Par Franck Baptiste Paris
Rare cadre à tabernacle en placage d’ébène, bronze et pierres dures.
Il présente un fronton architecturé en forme d’édicule, avec deux parties latérales sur lesquelles reposent des angelots en bronze doré et une partie centrale triangulaire ornée d’un médaillon octogonal en agate.
Au dessous une frise de petites rosaces en bronze et deux petits cabochons en lapis lazuli délimitent le cadre de son fronton.
La réserve qui borde le miroir au mercure est elle aussi agrémentée de petits cabochons en pierres dures (lapis-lazuli, cornaline, quartz rose et jaune) enchâssés dans des filets en bronze finement torsadés.
Deux colonnes en porphyre pourpre d’Égypte coiffées de chapiteaux corinthiens en bronze ciselé et doré encadrent la partie centrale.
La partie basse présente une traverse découpée avec un médaillon en agathe similaire à la partie haute et deux gros cabochons en lapis lazuli.
Bel état de conservation ; petites restaurations ...
... d’usage.
Travail attribuable à l’atelier lapidaire de la « Galleria dei Lavori », Florence 17 ème siècle.
Dimensions :
Hauteur : 37 cm ; Largeur : 23 cm
Vue : Hauteur : 10 cm ; Largeur : 8 cm
Modèles proches :
-Vente Koller 7 Décembre 2006, lot 1031 (13 200 francs suisses)
-Alvar González-Palacios, Il Tempio del Gusto, Milan, 1986, p. 337, fig.719?-T. Newbury, G. Basacca, L. Kanter, Italian Renaissance Frames, The Metropolitan Museum of Art, New York, 1990, p. 56, fig. 27.
Notre avis :
Le petit miroir que nous présentons est une production typique des ateliers lapidaires de Florence qui réalisèrent de véritables chefs-d’oeuvre pour les cours princières d’Europe.
Sa forme imitant un temple antique et ses deux colonnes (clin d’oeil aux colonnes salomoniques) symbolisent l’église et plus largement la religion chrétienne.
Il est fort possible que notre miroir fût à l’origine le cadre d’un précieux panneau ou d’un bas relief en argent illustrant une piéta, une crucifixion ou tout autre épisode important de la vie du christ.
Peu de ces précieux cadres nous sont parvenus et notre exemplaire figure parmi les plus riches, avec un décor de bronzes dorés au mercure sur du placage d’ébène , enrichie de pierres très rares importées de provinces lointaines comme l’agate ou le lapis-lazuli mais aussi avec des pierres issues de fouilles comme le porphyre qui fût épuisé dés le IV siècle par les Romains.
Ce petit chef d’oeuvre à la forme typiquement renaissance représente toute la splendeur et les fastes du grand baroque italien du 17 ème siècle.