Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Un service à thé et à café en argent massif de très belle qualité de la fin du XIXe siècle par Puiforcat à Paris, chaque pièce, à l'exception du plateau, est entièrement poinçonnée avec le timbre Puiforcat et la tête de Minerve tournée vers la droite avec le chiffre 1 (pour indiquer la pureté 950) et également poinçonnée en dessous avec le nom Puiforcat Paris en lettres capitales mais en lettres minuscules sur le dessous de la coupe. L'ensemble comprend une théière, une cafetière, un pot à lait, un sucrier couvert, une coupe et une cuillère en vermeil et un plateau en vermeil. La cafetière et la théière ont chacune un bec verseur en forme de tête d'aigle, un col cannelé, une poignée en ivoire cannelée et un couvercle bombé à charnière surmonté d'un fleuron cannelé au-dessus d'un corps de forme balustre orné de palmettes verticales entrecoupées de motifs de lotus, soutenu par un pied circulaire étalé avec des bandes rigides de feuilles et de ...
... cannelures. Le pot à lait, de forme et de décorations similaires, présente également une poignée en ivoire et un col cannelé avec un bord évasé. Le sucrier couvert au corps plus arrondi avec le même sommet bombé que la cafetière et la théière, avec une paire d'anses en ivoire et en vermeil avec une rosette à chaque extrémité. La coupe circulaire avec les mêmes décorations de palmettes et de lotus autour de son corps. Le plateau de forme ovale avec une bordure en forme d'œuf et de fléchette, avec une paire d'anses qui correspondent à celles du sucrier, le plateau est centré par les armoiries de Kroyer-Kielberg représentant la roue de gouvernail d'un navire sur une barre, et dans le cimier deux lions combattant au-dessus d'un navire Viking en pleine voile au-dessus de la devise de la famille Fidem Servabo (signifiant "Je garderai la foi"). Le plateau est logé dans son étui d'origine en cuir noir doublé de velours rouge et de damas de soie, les six autres pièces dans un autre étui identique, chaque étui portant une plaque gravée sous la poignée avec des images de chaque article et leur emplacement réel dans la boîte, la plaque pour le plateau étant numérotée 65.
Paris, date vers 1890
Chaque pièce (sauf le plateau) est entièrement poinçonnée.
Le plateau : longueur avec poignées 77 cm, largeur 49,5 cm.
La théière : hauteur sans poignée 21 cm.
La cafetière : hauteur sans poignée 25 cm.
Le pot à lait : hauteur 14 cm.
Le sucrier : hauteur 17 cm.
La coupe : diamètre 11 cm, hauteur 5 cm.
La cuillère : longueur 12,5 cm.
Ce service à thé et à café de superbe qualité est sans aucun doute l'un des plus beaux de son genre et, étant donné que toutes les pièces qui composent le plateau sont en argent massif doré et de la plus haute pureté, il s'agit d'un service extrêmement coûteux, qui ne pouvait être offert qu'à un membre très riche de la société. Fabriqué par l'éminente société parisienne d'orfèvrerie Puiforcat, il incarne l'intérêt pour les styles historiques passés qui prévalait en Europe durant la dernière partie du XIXe siècle. Comme l'a noté un critique d'art en décrivant les bijoux, les ornements de table en argent ainsi que les services à thé et à café présentés à l'Exposition universelle de Paris en 1881, "Louis Quatorze, Louis Quinze et Louis Seize - ces motifs font fureur" ("The Jewellery & Metalworker", 1er mars 1890, p. 78). Puiforcat, ainsi que d'autres orfèvres parisiens de premier plan tels que Boin-Taburet, Odiot, Falize et Boucheron, est l'un des nombreux orfèvres à présenter une gamme de styles très éclectiques à cette époque, dans laquelle ils empruntent et adaptent des motifs des générations précédentes pour créer des pièces entièrement nouvelles pour le marché du luxe. Puiforcat ne se contentait pas d'admirer et de réaliser des pièces reflétant les styles historiques du passé, il possédait également une superbe collection d'or et d'argent anciens. Parmi ces œuvres figure un lavabo en argent doré de 1719-20 attribué à l'orfèvre royal Nicolas Besnier, qui faisait partie d'un ensemble de toilette pour la fille de Louis XIV, Françoise-Marie de Blois, duchesse de Chartres et d'Orléans. En outre, la société possédait également un gobelet en or du XVIIe siècle ayant appartenu à Anne d'Autriche qui, avec le lavabo et de nombreuses autres pièces de leur collection, se trouve aujourd'hui au Musée du Louvre, à Paris.
Le design du présent service à thé et à café est une synthèse entre le style Louis XVI de la fin du XVIIIe siècle et celui de l'Empire du début du XIXe siècle, dans lequel prédominent le design et les décorations classiques, telles que les palmettes ainsi que les formes symétriques. Plus particulièrement, les fleurons feuillagés rappellent le style Louis XVI, tandis que les becs verseurs à tête d'aigle sont plus proches du travail des orfèvres de l'Empire tels que Biennais ou Odiot. Le résultat est un mariage heureux entre les deux styles classiques qui allient également l'esthétique à la praticité.