Par Franck Baptiste Paris
Rare sculpture toutes faces représentant un ange bénissant en bronze finement ciselé et doré au mercure.
Simplement vêtu d’une draperie qui cache son sexe, il vient juste de stopper son vol et se tient debout sur la pointe des pieds avec ses ailes encore déployées.
De sa main gauche il soutient tient une grande corne d’abondance qu’il maintient contre son corps tandis que son bras droit est levé vers le ciel et nous une offre une bénédiction de la main.*
Son visage joufflu et souriant nous montre toute sa bonhomie et sa joie d’être sur terre.
Présence d’un petit chiffre « 3 » frappé sur l’épaule.
Trou circulaire de 4 cm rebouché en bas de la nuque. (anciennement monté en fontaine avec un tuyau qui passait de la nuque à l’extrémité de la corne d’abondance)
Très belle fonte au sable en neuf parties assemblées ; très grande qualité de ciselure sur l’ensemble de la chevelure et des ailes et dorure au mercure très fraiche à double ...
... patine amatie et brillante sur l’ensemble des faces.
Très bel état de conservation.
Travail Italien probablement romain de la deuxième partie du 18 ème siècle.
Dimensions :
Hauteur : 75 cm ; Largeur : 65 cm ; Profondeur : 45 cm
Norte avis :
Le signe de bénédiction de la main avec les doigts auriculaire et annulaire recourbés est un ancien symbole paléo-chrétien.
Cette position des doigts revêt plusieurs significations, elle forme les lettres I et C de Jésus Christ ; les deux doigts recourbés symbolisent aussi ses deux natures humaines et divine tandis que les trois autres doigts tendus représentent la trinité.
Ce signe de bénédiction est encore très utilisé dans la religion Orthodoxe et assez peu dans la religion romaine ou il est réservé au souverain pontife.
L’origine de ce signe est attribuée à St Pierre qui bénissait de cette manière en raison d’une blessure à la main ; on le voit faire ce geste sur sa célèbre statue de la basilique St Pierre du Vatican.
Cette utilisation exclusivement romaine nous oriente probablement vers une production destinée à une des grandes églises de la capitale catolique.
Des anges très proches sont visibles sur les grilles en bronze d’une des chapelles de l’église Del Gésu prés de la place du capitole, ou chaque ange encadre de grands candélabres de bronzes.
Le numéro « 3 » apposé sur l’épaule de notre exemplaire nous indique une composition beaucoup plus grande qu’il est difficile d’imaginer tant les églises romaines regorgent de décors exubérants.
Le positionnement exact de la sculpture et son inclinaison nous sont aussi inconnus ; étant toutes faces, il est aussi possible qu’elle fût suspendue à l’origine.
Ce type de composition était l’exclusivité de l’église qui seule pouvait assumer de telles dépenses.
Outre des quantités de bronze et d’or très importantes, ce type d’ensemble nécessitait l’intervention de dessinateurs, d’architectes, de sculpteurs et de fondeurs,, de ciseleurs , de doreurs ….
Comme pour toutes les sculptures métalliques de grandes dimensions, une étude précise du poids de chaque pièce et des différentes contraintes de fixations tant de la sculpture elle même que de son support, rendaient obligatoires de nombreux essais qui seuls pouvaient garantir la pérennité de l’ensemble.
Très peu de ces grandes sculptures en bronze ont échappé aux fontes et nous sont parvenus ; notre exemplaire à la mérite d’avoir en plus conservé sa sublime dorure d’origine.
Comme pour toute sculpture, la taille, l’amplitude des mouvements et le rayonnement de la dorure sont difficilement visibles sur photo mais ils sont à couper le souffle une fois devant l’oeuvre.