Par Brozzetti Antichità
Marzio Masturzo, attr. (Actif à Naples et à Rome dans la seconde moitié du XVIIe siècle)
Bataille entre cavalerie et vaisseaux avec ville fortifiée sur la gauche
Huile sur toile Italie Xviiie siècle
La peinture représente une bataille sanglante entre deux cavaleries. L’affrontement, décrit au premier plan, est caractérisé par un fort dynamisme et se déroule dans la plaine donnant sur une ville fortifiée, située au bord de la mer. Au deuxième étage est décrite une enceinte avec une imposante forteresse et au loin des maisons et des églises d’un centre habité. L’horizon est marqué par quelques monts et un rocher se démarque en précipice sur le golfe. À droite, une bataille navale est en cours : on peut remarquer quelques vaisseaux de guerre avec les voiles hissées qui, près du rivage, sont engagés dans l’affrontement. Fumées de coups de feu et canons participent à la description dramatique de l’événement. La coloration du tableau porte sur le ...
... jeu équilibré de gris et d’ocre, où se détachent au premier plan rouges et bleus allumés qui suggèrent à l’observateur le point crucial du conflit. Le ciel tourmenté contribue, avec la végétation placée en premier plan à gauche, à encadrer la peinture.
La composition complexe et bien équilibrée, le vaste espace descriptif assigné au décor, la palette chromatique, ainsi que la manière dont sont décrits les personnages de la toile, permettent d’attribuer la peinture à un peintre actif à Naples au milieu du XVIIIe siècle.
Le genre de la peinture de batailles rencontre un très grand succès dans les collections de la noblesse italienne et européenne des XVIIe et XVIIIe siècles. Les batailles de la Renaissance italienne, où la scène convergeait vers un protagoniste précis, évoluent vers une typologie de combat "sans héros". La cruauté, le réalisme des détails et le développement dynamique du récit confondent la figure du protagoniste, quand il est présent, pour donner de l’importance au tourbillon des chevaux et des combattants armés, parmi lesquels, par ailleurs, il n’y a pas de vainqueur.
Les batailles des peintres napolitains sont souvent exaltées par un chromatisme intense, un coup de pinceau vif et marqué, rouges et bleus très forts, qui suivent l’âpreté des combats et l’animosité des adversaires. L’événement de la guerre est représenté avec beaucoup d’acharnement et de dynamisme et la force expressive est exaltée par des cris de douleur et de colère, des visages expressifs, des chevaux rampants, blessés et mourants déversés sur le sol. Les cieux caractéristiques aussi, où les nuages gris foncés, qui annoncent des tempêtes, participent à la tragédie du conflit.
La toile renvoie aux résultats picturaux de la production artistique de Marzio Masturzo.
Les documents fiables relatifs à la vie et aux déplacements de Masturzo sont rares; il est tout aussi difficile de reconstituer, par la critique, un catalogue d’œuvres autographes. À travers des peintures présentes dans des collections privées, des musées et des tableaux passés sur le marché antiquaire, il a été possible d’identifier un corpus copieux de travaux qui sont imputables à sa main. Le travail des historiens de l’art, ainsi que celui des antiquaires, en conférant de justes attributions afin de tracer au mieux la figure de Masturzo, se poursuit mais les études sont encore en cours. En ce sens, il faut certainement signaler le travail de Giancarlo Sestieri, qui a enquêté sur la production artistique des combattants et de Masturzo, permettant ainsi la comparaison des nombreuses œuvres photographiques rapportées, d’identifier les qualités stylistiques qui distinguent le corpus de peintures qui lui sont attribuées aujourd’hui.
Les rares nouvelles que l’on possède autour de sa vie en font remonter l’apprentissage d’abord chez Paolo Greco, oncle de Salvator Rosa, puis chez Aniello Falcone. L’étroite relation d’amitié qui le lie au Rosa le pousse à le suivre à Rome, où il en devient un fidèle imitateur.
Sous le nom de Marzio Masturzo ont été réunies plusieurs batailles liées par des correspondances analogues inventives, stylistiques et picturales. Les œuvres d’une certaine attribution (dont la bataille de la Galerie Nationale de Rome) témoignent de la proximité du peintre au Rosa, mais aussi, selon Giancarlo Sestieri, à Cerquozzi et à la phase initiale de Jacques Courtois dit le Bourgogne. Masturzo s’avère être un bon diffuseur des modules spécifiques développés à Naples et à Rome avec une peinture déjà ouverte à une interprétation baroque. Dans ses œuvres, la scène principale du conflit est insérée dans un contexte paysager avec des milieux bien équilibrés, où apparaissent des châteaux, des châteaux et des fortifications avec des tours rondes ou carrées, parfois inspirées de bâtiments royaux. La palette chromatique est articulée par le contraste entre les notes gris-bleu et les tons vifs des rouges et des bleus. Caractéristiques sont ses nuages tourbillonnants qui s’élèvent de l’affrontement.
La toile trouve plusieurs comparaisons possibles avec des œuvres appartenant à son corpus, comme on peut l’observer dans certaines des images proposées ici.
Masturzo insère dans ses œuvres des éléments architecturaux inspirés de bâtiments royaux, puis invente des citadelles fortifiées et des caprices architecturaux. Un exemple en est le Mâle Angevin plusieurs fois décrit avec quelques variantes interprétatives. Dans la toile en objet se détache, à l’intérieur des murs, l’unicité de la forteresse de Castel del Monte, entourée d’un tissu urbain de fantaisie.
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