et coiffée d'un marbre rouge des Flandres mouluré d'un bec-de-corbin en quart-de-rond ourlé d'un talon renversé avec un débordement arrière autrefois destiné à coiffer un soubassement de boiserie.
Construite en placage d'amarante sur un bâti de sapin de qualité avec ses caissons de tiroirs en noyer, elle présente en façade un puissant galbe en arbalète, des montants à épaulements et des côtés galbés.
Le meuble est paré d'une ornementation de bronzes ciselés et dorés de grande qualité à décor végétal dont la souplesse fait écho aux lignes de la commode : un important cul-de-lampe au tablier à décor d'une coquille flanquée de feuilles d'acanthe nervurées et crispées - deux chutes d'angle à décor de rinceaux d'acanthe enrichis de cartouches d'oves, de palmettes, de fleurons, de fonds réticulés piqués de quartefeuilles - ...
... deux joncs de liaison à décor d'entrelacs - quatre sabots enveloppants dit "en chausson" à décor de palmettes d'acanthe, fonds réticulés et feuilles godronnées typiques de la période Régence - quatre poignées de tirage à rosaces - deux larges entrées ciselées dans le style des chutes d'angle (une réellement en fonction : tiroir inférieur) et quatre plus petites entrées de serrure de forme losange (deux en fonction : tiroirs supérieurs). On note que l'ordonnance des entrées de serrure est au service d'une parfaite symétrie ornementale héritée du Grand Siècle avec lequel notre ébéniste conserve des attaches.
La commode se présente dans un superbe état d'origine, avec ses bronzes d'époque (les deux sabots arrière refaits au modèle) et ses anciennes serrures en fer.
Ce meuble d'un grand raffinement est représentatif des plus charmantes réalisations de la période Régence.
Estampillée (deux fois) F L pour François Lieutaud.
Travail parisien de la fin de l'époque Régence, vers 1720.
Dimensions : 0,80 m de haut x 1,20 m de large (1,03 m à l'avant) x 0,55 m de profondeur.
LIEUTAUD François (1665 - 1748), ébéniste d'origine marseillaise qui reçut ses lettres de maîtrise à Paris à la fin du XVIIe siècle et fut actif sous Louis XIV et la Régence. Il travailla dans l'enclos privilégié du cloître Saint-Jean-de-Latran (où travaillait également Philippe Poitou, le fils) et Louis XIV lui accorda le rare privilège de pouvoir créer et fabriquer les bronzes de ses meubles (à cette époque en effet la corporation des bronziers-fondeurs s'en arrogeait l'exclusivité). Nous savons aussi qu'il œuvra en collaboration avec Noël Gérard (qui était également marchand mercier) mais aussi avec Charles Cressent et même André-Charles Boulle (qui le désigna comme son expert personnel au cours d'un procès en 1719). Il est à l'origine d'une dynastie d'ébénistes puisque son fils Charles ainsi que son petit-fils Balthazar (célèbre pour ses régulateurs) exerceront le même métier. Longtemps demeuré inconnu des historiens de l'art du fait de son estampille aux simples initiales (rappelons que l'usage de l'estampille ne fut réglementé et répandu que seulement durant l'époque Louis XV) il figure parmi les plus grands ébénistes de son temps.
Pour en apprendre davantage, à lire sur le site : https://www.anticstore.com/ebeniste/lieutaud-francois
Amarante (Peltogyne venosa)
Au Brésil : Pau roxo, au Royaume-Uni : Purpleheart, violetwood, et en créole : Bois violet.
Du détroit de Panama au centre du Brésil.
Arbre entre 38 et 45 mètres de hauteur donnant un bois de coeur violet plus ou moins foncé s'accentuant lentement avec le temps pour devenir parfois brun sombre à l'air et à la lumière.
Grain fin et fil droit parfois légèrement ondulé. Séchage normal, belles finitions.
Bois lourd et dur, de densité 0,85 (850 kg/m3), bonne durabilité.
Sa couleur prédispose ce bois à des utilisations en décoration et en ébénisterie (tournage, sculpture, objets d'art...), mais il convient aussi pour les meubles massifs et la menuiserie intérieure (lambris, parquet, escalier...), les instruments de musique, queues de billard, manches d'outils. On observe différentes variations de couleurs de l'amarante dans son processus d'oxydation. Ces couleurs peuvent se fixer à n'importe quel stade, les scientifiques en cherchent toujours la raison...
Le placage d'amarante a été principalement utilisé par les grands ébénistes du temps de la Régence, tels que Pierre Migeon II et Charles Cressent qui en parent alors nombre de leurs commodes.
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