Par Stéphane Renard Fine Art
Ce paysage aux accents rubéniens nous présente, avec une grande fraîcheur dans les coloris et dans l’exécution, une vue de la forêt de Soignes, lieu de prédilection de Jacques d’Arthois.
1. Jacques d’Arthois et l’école de paysage de Bruxelles
Jacques d’Arthois est né à Bruxelles en 1613. Après avoir été l’élève de Jan Mertens, un peintre aujourd’hui oublié il devient maître au sein de la Guilde de Saint Luc, la corporation des peintres de Bruxelles en 1634.
Il se marie en 1632 avec Maria Sampels avec qui il aura cinq enfants. Il se spécialise dans les représentations de paysage boisés animés de personnages, laissant une production riche de plus de 250 œuvres répertoriées, œuvres dont la taille varie de 25 x 20 cm pour des tableaux de cabinet (comme notre tableau) à de très grands formats pouvant aller jusqu’à 410 x 340 cm, souvent commandés par des communautés religieuses.
L’inclusion de ces personnages pour animer des paysages ...
... (staffage en anglais ou en allemand) était généralement réalisée par d’autres peintres et la collaboration de Jacques d’Arthois avec des peintres de personnage tels que Peter Bout, David Téniers le Jeune, mais aussi Adam Frans van der Meulen, Pieter Snayers ou Gaspar de Crayer est bien documentée. Jacques d’Arthois représente généralement des scènes profanes, inspirées de la vie de tous les jours, et non des scènes mythologiques ou religieuses.
Ses peintures auront beaucoup de succès de son vivant lui permettant d’acquérir plusieurs maisons dont une en Forêt de Soignes. Cette forêt, située au Sud-Ouest de Bruxelles, comportait alors une dizaine de milliers d’hectares et sera d’ailleurs sa principale source d’inspiration. Les environs de Bruxelles seront largement représentés par ses contemporains Lodewijk de Vadder (1605 – 1655), Daniel van Heil (1604 – 1662) ou Jacques Fouquier (vers 1585 – 1659) qui constituent avec lui l’école de paysage de Bruxelles.
Jacques d’Arthois ne datait généralement pas ses œuvres rendant une chronologie précise de son œuvre délicate à réaliser. Cependant alors que sa peinture de jeunesse est surtout inspirée par celle de Denis van Alsloots (1570 – 1628) et de son aîné Lodewijk de Vadder, les paysages de Peter Paul Rubens ont une influence déterminante sur ses œuvres de maturité, influence que l’on retrouve dans notre tableau, tant dans la gamme chromatique que dans la touche enlevée.
2. Description de l’œuvre
Notre paysage présente une vision arcadienne de la Forêt de Soignes : une cascade surgit entre deux bouquets d’arbres, qui encadrent une perspective plus lointaine de collines bleutées, qui n’est pas sans rappeler les paysages italiens. Au premier plan le long du cours d’eau paissent deux vaches et deux chèvres gardées par un berger accompagné de son chien, alors que deux personnages s’éloignent par un chemin sur la droite.
La présence de l’eau jaillissante de la cascade et le mouvement ascendant de ces deux personnages animent le paysage d’un mouvement circulaire. Les personnages et les animaux, rapidement esquissés, s’accordent à la touche frémissante qui parcoure les arbres dont les branches semblent onduler sous un souffle léger.
Principale référence bibliographique :
Die Flämische Landschaft 1520-1700 Catalogue de l’exposition de la Kulturstiftung Ruhr Essen et du Kunsthistorisches Museum de Vienne en 2003
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