Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur cuivre. Ecole anversoise de la première moitié du XVIIe siècle, attribué à Frans Francken II
Véritable synthèse hagiographique, notre tableau réunit en une seule composition plusieurs épisodes de la vie de saint Jérôme. En effet, le peintre installe sa scène dans une grotte évocatrice de la pénitence du saint dans le désert. Alors qu’il traduit la Bible en latin sous la vigilance de son lion, le docteur de l’Eglise est subitement interrompu par un ange sonnant une trompette ; il s’agit ici de l’illustration d’une lettre apocryphe attribuée au saint : « Que je veille ou que je dorme, je crois toujours entendre la trompette du Jugement Dernier ». Ce motif, inconnu de l’art du Moyen-Age, apparaît au XVIe siècle au sein de l’école flamande. Vers 1602, le Dominiquin exploite à son tour cette iconographie dans une Vision de saint Jérôme (Prado, Madrid), sans toutefois que l’ange n’y joue d’un quelconque instrument. Ce sont deux gravures ...
... de Giuseppe de Ribera, datées de 1621, qui montrent cette fois-ci l’ange jouant de la trompette aux oreilles du saint, celui-ci étant assis dans un contrapposto analogue à notre tableau. Par la suite, le motif de l’ange musicien eut une certaine fortune iconographique, le Guerchin, Simon Vouet et Antonio de Pereda ayant chacun peint des œuvres semblables.
Ce dessin maniériste conjugué à la minutie requise pour peindre les symboles de la vanité était un exercice tout désigné pour Frans Francken II, l’auteur de notre tableau. Ce célèbre représentant du maniérisme anversois avait déjà signé une composition semblable à la nôtre, dans laquelle le saint adopte la même position d’écriture et présente les mêmes attributs. Cependant, la plus grande richesse de notre version se manifeste par la présence de l’ange jaillissant d’un ciel iridescent en dessous duquel s’ouvre un paysage dont les tons bleutés et verts apportent de la profondeur à l’ensemble. Cette gamme colorimétrique vibrante est renforcée par le support de cuivre sur lequel l’artiste a exécuté cette ravissante peinture de cabinet, format que Rubens appelait les « cose piccole ».
Notre composition est présentée dans un cadre de style à profil renversé à décor peint dans les plats.
Dimensions: 30 x 23,5 cm - 40 x 33 cm avec le cadre
Vendu avec facture et certificat d'expertise.
Biographie : Frans Francken II (Anvers, bapt. 6 mai 1581 – Id., 6 mai 1642) naît dans une famille de peintres anversois dont il est le plus éminent représentant. Probablement apprenti de son père, Frans Francken I, il devient maître de la guilde de saint Luc d’Anvers en 1605. Il travaille directement pour le grand marchand Christian van Immerzeel qui contribue à diffuser sa peinture de cabinet dans toute l’Europe. Maîtrisant parfaitement la technique du glacis, il parvient à composer des scènes riches dans des formats restreints, tout en maintenant un haut standard de qualité. Cette virtuosité lui vaut de collaborer avec les plus grands peintres de son époque, tels Joos de Momper II, Abraham Govaerts ou Jan Brueghel I et II.
Bibliographe :
- HARTING, Ursula, Frans Francken der Jüngere (1581-1642)?: die Gemälde mit kritischem Oeuvrekatalog, Freren, Luca, 1989.
- La dynastie Francken, dir. Sandrine Vézilier Dussart, (cat. exp., Cassel, Musée de Flandre, 4 sept. 2021 – 2 jan. 2022), In Fine, 2020.
- PARIS, Jean, Saint Jérôme, Paris, Éd. du Regard, 1999.
- REAU, Louis, Iconographie de l’art chrétien, 3 vol. Paris, Presses Universitaires de France, 1959.
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