Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Rare paire de sellettes à bande croisée Empire en marbre brocatelle et acajou et bois patiné vert montées sur bronze doré et patiné, attribuée à Jacob-Desmalter et Cie d'après un dessin de Charles Percier, chacune avec un plateau circulaire moulé en marbre brocatelle au-dessus d'une frise de forme conforme montée avec des étoiles à six branches en bronze doré, sur trois pieds angulaires reliés par des traverses diagonales en forme de x, décorés de rosaces en bronze doré aux jonctions et à chaque extrémité et centrés par une bande horizontale tripartite dorée, chacun des trois pieds reposant sur des pattes de lion sculptées sur une base tripartite composée d'un étage supérieur en acajou avec des côtés concaves et d'un étage inférieur en bois patiné avec des côtés convexes et des projections angulaires.
Paris, date vers 1805-1810
Hauteur 96,2 cm, diamètre 44,5 cm. chacun.
Provenance : Vendu à Paris, Me Lair-Dubreuil, Galeries Georges Petit, 17 ...
... juin 1921, "Objets d'art et de bel Ameublement Anciens", la collection d'Esper Constaninovich, prince Belosselsky-Belozersky (1871-1921) et divers autres collectionneurs.
Littérature : Marie-Noelle de Grandry, "Le Mobilier Français, Directoire Consulat Empire", 1996, p. 65, illustrant un guéridon en bronze patiné d'après une athénienne antique vers 1800 de conception générale similaire, ayant un plateau circulaire en marbre sur des supports tripodes reliés par des brancards en x, au Musée des Art Décoratifs, Paris. Christophe Huchet de Quénetain, "Les Styles Consulat et Empire", 2005, p. 104, illustrant une gravure pour un trépied de style similaire relié par des traverses. Jean-Pierre Samoyault, "Mobilier Français Consulat et Empire", 2009, p. 120. pl. 204, illustrant un guéridon très proche, attribué à Jacob Frères vers 1800, qui a appartenu à la famille de Charles Percier et est ensuite entré dans la collection Chardon. Et p. 116, pl. 196, illustrant un guéridon à bande croisée de style similaire, en bronze doré, acajou et érable incrusté, datant d'environ 1805, conçu par Charles Percier et Pierre François Léonard Fontaine, fabriqué par Jacob-Desmalter et Cie et livré en 1809 aux petits appartements de l'Impératrice au Palais de Fontainebleau, aujourd'hui au Musée national du Château de Fontainebleau.
Cette paire rare de sellettes sur piédestal est basée sur un dessin de Charles Percier (1764-1838), célèbre ornemaniste et architecte, qui, avec son collègue Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853), a joué un rôle dominant dans la création du style Empire. De conception néo-classique, avec des pieds tripodes reliés par des traverses diagonales à bande croisée, ces sellettes sont comparables à une aquarelle de Percier pour une jardinière conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris (illustrée dans Madeleine Deschamps, "Empire", 1994, p. 75), ainsi qu'à une feuille de bois d'ébénisterie. 75) ainsi qu'une feuille de dessins pour trois cassolettes sur pieds tripodes, dont deux présentent les mêmes châssis internes en forme de x (exposées au Allen Memorial Art Museum, Oberlin, "A New World. Neo Classical Drawings from the Collection of Lodewijk Houthakker", 1986, no. 95).
Bien entendu, Percier n'invente pas un concept totalement nouveau, mais, comme à son habitude, il se base sur des prototypes antiques et notamment sur un modèle en bronze à patine verte trouvé à Herculanum (publié par l'abbé de Saint-Non dans "Voyage pittoresque ou description des royaumes de Naples et de Sicile", vol. II, 1782, pl. 101). Percier influencera à son tour d'autres artistes et concepteurs, surtout après que Fontaine et lui eurent publié leur Recueil de décorations intérieures, Paris, 1801-1812, qui comprend notamment, à la planche 4, le dessin d'une athénienne qui, comme ici, repose sur des pieds tripodes reliés par un ensemble de brancards diagonaux en forme de x.
L'une des sellettes les plus comparables est un guéridon à bande croisée en acajou monté sur bronze doré, datant d'environ 1805, conçu par Percier et Fontaine et fabriqué par la célèbre firme d'ébénistes parisiens Jacob-Desmalter et Cie, qui fut livré en 1809 par cette dernière aux petits appartements de l'Impératrice au Palais de Fontainebleau et qui est aujourd'hui conservé au Musée national du Château de Fontainebleau (J-P. Samoyault, op. cit. p. 196 et J-P. Samoyault, "Fontainebleau, Meubles entrés sous le Premier Empire", 2004, p. 253). Présentant une remarquable similitude de conception avec les présentes sellettes, le guéridon de Fontainebleau possède un plateau circulaire en acajou qui repose sur des pieds droits en bronze doré, eux-mêmes reliés par des brancards en forme de X, avec des décorations de rondeaux à chaque extrémité. Là encore, le guéridon repose sur une base très similaire, mais au lieu du gradin inférieur, il possède trois pieds sculptés. Les sellettes se rapprochent également d'un guéridon légèrement plus ancien, datant d'environ 1800 et attribué à Jacob Frères (nom antérieur de la firme de Jacob-Desmalter), toujours d'après un dessin de Percier. Ce guéridon, en forme d'athénienne, présente un plan de Versailles en marbre gravé sur son plateau circulaire, des masques à anneaux en forme de lionnes autour de la frise circulaire et des pieds tripodes unis, légèrement effilés, reposant sur des pattes de lion. Comme ici, les pieds sont reliés par des brancards diagonaux en forme de x (mais en bronze doré plutôt qu'en bois) qui reposent également sur une base tripartite à côtés concaves. Ce dernier guéridon a appartenu à la famille de Charles Percier et est ensuite passé dans la collection Chardon (vendu chez Christie's Londres, le 7 décembre 1995, lot 88).
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