Par Richard Redding Antiques
Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Magnifique pendule lyre Louis XVI en bronze doré et marbre Campan Melange, signée sur le cadran en émail blanc Manière à Paris, le cadran à chiffres romains, avec une fine paire d'aiguilles en laiton doré percées pour les heures. Le mouvement à échappement à ancre, sonnant sur une cloche, est logé dans un très beau boîtier de forme lyre percé, monté de rinceaux et d'anthémones et serti de brillants en pâte, surmonté d'une figure de Pégase, flanquée de têtes de griffons portant des guirlandes florales, au-dessus d'une base étalée et d'une plinthe rectangulaire à gradins et moulée d'acanthes, sur une base rectangulaire en marbre Campan Melange et des pieds chignon dorés.
Paris, date vers 1785
Hauteur 64 cm, largeur 20 cm, profondeur 14 cm.
LITTERATURE
Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle", 1997, p. 227, pl. D, illustrant un boîtier de pendule presque identique, également avec un mouvement de Bourdier ...
... et un cadran de Dubuisson avec des "cordes de lyre" supplémentaires sous Pégase.
Ce boîtier est extrêmement rare car même si un certain nombre d'autres horloges en forme de lyre comportaient des têtes de griffon, très peu d'entre elles arboraient Pégase, le cheval ailé mythologique. Il est fort possible que le modèle ait été inspiré par une gravure d'Apollon sur le mont Hélicon, illustrée dans l'"Iconologie par Figures" de C. N. Cochin, publiée à Paris en 1757, livre I, n° 27.
Manière était très apprécié de Daguerre, comme le montre l'inventaire successoral de Daguerre fait après sa mort en 1796, qui mentionne six horloges avec des mouvements de Manière ; les archives montrent également qu'au moment de sa mort, Daguerre devait encore 180 livres à Manière. Manière, fils d'un maître-horloger parisien, Jean-Pierre (mort après 1789) devient maître en 1778. Il était alors établi rue du Four-Saint-Honoré ; en 1781, il avait déménagé rue des Prouvaires et en 1789 rue Mercier. Il déménage ensuite rue Christine, en 1806, et quatre ans plus tard, il est enregistré rue Bertin-Poirée. En plus de travailler intensivement pour Daguerre au début de sa carrière, Manière a également fourni de nombreuses pièces aux Darnault.
Ses pendules étaient considérées tant pour leur excellence mécanique que pour leur valeur esthétique, de nombreux boîtiers étant réalisés par et en collaboration avec d'éminents bronziers tels que Pierre-Philippe Thomire et François Rémond. Manière a également utilisé des boîtiers de Jean-Baptiste Osmond, Claude Galle, Edme Roy et François Vion. Des exemples de ces collaborations et d'autres pièces d'horlogerie de Manière se trouvent dans de nombreuses collections publiques, notamment aux Châteaux de Fontainebleau et de Versailles, à Paris au Musée des Arts Décoratifs et au Musée Nissim-de-Camondo ainsi qu'au Patrimonio Nacional de Madrid. En outre, le Musée des arts décoratifs de Prague, le Palazzo del Quirinale de Rome et le Palazzo Reale de Turin, ainsi que le Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et l'Abbaye de Woburn, Woodstock, Oxfordshire, possèdent également des exemples de son œuvre exceptionnelle.
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