Par Seghers & Pang Fine Arts
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D’une merveilleuse pureté…
Cette sculpture possède tous les charmes émouvants de l'art ancien: un relief préroman avec 4 oiseaux sur le côté cueillant des raisins (ou des dattes ou des pommes de pin...) sur des branches et un oiseau femelle au dessus couvant 4 oeufs. Il n'est pas certain que ces oiseaux cueillent des raisins, des pommes de pin ou des dattes, mais le symbolisme est très similaire : il s'agit d'une métaphore de l'abondance, de la connaissance et/ou de la fécondité. Le thème de la fécondité est assez évident ici, puisqu'une femelle est assise dans la partie supérieure de l'arbre, dans un nid contenant quatre œufs, tandis que quatre mâles sont actifs en bas. Le style délicieusement naïf est extrêmement touchant. C'est presque de l'art brut. Il possède le charme merveilleux de l'art très ancien. La scène entière est représentée comme un enfant la peindrait. Nous pensons que ce relief date des 10e siècle (ou même plus tôt) et qu'il provient ...
... du sud de la France ou du nord de l'Espagne. La pierre est du calcaire sableux jaunâtre. Le propriétaire précédent a (irrespectueusement) rendu les coins de la sculpture équerres en y appliquant du mortier jaunâtre, ce qui permet de tenir debout sans socle.
Provenance : de la succession de Gustave Fayet (1865-1925), peintre, céramiste et l'un des premiers à collectionner les œuvres de Degas, Monet, Manet, Pissarro et surtout Gauguin et Odilon Redon. En 1908, il vend une partie de ses tableaux de Gauguin et de Degas pour acquérir l'Abbaye de Fontfroide (XIe siècle) et en 1916 l'Abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon (Xe siècle), toutes deux fondées par des moines bénédictins dans le sud de la France.
« Les représentations de vignobles et d'oiseaux s'attaquant aux vergers semblent provenir de l'Orient ou du Levant : les premiers exemples se trouvent dans l'art égyptien pharaonique (...) La scène d'un oiseau menaçant les baies de raisin de vigne apparaît d'abord en Orient à la fin de la période hellénistique et, à la même époque, dans l'Italie de la fin de la période républicaine, sur des décorations architecturales monumentales. À ce jour, il n'est pas possible de déterminer si le motif a été inventé indépendamment l'un de l'autre en Orient et en Occident. La présence massive des Romains à cette époque en Orient ne permet pas de savoir s'ils ont apporté l'image de l'oiseau picorant la vigne d'Italie ou s'ils l'ont adaptée dans le royaume arabe. Dans la région nabatéenne, il est fréquemment attesté dans les sculptures architecturales, les peintures murales et sur les poteries.
Sous le règne des empereurs romains, le motif s'est largement répandu dans l'empire, non seulement dans des contextes sacrés, mais aussi profanes et funéraires.
L'art chrétien l'a donc largement adapté à la décoration des églises et des tombes, principalement sur des sols en mosaïque polychrome, des peintures et des sculptures en pierre (...) » (Prof. Dr. Thomas Maria Weber « Vine Grapeing birds in Nabataean Art » p 99-100).
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