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Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978)
Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978) - Sculpture Style Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978) - Stéphane Renard Fine Art Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978) - Antiquités - Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978)
Réf : 118325
2 400 €
Époque :
XXe siècle
Signature :
Arno Breker
Provenance :
Allemagne
Materiaux :
Bronze
Dimensions :
l. 12 cm X H. 12.5 cm X P. 5 cm
Sculpture Sculpture en Bronze - Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978) XXe siècle - Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978)  - Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978) Antiquités - Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978)
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


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Paire de chevaux cabrés, deux bronzes signés et numérotés par Arno Breker (ca. 1978)

Artiste officiel du régime nazi formé à Montparnasse dans les années 30, Arno Breker a continué de sculpter après la chute du troisième Reich, réalisant en particulier de grandes commandes publiques en Allemagne et des portraits de personnalités. Les deux petits bronzes que nous présentons, réalisés vers 1978, s’inscrivent dans une longue tradition de représentation de chevaux cabrés qui remonte à l’antiquité. Le traitement asymétrique des deux pattes avant de notre cheval, l’inclinaison de sa tête permettent de présenter ces deux exemplaires d’une même œuvre comme une paire extrêmement décorative.

1. Arno Breker, un sculpteur prolifique, de la Bohême de Montparnasse aux commandes du Troisième Reich … et de la République Fédérale d’Allemagne

Fils d'un sculpteur-tailleur sur pierre, Arno Breker étudie les beaux-arts et l'anatomie dans sa ville natale d’Elberfeld. À 20 ans, il intègre l'Académie des Arts de Düsseldorf. Il s'installe ...

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... ensuite à Paris en 1926, où il poursuit sa formation dans l’atelier de Maillol qui le surnomme « le Michel-Ange allemand du vingtième siécle ». Il partage un atelier avec Alexandre Calder et fréquente Jean Cocteau, Foujita, Brancusi, Pablo Picasso et d'autres artistes du Paris bohème de l'époque. C’est également à Paris qu’il rencontre en 1933 Demetra Messala, la fille d’un diplomate grec qui posait pour Maillol et Picasso, qu’il épousera en 1937. Ayant obtenu le prix de Rome de la Prusse en 1932, il quitte Paris pour séjourner à la Villa Massimo, l'Académie allemande de Rome.

Rentré en Allemagne en 1934, son style évolue vers une imitation plus marquée de la sculpture antique. Il réalise deux statues monumentales pour le stade olympique de Berlin avant d’être nommé professeur à l’École supérieure des beaux-arts de Berlin en 1937. Il est remarqué par le ministère de la Propagande du Reich qui lui passe plusieurs commandes et met alors à sa disposition trois grands ateliers dans lesquels Breker produit quantité de sculptures monumentales à la gloire du régime. Le 23 juin 1940, Breker accompagne Adolf Hitler dans sa visite de Paris. Pendant l’occupation, ses connections politiques lui permettent d’intervenir en faveur de nombreux artistes poursuivis par les nazis : il protège par exemple Pablo Picasso (qui était alors communiste) des officiers de la Kommandantur.

Une exposition de ses œuvres est organisée à l’Orangerie à Paris en 1942. Devant l’abondance des corps masculins représentés dans leur nudité héroïque, le dramaturge Sacha Guitry, visitant cette exposition en compagnie de Jean Cocteau, aurait dit à ce dernier : « Si toutes ces statues entraient en érection, on ne pourrait plus circuler. »

La majeure partie de l'œuvre d'Arno Breker est détruite à Berlin à la fin de la guerre en 1945 par des bombardements et des destructions intentionnelles perpétrées par les soldats des puissances victorieuses. Après la chute du régime nazi, Arno Breker n’est en revanche jamais poursuivi et part ouvrir un nouvel atelier à Düsseldorf où il sculpte jusqu’à sa mort en 1991.

