Par Galerie Léage
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France, premier quart du XVIIIe siècle
Bois sculpté, ajouré et doré
Ce trophée en bois sculpté, ajouré et doré présente des attributs militaires tels qu’un sabre oriental, dans son fourreau autour duquel est accrochée une couronne de lauriers, un carquois et ses flèches, sur un fond de bouclier ovale, tandis que dépasse le bout d’un arc. Au-dessus à droite, figure un homme barbu, les yeux clos, posé à côté d’un tambour recouvert d’une draperie et d’un chapeau. Plus haut, dépassent le cornet d’une trompette et divers feuillages complètent le décor.
La référence à l’antique dans les grands décors
La forme du trophée, héritage d’une tradition antique, consistant à suspendre les armes de l’ennemi à un arbre ou à un pilier sur le champ de bataille, devient rapidement un motif ornemental déployé sous plusieurs supports de l’époque moderne, en passant par la Renaissance et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Deux types de ...
... trophées coexistent, l’un à travers les attributs, l’autre, davantage décoratif, à travers sa composition formelle. Les trophées n’ayant pas vocation à servir un discours historique, leur iconographie revêtait une dimension intemporelle et transposable.
Le trophée de guerre, comme dans notre exemple, mêle des armes diverses. Elles sont choisies pour leurs dimensions et leurs plastiques afin de réaliser une composition harmonieuse. Suivant l’avancée des techniques militaires, l’intégration de nouveaux instruments de guerre comme le canon, permettent de rassembler armes antiques et inventions plus récentes, comme dans les exemples de Jacques Androuet du Cerceau. Les esclaves capturés ainsi que les allégories de vainqueur étaient quelques fois intégrées.
Thème de l’abondance et de la force militaire, rarement symbolisé par des attributs orientaux, mais plus souvent par des faisceaux des licteurs, des instruments de musique ou des enseignes de l’armée romaine. Sublimés, on les retrouve dans les chutes en bronze doré fondues et ciselées par l’orfèvre Ladoyreau à partir de modèles des sculpteurs Buirette et Lespingola dans la Grande Galerie de Versailles dès 1703. Ces derniers présentent plutôt des armes antiques, terrestres mais aussi maritimes.
Bibliographie
Alexandre Maral, « La Grande Galerie et l’antique. La place de la sculpture », Versalia, n°16, 2013, p. 129-142.
Chloé Perrot, « Le trophée dans tous ses états », Gallica, 16 septembre 2020.
Bruno Pons, Les grands décors, 1650-1800, Dijon, Éditions Faton, 1995.
