Paire de chevaux cabrés en bronze doré, Italie vers 1750

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Notre avis :

L’iconographie de nos chevaux est directement inspirée de l’antiquité Grecque, on retrouve en effet des têtes similaires sur la frise du Parthénon à Athènes.
Mais la sculpture la plus connue demeure le quadrige de la place St Marc qui date de la période hellénistique.
Cette iconographie sera reprise par les grands sculpteurs de la renaissance italienne comme Donatello et sa célèbre tête en bronze dite « Protomé Carafa » qui est aujourd’hui conservée au musée archéologique de Naples.
Si d’autres grands sculpteurs comme Giambolona, Susini, Tacca… vont s’essayer à la représentation équestre, il proposeront soit des chevaux sauvages cabrés soit des chevaux parfaitement dressés entrain de lever la patte.
Nos deux chevaux sont atypiques du fait que ce sont des montures dressés mais entrain de bondir sauvagement.
Cette particularité se retrouve sur les chevaux de Marly que Guillaume Coustou décrivait comme « des chevaux échappés retenus par les palefreniers » .
Le succès de cette oeuvre est tellement considérable sous le règne de Louis XV, que certains bronziers comme Caffieri vont éditer toutes sortes de bronzes dont des des chenets représentant des variantes de cette sculpture.
Une autre quadrige découvert à Herculanum à la même période (1738) et qui présente encore cette iconographie grecque a pu lui aussi servir de source d’inspiration.
La ciselure et la dorure au mercure de nos bronzes correspondent parfaitement à cette production du milieu du 18 ème siècle et il est possible de penser à un sculpteur du nord de l’Italie s’inspirant de l’art Français qui est à son apogée à ce moment là mais aussi de l’antiquité classique conservée dans le royaume.
Cette production de petits bronzes équestres à destination des cabinets de curiosité connaitra un succès non démenti de la renaissance à l’ère moderne, le cheval étant synonyme de la nature apprivoisée mais aussi de la complicité entre l’humain et son équidé qui demeure son seul moyen de transport.
Des bronzes dorés au mercure furent produit à Florence, mais c’est surtout à Venise que cette technique fût florissante.
Si l’identité de notre sculpteur n’est pas connue à ce jour, sa connaissance de l’anatomie équine et la qualité de sa technique de fonte, de ciselure et de dorure nous orientent vers un maître aguerri.
La préciosité de notre paire de bronzes est renforcée par le fait qu’il s’agit d’une vraie paire asymétrique au niveau de l’inclinaison de la tête, chaque cheval sortant d’un moule différent.