Par Franck Baptiste Paris
Rarissime paire de petits fauteuils pour enfants en acajou massif.
Modèle à dossiers renversés avec des accoudoirs à enroulements sur les cotés et des supports d’accotoirs en forme de fûts balustres.
Pieds fuseaux à décor de lambrequins raccordés aux traverses par des dés à rosaces à l’avant ; pieds sabres à l’arrière.
Garniture traditionnelle en crin naturel et sangles ; recouverte d’une toile de Jouy « La muse et le Lion ».
Marque au pochoir « 956 » au revers d’une traverse, provenant probablement du garde meuble impérial.
Trés bel état de conservation.
Travail attribuable à Georges Jacob, Paris époque Directoire vers 1795.
Dimensions :
Hauteur : 70 cm ; Largeur : 43,5 cm ; Profondeur : 40 cm ; Hauteur assise : 32 cm
Notre avis :
Notre rare paire de fauteuils d’enfant est caractéristique des productions que Georges Jacob et ses enfants (Jacob Frères) réalisent sous le Directoire (1795-1799).
La forme des sièges ...
... avec leurs dossiers renversés et leurs accoudoirs enroulés sur les extérieurs ainsi que la nature du décor avec des pieds fuseaux à lambrequins, des strigiles et des fûts balustres pour les supports d’accotoirs se retrouvent sur les nombreuses livraisons de la famille Jacob pour le garde meuble.
Le style viril et puissant est inspiré du monde militaire, il correspond à la période des campagnes d’Italie et d’Egypte.
La solidité est de rigueur à cette époque avec de l’acajou massif et souvent du cuir pour les garnitures.
De tels sièges sont surtout livrés pour les palais ou Bonaparte reçoit l’élite de son armée comme les Tuileries ou encore Fontainebleau.
Ils tranchent avec les décors plus raffinés et féminins choisis par Joséphine notamment pour les palais de St Cloud ou de Meudon.
Généralement dans ses palais il y n’a pas de place pour les enfants, ce qui rend ce type de siège extrêmement rare.
Même si nous ne connaissons pas avec certitude la provenance exacte du fait de l’absence d’étiquette, la typologie de la marque au pochoir est bien celle du garde meuble impérial, et le chiffre « 956 » nous indique que l’inventaire du bâtiment est trés important, avec au moins un millier de pièces.
L’absence d’estampille est récurrente à partir de la chute des corporations en 1792 et cette absence est encore plus renforcée chez Georges Jacob qui rencontre de gros problèmes durant la révolution, au point d’être emprisonné en 1794.
L’ébéniste ne devra son salut qu’à l’intervention du peintre Jacques-Louis David et à sa proposition de se mettre au travail gratuitement pour le nouveau régime.
Une grande partie de sa dernière production dans les années 1792-1796 est connue seulement par les archives du garde meuble, car son estampille est désormais absente.
Ses deux enfants unis sous la bannière « Jacob frères » verront le retour en grâce de l’entreprise et reprendront les modèles de leur père, ce qui nous permet aussi d’attribuer certains modèles non estampillé par Georges Jacob.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Paire de fauteuils pour enfants attribuée à G.Jacob vers 1795 » présenté par Franck Baptiste Paris, antiquaire à Paris dans la catégorie Fauteuil & Bergère Directoire, Sièges.