Par Antichità di Alina
Portrait d’une jeune fille avec panier de fleurs et collier de corail, avec la baie de Naples en arrière-plan
Attribué à Joseph Hickel (Bohême, 1736 – Vienne, 1807)
Huile sur toile, 65 x 51 cm (dimensions sans cadre)
Naples, vers 1790–1798
Cadre en bois peint à la main avec effet marbré, XXe siècle.
Ce portrait raffiné est attribué au peintre autrichien Joseph Hickel, réalisé durant sa période napolitaine dans les années 1790, lorsqu’il travailla sur commande de la famille royale des Bourbon. Hickel, portraitiste officiel à la cour de Vienne et au service des Habsbourg, fut invité à Naples vers 1790 grâce aux liens dynastiques étroits entre les deux maisons royales : Marie-Caroline de Habsbourg-Lorraine, reine de Naples, était la sœur de Marie-Antoinette et la fille de l’impératrice Marie-Thérèse. Hickel resta à Naples jusqu’en 1798, réalisant un grand nombre de portraits officiels pour la famille royale et son entourage. Plusieurs de ces ...
... œuvres sont aujourd’hui conservées dans le Palais royal de Caserte, preuve de l’importance et de la richesse de sa production à cette époque. Dans un contexte politique troublé – qui culmina avec la fuite des Bourbon lors de la République napolitaine de 1799 – Hickel construisit un véritable pont artistique entre Naples et Vienne.
La jeune fille porte une robe en soie de ton brun rougeâtre et un collier de corail, et tient dans ses mains un panier finement tressé rempli de fleurs. À l’arrière-plan s’étend une vue de la baie de Naples, avec des collines douces et une mer calme sous un ciel légèrement rosé. Il ne s’agit pas d’un paysage imaginaire, mais d’une référence volontaire à un lieu précis, porteur d’une forte charge politique et symbolique.
La qualité picturale – perceptible dans le rendu des matières, des transparences et des carnations – ainsi que la construction iconographique rappellent fortement les portraits d’enfants réalisés par Hickel pour la cour des Bourbon. Ces œuvres associent la retenue formelle à une tendresse familiale, représentant les enfants à la fois comme individus privés et comme porteurs d’une identité dynastique. Le collier de corail, traditionnellement utilisé dans le sud de l’Italie comme talisman protecteur, et les fleurs, symboles de jeunesse éphémère, ancrent l’œuvre dans la culture napolitaine.
Toile d’origine, avec plusieurs anciens renforts visibles au revers.
État de conservation : très bon.
