Sans doute né à Nieuwied-sur-le-Rhin, près de Coblentz, Weisweiler est initié au métier d’ébéniste dans les ateliers de David Roentgen. Il s’installe rue du Faubourg Saint-Antoine en 1777, lorsqu’il se marie avec sa femme. Une fois devenu maître, il développe une grande notoriété. Il va recevoir de nombreuses commandes de la Cour, par le biais du marchand-mercier Dominique Daguerre, pour lequel il livre ses ouvrages de manière régulière. Au cours de la Révolution, Weisweiler achète plusieurs immeubles. En 1797, il quitte le Faubourg Saint-Antoine pour la rue des Tournelles où il possède une boutique dans laquelle il va poursuivre ses activités d’ébéniste. Peu après le décès de sa femme en 1809, son fils unique Jean, qui travaille jusque-là avec lui, est interné dans un asile psychiatrique. A cette époque, Weisweiler est mentionné comme un ancien ébéniste.
D’une grande diversité de formes et de matériaux, l’œuvre de Weisweiler n’en présente pas moins une grande unité – visible au cours des quinze années fécondes de l’ébéniste. Illustratrice du style dit « pompéien », sa manière se caractérise, par la plus belle des qualités mais aussi par son originalité. On lui prête des œuvres réalisées dans le meilleur goût et tout en habileté. Pour la structure de ses meubles, Weisweiler opte pour la légèreté, la simplicité et la rigidité. Ses meubles conjuguent la passion de l’antiquité et les attributs légués par les règnes précédents. Weisweiler aime les pieds en forme de colonnes, qui s’amincissent vers le sol et qu’il termine par des motifs inspirés de l’architecture antique. Des croisillons d’entrejambe renforcent souvent la fragilité de ses œuvres
Expert en ébénisterie, il favorise les bois précieux de chêne, d’acajou, d’ébène, d’amboine ou de thuya, sélectionnés parmi les essences de premier choix, qui mettent en valeur les lignes simples de ses meubles. Il y ajoute des baguettes de cuivre, souvent au niveau des pieds auxquels il donne des allures de colonnes doriques. S’il réalise très peu d’ouvrages en marqueterie, Weisweiler affiche dans les éléments décoratifs de ses œuvres une prédominance des plaques en porcelaine de Sèvres ou de Wedgwood ainsi que des panneaux en laque ou en corne rouge. Elève de Roentgen, il conserve de lui le goût des meubles à mécanisme ingénieux et des bureaux à secrets. Il se caractérise enfin par des meubles souvent de très petites dimensions comme le guéridon ou encore le bonheurs-du-jour toujours dessinés avec une extrême rigueur tout en légèreté.
MUSÉES
- Console-desserte - Musée Cognacq-Jay
- Table à ouvrage - Musée Carnavalet
- Table à écrire à pupitre - Musée du Louvre
- Table à dessiner - Chateau de Versailles
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2002
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934
- Les ébénistes du XVIIIe siècle français - Collection Connaissance des Arts "Grands Artisans d'Autrefois"