Par Galerie de Lardemelle
Jean Antoine Théodore GUDIN
(Paris, 1802 – Boulogne-Billancourt, 1880)
La tempête
Huile sur toile
Signée en bas à gauche
39 x 56 cm
Théodore GUDIN est né le 15 août 1802 à Paris. Il est le frère cadet du peintre Jean Louis GUDIN (1799-1823), élève d’Horace VERNET et d’Anne-Louis GIRODET qui mourra tragiquement à vingt-quatre ans en présence de Théodore dans un accident de barque sur la Seine.
Fils d’un général d’Empire, Théodore embrassa la carrière militaire et entra à Navale, qu’il abandonna assez rapidement pour s’embarquer pour New-York ou il s’engagea dans la marine américaine. Nous sommes alors en 1819. Il a alors l’occasion de voyager au long cours et il se rendra ainsi à Londres ou il y séjourna en 1821 avec Eugène ISABEY.
De retour à Paris avec le souhait de devenir peintre comme son frère, il passa par l’atelier de GIRODET puis de GROS et débuta au Salon de Paris de 1822 avec pas moins de cinq toiles en faisant ...
... au passage honneur à ses propres paroles : « Pour peindre la mer, il faut avoir navigué ». Deux ans après en 1824, il obtint la médaille d’or au Salon à seulement vingt-deux ans, lui ouvrant ainsi les portes de la renommée.
Ainsi, très vite, il devint un protégé du duc d’Orléans, futur roi. Ayant l’occasion d’exposer régulièrement à Londres avec son ami ISABEY jusque dans les années 1820, l’artiste eut l’occasion de découvrir l’art de TURNER et de CONSTABLE. Bien évidemment cela eut un impact déterminant sur son œuvre en la teintant d’un romantisme nouveau.
Preuve de la place qu’il commence à occuper sur la scène artistique, Charles X lui commande déjà un tableau en 1828. L’artiste n’a alors que 26 ans.
Juste avant d’embarquer pour l’expédition d’Alger de 1830, Louis-Philippe nomma GUDIN peintre de la Marine, honneur qui lui fut renouvelé sous Napoléon III. Entre 1831 et 1834, Louis-Philippe se porta acquéreur au total de quatre tableaux de exposés au Salon pour sa collection personnelle.
A son retour d’Algérie en 1832, GUDIN part faire son tour en Italie en passant par la Suisse et terminant en Russie. Là encore, il réalisa plusieurs carnets de voyages qui lui serviront par la suite pour ses compositions.
Louis-Philippe éleva GUDIN au titre de baron et lui passe commande de quatre-vingt-dix-sept tableaux destinés musée de Versailles afin de commémorer les grands épisodes de l’histoire de la marine française. Ce fut pour lui une consécration. Malheureusement, bien que son succès fut éclatant, il fut également éphémère et la postérité ne retiendra que cette peinture de marine dans son œuvre qui est plus complexe qu’il n’y parait.
GUDIN fut décoré de la Légion d’honneur (officier) en 1841 et de l’ordre prussien de la Croix pour le Mérite en 1845 à la suite d’une exposition à Berlin. Napoléon III l’éleva au rang de commandeur en 1857.
Hanté par le souvenir de la noyade de son frère, GUDIN participa en 1864 à la création de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés dont il sera vice-président.
GUDIN quitta la France pour un exil anglais à la suite de la chute du Second Empire et ne rentra que quelques années plus tard en France pour s’établir à Boulogne-Billancourt ou il décèdera le 12 avril 1880 à 77 ans.
L’artiste eut l’occasion au cours de sa longue carrière de former bon nombre d’élèves à l’exemple de sa fille Henriette GUDIN ou encore Léon MOREL-FATIO.
Ces quelques mots d’Edmond BERAUD – éditeur, journaliste et critique de l’époque, extraits de la préface de l’ouvrage autographe Souvenirs du baron GUDIN, définissent simplement et avec concision la personnalité de l’artiste :
« Aucun artiste n’excella autant que lui à représenter la vague et les emportements de la mer. Il avait compris les grands drames de l’océan avec une sorte de poésie sauvage ; sa verve et son inspiration, son tempérament de coloriste, sa manière pleine de prestige charmèrent pendant trente ans l’Europe entière »
Musées : Versailles, Paris (Mus. de la Marine), Berlin (Alte Nationalgalerie), Bordeaux, Cahors, Quimper, Dijon…
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