Il réalise alors un certain nombre de commandes publiques en Allemagne (Bayreuth, Wuppertal) ainsi que les portraits de nombreuses personnalités, comme ceux du roi Mohammed V du Maroc, de Léopold Sedar Senghor (une commande de l’Académie Française en 1978) ou encore ceux des deux chanceliers de la République Fédérale d’Allemagne Konrad Adenauer et Ludwig Erhard. Le musée public Arno Breker de Nörvenich présente aujourd’hui certaines de ses œuvres.

2. Œuvres en rapport : des Chevaux sauvages du Quirinal aux Chevaux de Marly

Le thème des chevaux cabrés est un thème iconographique majeur que l’on retrouve dans une série de sculptures produites aussi bien dans l’Antiquité, à la Renaissance ou à l’âge classique. Différentes photos de l’atelier d’Arno Breker à Berlin (9ème image de la galerie) confirment d’ailleurs la place prépondérante des représentations d’équidés dans son œuvre d’Arno Breker (à côté des statues de nu masculin) et confirment que cette version réduite réalisée en 1978 s’inscrit dans le répertoire de prédilection de l’artiste.

Les chevaux cabrés sont généralement associés à une figure masculine dans un groupe qui, à travers une référence tirée de l’Antiquité, symbolise la domination de l’homme sur la nature. Il est à cet égard très intéressant de rapprocher nos petits bronzes du cheval faisant partie d’une grande sculpture d’Arno Breker (réalisée en 1936 et vraisemblablement détruite en 1945 - 10ème photo de la galerie) représentant Alexandre domptant Bucéphale.

Comme nous pouvons le voir dans les photos reproduites ci-dessus cette statue est elle-même directement inspirée d’une des œuvres les plus connues de la sculpture française du XVIIIème siècle : les fameux « Chevaux de Marly » (11ème photo de la galerie), réalisés par Guillaume Coustou et son atelier en 1745, deux groupes symétriques qui représentent chacun un cheval cabré retenu par un palefrenier. Destinés à l’abreuvoir de Marly, ils sont aujourd’hui au Musée du Louvre après avoir longtemps orné le bas de l’avenue des Champs-Elysées sur la place de la Concorde (où ils ont aujourd’hui été remplacés par des copies).

Le palefrenier étant entièrement caché derrière le corps du cheval cabré, il est très intéressant de comparer une vue de l’autre groupe prise sans le palefrenier (13ème photo de la galerie) et de la comparer à notre petit bronze.

Au-delà des similitudes dans la position du cheval, le traitement de la crinière et de la queue du cheval démontre une volonté de simplification des formes qui évoque les modèles antérieurs dont s’étaient peut-être lui-même inspiré Coustou. Cette simplification rapproche nos statuettes de l’un des modèles antiques les plus fameux : les deux gigantesques groupes de dompteurs de chevaux, parfois appelés les Dioscures, qui ornent la fontaine située devant le Palais du Quirinal à Rome. Hauts de près de 5 mètres 60, ils ont été réalisés à l’époque romaine et proviennent des thermes de Constantin. Ils s’inspirent d’originaux grecs disparus. Il est particulièrement intéressant de comparer le traitement de la crinière du cheval représenté à gauche de la photo d’ensemble reproduite dans la galerie (14ème photo) avec celui de la crinière de nos statuettes, ce qui confirme l’inspiration antiquisante d’Arno Breker.

Exposés dans l’espace publique et largement reproduits par des estampes à partir de la Renaissance, ces chevaux du Quirinal sont vraisemblablement la matrice à partir duquel ce thème a fréquemment été représenté, comme en témoigne la sculpture reproduite dans la galerie (dernière photo) qui en constitue un des plus anciens exemples. Conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne, cette sculpture de Bertoldo di Giovanni (après 1420 – 1491) représente sous le titre de Bellérophon domptant Pégase une variation du même thème, adapté à cet épisode mythologique par l’adjonction des ailes au cheval figurant Pégase.

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Stéphane Renard Fine Art

Sculpture en Bronze