Par Franck Baptiste Paris
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Lutrin à système par Adam Weisweiler, Paris vers 1780Rare et précieux lutrin à système en acajou massif.
Le très beau piètement tripode est terminé par des jambes simulées qui supportent un fût cannelé en forme de colonne dans lequel est dissimulée la crémaillère.
Cette dernière maintient le précieux plateau en acajou moucheté qui est réglable en hauteur et inclinable pour une utilisation en table à écrire ou en pupitre.
Une troisième évolution permet de déverrouiller la base du lutrin ce qui fait basculer le plateau à la verticale afin de ranger le meuble contre un mur.
Deux petits flambeaux amovibles en bronze doré sont fixés sous la surface de travail ; ils sont réglables et inclinables grâce à des tringles en acier forgé.
Parfait état de conservation.
Grande qualité de bois et de finition, avec des parties dorées au mercure, des tringles et une crémaillère en acier.
La plateforme qui maintient le plateau est estampillée ...
... « A.WEISWEILER ».
Travail parisien d’époque Louis XVI vers 1780-1785 par l’ébéniste Adam Weisweiler et probablement pour une commande du marchand mercier Dominique Daguerre.
Dimensions :
Hauteur : 71 cm en position guéridon, Hauteur maximale : 136 en position déployée avec lutrin incliné.
Crémaillère réglable en hauteur sur 38 cm
Plateau : Profondeur : 35,5 cm ; Largeur : 47 cm
Provenance :
Importante collection privée Paris.
Notre avis :
Le meuble que nous présentons est caractéristique de la meilleure manière d’Adam Weisweiler.
L’ébéniste allemand s’illustre par le choix d’un bois d’une qualité exceptionnelle, avec un acajou au grain très serré qui est même moucheté sur le plateau ; il fait preuve d’une très grande rigueur dans les assemblages qui sont millimétrés.
A la manière d’un mécanicien il démontre toute l’étendue de son ingéniosité avec la mise en place de systèmes simples et solides qu’il a étudié durant son apprentissage chez son maitre David Roetgen.
Un tel meuble qui nécessite la participation d’un ferronnier et d’un bronzier ne peut se concevoir sans la participation d’un marchand-mercier et c’est très certainement à Dominique Daguerre que nous devons sa commercialisation.
Ce dernier qui était un des grands marchands de Paris aimait particulièrement les productions de Weisweiler et lui confiait toute sorte de matériel (laque, porcelaine, bronze, tôle…) afin d’embellir son mobilier.
Cette qualité et cette sobriété correspond parfaitement à cette mode de « l’anglomanie » qui prévaut dans les années 1780-1790 à Paris.
Si la mode était effectivement à l’inspiration anglaise, Weisweiler et Daguerre réussiront le tour de force d’exporter leur marchandise sur l’île et deviendront même les principaux pourvoyeurs de meubles de la couronne britannique.
La table que nous présentons illustre parfaitement cette production ; elle présente des finitions rares, avec une crémaillère, des tringles et charnières en acier forgé , des bronzes dorés au mercure, ce qui est particulièrement rare sur ce type de meuble volant.
Elle illustre parfaitement le travail de celui qui rivalisa avec Riesener pour la production des plus beaux meubles du temps de Louis XVI.
Adam Weisweiler (1746-1820) est un ébéniste allemand reçu maître en France en 1778. Il s’installe au Faubourg Saint-Antoine où il acquiert rapidement une grande notoriété. Il se spécialise dans les petits meubles et est connu pour son utilisation de plaques de porcelaine de Sèvres ou de Wedgwood. Ses créations sont très prisées par l’aristocratie et les grandes cours d’Europe. Il devient fournisseur de la cour de France et d’Angleterre, du Prince de Galles, de la reine de Naples ou de Catherine II de Russie, par l’intermédiaire du marchand-mercier Daguerre.?Il devient un précurseur en matière de goût et de mode décorative grâce à une production très recherchée et finement exécutée. Pour cela il travaille avec les meilleurs artisans comme les bronziers Gouthière ou Thomire. Au fur et à mesure de sa carrière, il produit de plus en plus de meubles de taille « normale », également très gracieux et d’une grande qualité d’exécution.?Il parvient à se maintenir durant et après la Révolution française puisqu’il devient fournisseur de la cour sous l’Empire. Il arrête sa production en 1809, un an après la mort de sa femme et l’internement de son fils.
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