Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Notre tableau illustre une scène du Nouveau Testament connue dans l’histoire de l’art sous le nom de « Noli me tangere » en latin (ne me touche pas). Cette épisode ne se trouve que dans l'évangile de Saint Jean (20 :14-18).
Apres la résurrection le Christ est apparu à Marie Madeleine alors qu’elle pleurait près du tombeau vide. En le voyant, elle ne l’a pas reconnu, et pensant qu’il était un jardinier, elle lui avait demandé s’il savait qui avait enlevé le corps de Jesus. Jesus l’appelant par son prénom, elle l’a tout de suite reconnu et voulait le toucher. Le Christ lui a répondu : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon père ».
Les deux personnages sont placés au premier plan au cœur d’un paysage boisé. Le Christ ressuscité apparaît sous les traits d’un jardinier et la femme agenouillée est Marie Madeliene
Le tableau immortalise le moment où Marie s’apprête à se lever afin d’embrasser Jésus et lui tend ...
... sa main afin de pouvoir le toucher et est avertie par Jesus de ne pas le faire.
Son voile qui s’envole révèle a la fois son mouvement soudain mais aussi les émotions qui l’agitent à cet instant.
Marie porte une robe violette sur un chemisier blanc, agrémenté d’une jupe bleue, son voile jaune enveloppe son épaule et se détache du corps.
À côté de sa silhouette agenouillée, un ciboire est posé, car la jeune femme venait au tombeau pour oindre le corps du Christ.
Le Christ drapé d’un manteau rouge carmin tranche sur le fond de paysage. Il tient une pelle dans sa main. Les marques des clous de la Crucifixion sont clairement visibles sur son corps.
Les drapés sont savamment exécutés grâce aux nombreuses nuances afin de démontrer les crêtes et les creux des tissus, le tout dans un mouvement qui descend en cascade.
Les deux protagonistes évoluent au sein d’un jardin, dont attestent les légumes, les fruits et les fleurs éparpillés autour d’eux.
A gauche de Marie-Madeleine, une brouette remplie de différentes variétés de choux, des radis et des oignons. Des vigoureux artichauts poussent a côté de la brouette ainsi qu’un délicat pied de fraisier. Quelques potirons sont posés au pieds de la jeune femme.
Coté Christ, deux plantes fleuries en pot, dont une belle tulipe haute sur tige aux pétales rouges et blanches.
Deux cochons d’inde placés entre deux personnages savourent des gousses de pois.
A droite du Christ, à travers une fleuve imaginaire se dresse une ville, qui pouvait être la représentation de Jérusalem, le batiment circulaire faisant l’allusion au Temple de Jerusalem
A gauche de la jeune femme, une colline parsemée d’arbres abrite à son pied creusé dans la roche le tombeau du Christ, la pierre tombale place à coté de l’entrée atteste que le tombeau est vide.
Le soleil couchant colorant le ciel des teintes rosées, baigne la scène d'une lumière douce et tendre qui sert en outre à rehausser les vêtements aux couleurs vives du Christ et de Marie-Madeleine.
Une branche d’arbre dénudée accueille plusieurs oiseaux dont un grand perroquet.
Notre œuvre à la composition particulièrement harmonieuse est dotée d’une riche palette de couleurs vives, typique d’Anvers.
Les figures rubanesques se detachant au premier plan par leurs couleurs chatoyantes sont savamment intégrées au paysage et à la nature morte peinte avec minutie et délicatesse, cela pour former une oeuvre a la fois raffinée et émouvante.
Entourage de Jan Brueghel le Jeune (Anvers, 1601-1678) et Pierre Paul Rubens (1570 - 1640).
Ecole Anversoise, milieu du XVIIe siècle
Huile sur cuivre, dimensions : h. 37,5 cm, l. 49,5 cm
Élégant cadre en bois noirci de style flamand.
Dimensions totales : h. 71 cm, l. 58 cm
Il existe plusieurs variantes de notre tableau.
Jan Brueghel le Jeune et son atelier ont réalisé plusieurs versions de ce sujet, avec des variations dans les compositions, collaborant avec des peintres de figures. Si les premières versions sont exécutées en association avec Hendrick van Balen, celles datant des années 1630 sont réalisées à l’aide des artistes de l’entourage ou de l’atelier de Pierre Paul Rubens.
Parmi elles, il convient de citer celle conservée au Kunsthalle à Bremen, par Peter Paul Rubens et Jan Bruegel le Jeune, datable de la fin des années 1630. Une autre version avec les personnages peints par l’atelier de Pierre Paul Rubens au musée des Beaux Arts de San Francisco. Nous pouvons citer également le tableau passé en vente aux enchères a Vienne, 19/04/2016, Dorotheum, lot n 14.
Les collaborations entre artistes, notamment dans le domaine de paysage/nature morte et figures sont très courantes a Anvers au XVIIeme siecle. Chaque peintre puisant le meilleur de son talent, l’œuvre finale avait l’avantage d’etre particulièrement réussie.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Noli me tangere, milieu du XVIIe siècle » présenté par Galerie Nicolas Lenté, antiquaire à Paris dans la catégorie Tableaux XVIIe siècle Louis XIII, Tableaux et dessins.