Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Rare et très belle pendule de cheminée Louis XV en bronze doré avec console par Claude III Martinot d'une durée de quatorze jours, plaquée en première partie de marqueterie Boulle de laiton gravé et d'écaille de tortue, signée sur la plaque arrière du mouvement Martinot à Paris. Le cadran finement rocaille est orné d'une plaque centrale en émail blanc entourée de chiffres romains bleus dans des cartouches émaillés de forme et de chiffres arabes noirs à l'extérieur pour les intervalles de cinq minutes dans des cartouches émaillés en forme de losange, avec une belle paire d'aiguilles en acier bleui pour les heures et les minutes. Le mouvement est suspendu par un fil de soie, il sonne sur une seule cloche, avec une roue de compte extérieure. Le boîtier en marqueterie de Boulle, monté en bronze doré, est de forme cintrée et décoré de guirlandes de fleurs et de feuillages rocaille et de bordures à godrons, surmonté sur le capot aplati par la figure d'une jeune ...
... fille assise portant une coiffe et une tunique à plumes, tenant un oiseau dans sa main, avec d'autres montages rocaille feuillagés flanquant la partie supérieure du boîtier et continuant à descendre sous le cadran, monté sous le cadran par deux jeunes enfants marchands, L'horloge aux côtés vitrés est décorée à l'intérieur d'incrustations de Boulle rayonnantes sur le sol et au dos de gerbes florales et d'incrustations de Boulle en arabesque, le boîtier reposant sur des pieds en cabriole à volutes et à feuillage, l'étrier à ébrasement étant à nouveau orné de montures en rocaille à feuillage élaboré, terminées par un bossage architectural et feuillu.
Paris, date vers 1730-40
Hauteur totale 115 cm, largeur de l'horloge 46 cm, profondeur 17 cm. Hauteur du support 30 cm, largeur 48 cm. Une pendule de cheminée Louis XV très similaire, dont le support est plaqué de marqueterie Boulle, de laiton gravé et d'écaille de tortue, se trouve dans la British Royal Collection. Sous le cadran se trouve une scène en bas-relief représentant Neptune emportant Amphitrite dans un char tiré par quatre hippocampes, contrairement à l'hippocampe et aux enfants que l'on voit ici. La pendule de la British Royal Collection a été achetée par Lord Ravensworth pour le roi George IV. Comme de nombreuses horloges de la collection du roi, son mouvement a été remplacé en 1838 par un mouvement fabriqué par l'horloger royal Benjamin Lewis Vulliamy, bien que l'on pense que le mouvement original ait été fabriqué par l'horloger parisien Jean Caillouet (né en 1733).
Le mouvement de notre horloge a été fabriqué par Claude III Martinot (1691-1744), qui appartenait à une grande et distinguée dynastie d'horlogers parisiens. Il était le fils d'Elizabeth née Giradon et d'Henry Martinot (1646-1725), Valet de Chambre-Horloger Ordinaire du Roi et avait épousé Marie-Jeanne-Madeleine Richer, petite-fille de Jean Jans Tapissier Ordinaire du Roi aux Gobelins. Après la mort de son père, Claude Martinot loge aux Galeries du Louvre et, pour cette raison, signe parfois ses horloges Martinot au Louvre et Martinot aux Galeries. Comme son père, Claude a été à plusieurs reprises Valet de Chambre-Horloger Ordinaire du Roi et a également dirigé un atelier très actif.
L'une de ses horloges les plus remarquables, qu'il inventa en 1727, indiquait le temps vrai et le temps médian sur quatre cadrans et affichait des indications astronomiques sur un cinquième cadran. Au moment de la mort de Martinot, cette horloge appartenait au peintre, graveur, commentateur d'art et dramaturge Charles Coypel et fut ensuite acquise par l'horloger Julien Le Roy. En écrivant sur cette horloge, Le Roy note que Martinot "ayant préparé un dessin pour une horloge d'équation, sans défaut de celles qui s'ouvrent au centre du cadran, eut l'idée de se servir de l'idée de M. Le Bon d'une horloge sans clef. Martinot fit la sienne de telle sorte que le cadran, la plaque et l'aiguille des minutes s'élèvent et s'abaissent réellement par le moyen de l'ellipse". L'horloge elle-même était logée dans un cadre en bronze doré conçu par le célèbre artiste et orfèvre Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750), connu pour ses créations rococo exubérantes. Outre ses propres coffrets, Martinot a également utilisé ceux des ébénistes Charles Cressent et André-Charles Boulle. Parmi les exemples de ce dernier, citons une horloge de cheminée de la Wallace Collection, à Londres, qui porte l'inscription C. Martinot Galleries du Louvre sur la plaque arrière du mouvement. 1726. La pendule de la Wallace Collection est logée dans un somptueux boîtier d'André-Charles Boulle et présente la figure de l'Amour à son sommet et celle du Père Temps sous le cadran. Le présent boîtier est certainement de la même qualité, du même style et de la même conception que l'œuvre de Boulle et pourrait très bien être l'œuvre du maître lui-même.
Cultivé dans les arts, Claude Martinot possédait une importante bibliothèque de livres, qui comptait à sa mort plus de sept cents volumes. Il fait également le commerce de gravures, utilisant les douze planches de la Galerie de M. de Giradon et les sept du Cabinet des Antiques de M. Giradon dont il a hérité, puis achète un quart des parts d'une société qui finance et vend les gravures de l'Histoire de Don Quichotte de Charles Coypel, réalisant un bénéfice de 17.502 livres sur une recette de 43.350 livres.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Cartel Louis XV et sa console en bronze doré par Claude III Martinot » présenté par Richard Redding Antiques, antiquaire à Gündisau dans la catégorie Cartel Louis XV, Horlogerie.