Pendule de cheminée musicale Napoléon III par Louis Fernier

... volutes et de griffons ailés dans les angles extérieurs au-dessus de termes masculins cariatides avec des pieds monopodes en sabots dans les angles. Les côtés du coffret sont ornés de panneaux émaillés rectangulaires, chacun signé du monogramme "S T" de Théophile Soyer, l'un représentant un courtisan de la Renaissance vêtu d'un chapeau à plumes, d'un manteau rouge et d'un doublet bleu, avec un médaillon autour du cou et la main posée sur une épée, debout dans un paysage rocheux avec un château au loin. L'autre plaque représente une dame de la Renaissance, portant un chapeau bleu turquoise à plume blanche, une longue robe multicolore à jupe verte, de la dentelle au cou, tenant un éventail en plumes de paon et, comme le courtisan, se tenant dans un paysage avec un château au loin. La base avec un tablier façonné sur des angles saillants montés par des patères au-dessus de pieds effilés.

Paris, date vers 1870
Hauteur 31, largeur 17 cm, profondeur 17 cm.

Cette horloge très ornée reflète la fascination de la fin du XIXe siècle pour les styles historiques passés. Comme ici, l'intérêt pour les modèles anciens combine des éléments de chaque période pour produire un nouveau style éclectique qui inclut des aspects des styles Renaissance, Régence et Néo-classique. Par exemple, les termes monopodes masculins remontent au début du XVIIIe siècle, lorsqu'ils sont apparus sous forme de montures en bronze doré sur des horloges et des meubles Régence. Le décor d'émail en grisaille à volutes feuillues autour du cadran rappelle également la période où de tels motifs figuraient en marqueterie Boulle. En revanche, les bordures à volutes et les patères sont plus typiques du néo-classicisme, tandis que les panneaux en émail de Limoges situés de part et d'autre du cadran renvoient à la Renaissance et représentent un couple royal ou aristocratique qui n'aurait pas été dépaysé à la cour de François Ier. Enfin, il convient de mentionner que le dôme surmonté ainsi que les galeries percées en dessous semblent plus orientaux qu'européens.

Le cadran et les panneaux latéraux en émail de Limoges sont de la plus haute qualité. Les deux panneaux latéraux sont signés d'un monogramme comprenant un "S" enroulé autour de la lettre "T" pour Théophile Soyer (1853 - 1940).
Une autre paire de plaques de Limoges de la même période, représentant une dame et un gentleman de la Renaissance à cheval, sont signées de manière similaire mais incluent également la lettre 'P' (Skinners, Boston, 13 octobre 2017, lot 266). L'utilisation de la décoration en émail de Limoges pour les horloges de cheminée et de carrosse était populaire à partir d'environ 1870-1910. Comme ici, ils étaient presque toujours sur un fond noir, mais parfois sur un fond bleu foncé, la plaque de cadran en particulier reflétant la préférence de Limoges aux quinzième et seizième siècles pour les motifs en grisaille. Comme ici, de nombreux panneaux d'horloges de Limoges présentent souvent des personnages en costumes historiques.

Compte tenu de la qualité du travail du bronze, de la somptuosité du dessin et de la finesse de l'émail, cette horloge pourrait bien avoir été une pièce d'exposition. Le mouvement a été fabriqué par Louis Fernier, qui opérait à la fois à Besançon et à Paris et travaillait également avec son frère sous le nom de Louis Fernier et Frères. Selon toute probabilité, Louis Fernier était Louis-Joseph Fernier, né à Besançon en 1815 et mort dans la même ville en 1879. En plus d'être un horloger expert, il joua un rôle important dans la politique, se présentant comme adjoint au maire de Besançon en 1871. Tardy note également que Louis Fernier était le successeur de Cressier de Besançon et cite également Maxime Fernier qui était actif en 1875 et est décédé en 1922. Ce dernier pourrait bien avoir été l'un des deux fils de Louis Fernier qui se sont distingués en tant qu'élèves de l'Ecole d'Horlogerie de Besançon (comme indiqué dans 'Mémoires La Société d'Emulation du Doubs', 1869). L'entreprise fabriquait des horloges de carrosse, des horloges de cheminée et des montres. Louis Fernier a remporté une médaille de deuxième classe à l'Exposition universelle de 1855. Louis Fernier est peut-être mieux connu comme fabricant d'horloges de calèche de haute qualité, ce qui est intéressant puisque la présente horloge est équipée d'un mouvement d'horloge de calèche français typique.