Par Franck Baptiste Paris
Rare pot pourri composé d’un petit bol à thé et d’une soucoupe en porcelaine de la famille rose.
Les porcelaines sont décorées de frises géométriques et de femmes en costumes traditionnels assissent sur des tertres rocailleux.
La soucoupe enchâssée dans une lingotière en bronze est raccordée par trois pattes à un cercle central qui fait office de support pour le petit bol.
Ce dernier arbore un couvercle à deux étages en bronze finement ajouré d’un treillis à trèfle, surmonté d’une prise en forme de rose.
Bel état de conservation, trace de feu au revers du couvercle, petite égrenure et cheveu sur le rebord, trace d’encens calciné à l’intérieur du bol.
La porcelaine, Chine, règne de Yongzhen (1723-1735), pour l’exportation en Europe à travers la compagnie des Indes.
La monture en bronze, Paris, début de l’époque Louis XV.
Dimensions :
Hauteur totale : 14 cm
Diamètre : soucoupe : 12,5 cm ; bol : 7 cm
Notre avis :
Le ...
... précieux pot pourri que nous présentons servait à faire bruler de l’encens en plaçant une bougie sous le petit bol tandis que le couvercle ajourée permettait à la fumée de se répandre dans la pièce.
Notre exemplaire associe une porcelaine trés fine, décorée d’émaux polychromes aux délicates couleurs tendres, à une monture aérienne en bronze finement découpé et doré au mercure.
Ces porcelaines à décor sinisant étaient commandées par la Compagnie des Indes ; produites dans la ville de Jingdezhen, elles prenaient ensuite la route du port de Canton ou elles embarquaient sur des caravelles pour une longue traversée jusqu’à Lorient.
Une fois à Paris, une bonne partie était détournée de sa fonction utilitaire pour être soclée par des marchands-merciers qui revendaient alors ces céramiques en tant qu’objet d’art.
Il est nécessaire pour une bonne compréhension de rappeler que la porcelaine est pratiquement inconnue en Europe au début du 18 ème siècle et que les multiples tentatives pour la copier ne sont pas couronnées d’un franc succès.
Il faudra attendre 1768 pour que la découverte de Kaolin prés de Limoges permette une production française de porcelaine dure.
Cette porcelaine que les chinois maitrisent depuis des siècles, possède des qualités trés recherchés, car contrairement au métal, elle résiste à la chaleur, permet de boire des liquides trés chaud sans se bruler les mains, et présente une surface lisse, facilement lavable.
Bien que trés onéreux à l’époque, il est fort probable que beaucoup de pots-pourris de ce type furent produit mais en raison de leur fragilité, rares sont ceux qui nous sont parvenus intacts.
Notre exemplaire nous offre le double privilège d’être présenté complet, avec une porcelaine au décor trés plaisant.
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