Par Galerie Léage
DEMANDE D'INFORMATIONS
France, seconde moitié du XVIIIe siècle
Attribué à Thomas Compigné
Étain, or, argent, gouache, vernis colorés
Ce petit médaillon en feuille d’étain estampée et rehaussée d’or, de gouache et de vernis colorés représente une scène de paysage. Au premier plan à gauche, un arbre aux formes ondoyantes domine la composition. Au pied de l’arbre, sont assis un couple près d’un cours d’eau. Ils surplombent légèrement un second couple debout, accompagné d’un enfant, que domine sur la droite un homme assis. La rivière qui s’étend derrière est le cadre de différentes activités. Ainsi, au second plan sur la droite, deux personnages sur une barque s’amarrent au rivage tandis que la composition est dominée derrière par un imposant moulin à aubes dont les différents détails sont subtilement rendus par les micro-gravures estampées dans l’étain et rehaussées d’or. On aperçoit une seconde bâtisse derrière ce moulin, à l’imposant toit ...
... rehaussé d’argent bleuté. Deux personnages sur le bord du rivage laissent apercevoir au loin la silhouette d’un village dominé par un clocher. Le ciel se déploie sur un fond rosé puis bleui et nuageux.
Les tableaux en Compigné
D’une grande préciosité et variété de matériaux, les tableaux en Compigné étaient réalisés selon un procédé mystérieux à partir d’une feuille d’écaille de tortue ou de papier cartonné sur laquelle était appliquée une feuille d’étain ou d’or. La surface pouvait ensuite être décorée à l’or, à l’argent, à la gouache et aux vernis colorés. Ces « miniatures » connues aujourd’hui sous le nom de Compigné, eurent un très grand succès dans les années 1760. Le petit format caractéristique de cette production nécessitait de travailler avec une extrême précision, probablement à l’aide d’une loupe, pour développer le perfectionnement des détails techniques et des coloris.
Thomas Compigné
Arrivé d’Italie probablement vers 1750, Thomas Compigni prit le nom de Compigné en s’installant à l’enseigne du Roi David, rue Greneta à Paris. En tant que tabletier, il était spécialisé dans la fabrication et la vente de boîtes, de jeux de trictrac, de dames et d’échecs, de
tabatières et autres poignées de canne en écaille blonde incrustées d’or. Réputé pour la qualité de ses objets, il passa à la postérité par la production de tableaux précieux dont la technique reste aujourd’hui mystérieuse. En 1773, il présenta au Roi deux vues du château de Saint-Hubert et obtint le titre de tabletier privilégié du roi sous Louis XV et sous Louis XVI. Ses thèmes de prédilection sont le plus souvent des vues de villes, monuments et châteaux dans des perspectives de parcs ou de paysages animés de petits personnages.
Bibliographie
Plaisir de France, « Les Compignés et leurs créateurs, ces délicats chefs-d’œuvre de la tabletterie au XVIIIe siècle », n° 427, mars 1975.
Compigné, peintre et tabletier du Roy, catalogue d’exposition, Grasse, Villa-Musée Jean- Honoré Fragonard, Juin-Juillet 1991.