Par Galerie Léage
France, seconde moitié du XVIIIe siècle
Étain, argent
Exemple similaire :
Thomas Compigné, Paysage, fin du XVIIIe siècle, Paris, Musée des arts décoratifs (inv. 31175)
Ce petit médaillon en feuille d’étain estampée et rehaussée d’argent, de gouache et de vernis colorés représente une scène de village arborée. Au premier plan à gauche, un arbre aux formes ondoyantes domine la composition. Au pied de l’arbre, est assis un berger gardant ses moutons près d’un cours d’eau. Au second plan à droite, aux abords d’une cité située en aval d’une colline vallonnée, des villageois sont rassemblés pour un événement festif qui ressemble à une cérémonie de l’arbre de mai : ils dansent en cercle autour d’un arbre décoré d’une guirlande de fleurs au rythme des instruments joués par les musiciens, qui se trouvent l’un perché sur un banc et l’autre sur un tonneau. À gauche de la ronde, d’autres personnages, dont des enfants, jouent entre ...
... eux ou rejoignent la danse populaire. Le ciel se déploie sur un fond blanchâtre puis bleui et nuageux.
Les tableaux en Compigné
D’une grande préciosité et variété de matériaux, les tableaux en Compigné étaient réalisés selon un procédé mystérieux à partir d’une feuille d’écaille de tortue ou de papier cartonné sur laquelle était appliquée une feuille d’étain ou d’or. La surface pouvait ensuite être décorée à l’or, à l’argent, à la gouache et aux vernis colorés. Ces « miniatures » connues aujourd’hui sous le nom de Compigné, eurent un très grand succès dans les années 1760. Le petit format caractéristique de cette production nécessitait de travailler avec une extrême précision, probablement à l’aide d’une loupe, pour développer le perfectionnement des détails techniques et des coloris.
Thomas Compigné
Arrivé d’Italie probablement vers 1750, Thomas Compigni prit le nom de Compigné en s’installant à l’enseigne du Roi David, rue Greneta à Paris. En tant que tabletier, il était spécialisé dans la fabrication et la vente de boîtes, de jeux de trictrac, de dames et d’échecs, de tabatières et autres poignées de canne en écaille blonde incrustées d’or. Réputé pour la qualité de ses objets, il passa à la postérité par la production de tableaux précieux dont la technique reste aujourd’hui mystérieuse. En 1773, il présenta au Roi deux vues du château de Saint-Hubert et obtint le titre de tabletier privilégié du roi sous Louis XV et sous Louis XVI. Ses thèmes de prédilection sont le plus souvent des vues de villes, monuments et châteaux dans des perspectives de parcs ou de paysages animés de petits personnages.
Bibliographie
Plaisir de France, « Les Compignés et leurs créateurs, ces délicats chefs-d’œuvre de la tabletterie au XVIIIe siècle », n° 427, mars 1975.
Compigné, peintre et tabletier du Roy, catalogue d’exposition, Grasse, Villa-Musée Jean-Honoré Fragonard (Juin-Juillet 1991).
Bon état général. Manques de gouache au niveau des bâtisses, à droite. Légères craquelures au niveau du ciel, en haut à droite.