Par Richard Redding Antiques
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Pendules et objets d'art d'exception XVIIe-XIXe siècle
Une magnifique paire de candélabres Empire à sept lumières, en bronze doré et patiné et émaillé bleu, chacun avec la tige formée comme une prêtresse antique avec ses mains tenues en l'air comme si elle offrait un sacrifice alors qu'elle soutient deux des six branches de bougies enveloppées de foliate sortant à une extrémité d'un embout en forme de vase et à l'autre d'un terminal de forme conforme, l'anneau de branches est centré par un globe étoilé en émail bleu doré sur une coupe en fonte foliacée supportée par la tête de la prêtresse et surmontée d'un cygne aux ailes déployées supportant le septième bougeoir en forme de vase, la prêtresse debout sur un socle en forme de colonne monté d'un bandeau de palmettes et centré par la figure de Pégase se dressant sur ses pattes arrière, le socle flanqué d'une paire de putti assis sur un tabouret antique jouant du cor, sur une base façonnée à deux niveaux.
Paris, date vers 1805
Hauteur 91 cm, largeur 33 ...
... cm. chacun.
Littérature : Marie-France Dupuy-Baylet, "L'Heure, Le Feu, La Lumière, Les Bronzes du Mobilier National 1800-1870", 2010, pp. 114-5, no. 57, illustrant et décrivant une paire de candélabres quasi identiques au Palais de Saint-Cloud ; la seule différence étant que ces derniers ont une base simple et non double et sont donc plus courts de 2,5 cm mais de même largeur.
Ces somptueux candélabres sont de conception identique à une paire de chandeliers du Palais de Saint-Cloud qui ont été inclus dans l'inventaire du palais le 3 juin 1805 lorsqu'ils étaient indiqués comme se trouvant dans la chambre à coucher de l'Impératrice et décrits comme " petits candélabres représentant une femme portant sur sa tête un globe bleu, à six lumières surmonté d'un cigne, bronzés et dorés ". L'année suivante, ils étaient décrits plus en détail avec le globe "parsemé d'étoiles, terminés par un cigne portant une lumière" et que les figures étaient "posées sur un fût de colonne au vert antique, ornée de chevaux marins et figures". Ils ont ensuite été déplacés dans le boudoir des petits appartements de l'Impératrice, puis dans le salon de réception de Monsieur. Ils se retrouvent ensuite dans le premier salon de la duchesse de Berry, puis dans le cabinet de travail de Madame Adélaïde. Sous le Second Empire, ils habitent le salon bleu de l'appartement de la grande-duchesse de Bade mais sont ensuite déplacés de Saint-Cloud en 1873 par le Garde-Meuble. En plus de ce qui précède, on peut citer d'autres exemples identiques dont une paire vendue chez Sotheby's Londres, le 5 juin 1964, lot 110, un autre avec putti et socle en bronze patiné (offert par Couturier-Nicolay, Paris, 29 mars 1977, lot 25) et enfin ceux de la célèbre collection de Charles de Beistegui du Château de Groussay (vendu par Sotheby's, Paris, 2 juin 1999, lot 232).
Bien que le fabricant soit inconnu et qu'aucun des exemples ci-dessus ne porte de marque d'atelier, leur conception est comparable à celle d'autres candélabres et bronzes réalisés par deux des plus célèbres bronziers de l'Empire : Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) et Claude Galle (1751-1815). Ce dernier a présenté un support de cygne comme applique au Grand Trianon, à Versailles (illustré dans Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, "Vergoldete Bronzen", 1986, p.
357, pl. 5.10.8) tandis qu'un certain nombre de lustres Empire comportaient un globe central étoilé, par exemple un lustre de Pierre-Victor Ledure (né en 1783 et mort après 1840) ainsi qu'un autre au Schloss Wilhelmshöhe, Kassel (illustré respectivement par Ottomeyer et Pröschel, p. 359, pls. 5.11.4 et 5.11.5).
La conception globale du candélabre incarne l'esprit de l'Empire. Tout d'abord, les prêtresses font directement référence au goût égyptien inspiré par les campagnes égyptiennes de Napoléon et promu par le baron Vivant-Denon. Les cygnes ont également pris de l'importance sous le règne de Napoléon et sont devenus l'emblème de son pouvoir ; de même, Pégase, le cheval ailé de la mythologie, a fini par symboliser la personnification de la gloire, souvent représentée assise sur un globe, tandis que le globe lui-même est devenu le symbole de la souveraineté sur le monde.
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