John Hayls - Portraits d'une dame dans un vaste paysage

... a offert un nouveau souffle à une nouvelle génération de peintres. Ce portrait d'une femme inconnue ne fait pas exception à la règle. La pose dramatique, le drapé et le décor témoignent d'une grande appartenance au ton donné par Van Dyck une quarantaine d'années avant la création de cette œuvre.

Bien que non signée, l'attribution à Hayls se manifeste surtout par le style pictural appliqué sur la toile. La combinaison de glacis fins et doux, particulièrement visible sur le visage, contrastant avec la maestria du drapé, est typique de l'œuvre de l'artiste. Le traitement du drapé rouge, à la manière du Titien, par Hayls, qui emploie des glacis d'un rouge profond sur un empâtement assuré au céruse, est tout à fait caractéristique de son approche en la matière. Une recette écrite dans le carnet de Richard Symonds, compilée principalement entre 1651 et 1652, témoigne du plaisir qu'Hayls aurait éprouvé à expérimenter avec divers pigments et liants.

Il en va de même pour le paysage à droite du modèle, dont le coucher de soleil éclatant rappelle fortement d'autres œuvres du peintre. L'inclusion de ce décor confère au tableau un exotisme contemporain, qui semble évoquer un coucher de soleil californien plutôt que britannique.

De tels portraits rappellent la concurrence croissante entre les peintres sous le règne de Charles II. Des artistes comme Sir Peter Lely, d'origine néerlandaise, qui excellait également dans ce format de trois-quarts, représentaient un défi de taille pour les peintres anglais comme Hayls. Il convient de noter que la pose de ce modèle inconnu, la main sur le cœur comme pour solliciter notre compassion pour sa situation douloureuse, est reprise par Lely à maintes reprises. On sait que Hayls a manqué au moins une commande importante pour les juges du Guildhall, un honneur qui a finalement été décerné à son compatriote britannique John Michael Wright.

Les tentatives d'identification du modèle se sont avérées infructueuses. Bien que cette dame aristocratique présente une ressemblance vague avec quelques portraits du miniaturiste Samuel Cooper, le plus frappant étant celui de Marie, première duchesse de Bolton, aucune correspondance directe n'a été établie. Il est souvent possible de comparer les miniatures de Cooper aux peintures de Hayls, car les deux artistes étaient des parents éloignés et semblent s'être copiés mutuellement à quelques reprises (Francis, 3e baron Brooke en est un exemple).

Le peintre mourut prématurément en 1679 : « Revenant de la maison de service, il tomba mort dans le jardin, vêtu d'un costume de velours pour se rendre à un festin du maire.»

Provenance : Collection privée, Espagne.

Images haute résolution sur demande. Livraison internationale possible.

Toile : 101 cm x 127 cm. Cadre : 130 cm x 122 cm.