Par Franck Baptiste Paris
DEMANDE D'INFORMATIONS
Allégorie de la sculpture, atelier de Carle Van Loo, vers 1755-60
Important dessus de porte représentant une allégorie de la sculpture, sous les traits d’un enfant affairé à la conception d’un buste. La scène se déroule dans un atelier de sculpture où l’on peut voir une urne, un buste et un bloc de marbre, ainsi que les outils de notre sculpteur. Ce dernier assis sur une caisse en bois ébarbe au marteau et au burin l’œuvre qu’il est en train de terminer. On reconnaît facilement le profil du roi Louis XV, d’après l’œuvre sculptée par Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778) dans les années 1750.
Huile sur toile (rentoilée), bel état de conservation, avec des petites retouches éparses.
Châssis d’origine.
Important cadre d’origine en bois finement sculpté et redoré, à décor à la Bérain de rinceaux, coquilles en écoinçons, fleurettes et acanthes coiffées d’ailes.
Porte une marque apocryphe du peintre « De Wit » sur un cartouche au ...
... bas du cadre.
Atelier de Carle Van Loo*, Paris vers 1755-60.
Dimensions :
Cadre : Hauteur 127 cm ; Largeur 183 cm
Toile : Hauteur 102cm ; Largeur 162 cm
Notre avis :
Bien que le cadre de notre dessus de porte mentionne le nom d’un peintre flamand spécialisé dans les grisailles allégoriques, il est certain que notre oeuvre est une copie d’un tableau de Carle Van Loo (1705-1765) issue d’une série de quatre allégories des arts (sculpture, peinture, musique, lecture).
Cette erreur est probablement un manque de connaissances d’un restaurateur du XIXème siècle.
Car cette série d’œuvres commanditée par Mme de Pompadour vers 1752 connue un vif succès.
Présentée à l’académie royale de peinture, elle ornait le salon de compagnie de son château de Bellevue à Meudon, propriété construite et offerte par le roi Louis XV à sa favorite.
La marquise, véritable icône du XVIIIème siècle, était reconnue pour son goût sûr et copiée par de nombreux membres de la cour.
Suite au succès considérable de l’œuvre, l’atelier de Van Loo recevra de multiples commandes pour des dessus de portes identiques.
Avec ses 180cm de largeur, le modèle que nous présentons devait orner le salon d’un important chateau composé de boiseries sculptées et de portes monumentales.
Les quatre tableaux originaux se trouvent aujourd’hui aux USA, au musée de la Légion d’honneur de San Francisco (n°inv 19150.11).
*Carle Van Loo (1705-1765)
Issu d’une dynastie de peintres flamands, Carle van Loo est initié très jeune à la peinture et à la sculpture ; il est lauréat du premier prix de peinture de l’Académie Royale en 1724. Il travaille ensuite à Rome pour le pape et, à Turin, pour le prince de Savoie, avant de s’installer définitivement à Paris en 1734. Il y est rapidement reconnu comme l’un des meilleurs et cumule postes et honneurs. Reçu à l’Académie en 1735, il y sera professeur avant d’être nommé Premier peintre du roi en 1762 et directeur de l’Académie l’année suivante.?L’œuvre de van Loo est représentative du goût de l’époque. Il produit de nombreux portraits, des scènes de genre d’inspiration galante ou mythologique ; les dessus de portes qu’il réalise pour la décoration intérieure de l’hôtel de Soubise sont conservés in situ. Il est aujourd’hui surtout admiré pour ses grandes compositions sur des sujets historiques ou religieux, tels les six grands panneaux illustrant la vie de saint Augustin réalisés en 1753 pour Notre-Dame-des-Victoires à Paris.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Monumental dessus de porte, atelier de Carle Van Loo, vers 1755-60 » présenté par Franck Baptiste Paris, antiquaire à Paris dans la catégorie Tableaux XVIIIe siècle Louis XV, Tableaux et dessins.
