Célèbre ébéniste allemand, David Roentgen n'a jamais eu d'atelier à Paris. Aprés avoir travaillé avec son père, Abraham Roentgen, ébéniste de grand renom, installé à Neuwied sur-le-Rhin, près de Coblence, il lui succéda en 1772 et s'associa alors avec l'horloger réputé Pierre Kinzing. Ensemble ils entreprennent de véritables chefs-d'œuvre plein de surprises et de secrets qui trés vite leur permettent de connaitre un très énorme succès. Ils ouvrent un dépôt à Paris chez un miroitier de la rue St Martin. Les commandes affluent que ce soit celles de la Cour ou celles d'une riche clientèle privée. La corporation des menuisiers-ébénistes parisiens prenant ombrage de cette réussite, David Roentgen décide de passer sa maîtrise qui l'obtient en 1780. Roentgen ouvre alors un magasin à Paris dans le quartier St Honoré et se qualifie comme ébéniste-menuisier du Roi et de la Reine. Malheureusement la Révolution française le prive de la plus grande partie de sa clientèle. Il voit tous ses biens, à Paris, saisis par le pouvoir et ses ateliers pillés. Il fait faillite en 1789.
La tourmente passée, Roentgen reprend ses activités à Neuwied, activité axée que vers l'Allemagne. Il meurt cinq ans plus tard à Wiesbaden. Presque toute la production de Roentgen appartient au style néoclassique. Il diversifia ses oeuvres par rapport aux goûts de ses clients et fut influencé par ses confréres hollandais, anglais et surtout français, en grande vogue à cette époque. Il signait rarement ses ouvrages mais il n'y eut jamais de doûte sur leur identité tant ses meubles étaient différents par leurs formes puissantes et par leur originalité. Il avait trouvé un procédé nouveau pour durcir et polir les bois en leur donnant l'éclat du marbre. Roentgen était aussi un marqueteur hors pair. Ses commodes, ses encoignures, ses bureaux étaient tous revêtus de marquetteries dont l'abondance de nuances et la finesse des motifs faisaient penser à des tableaux. Elles représentaient des guirlandes de fleurs suspendues à des rubans, des oiseaux, des paysages et des scénes chinoises , des personnages vacant à leurs occupations... Une autre caractéristique de Roentgen était ses meubles en acajou, aux formes majestueuses et imposantes et aux colonnes cannelées. Bien entendu, la plupart de ses oeuvres étaient indissociables à celles de son associé Kinzing qui mécanisait toutes ses productions. En résumé Roentgen était un décorateur et un marquetteur admirable et qui, grâce à son génie et son habilité a inventé et donné tout son essor aux meubles " à "mécanique ".
MUSÉES
- Secrétaire mécanique à cylindre - Château de Versailles
- Bureau cylindre en bois de violette et citronnier, Coffret à bijoux - Musée du Louvre
- Coffret à bijoux, Table ovale, Meuble d'appui en acajou et bronze - Nissim-de-Camondo - Paris
- Commode à trois portes, Encoignure à un vantail marquetée d'oiseaux sur une branche fleurie, Coiffeuse à transformation en acajou, Secrétaire à pans coupés marqueté de fleurs teintées bleu et de rubans - Victoria and Albert Museum - Londres
- Bureau cylindre monumental à abattant, Bureau cylindre à caissons et corps de bibliothèque - Ermitage - Saint Pétersbourg
- Bureau cylindre en acajou - Museum of Art - Cleveland
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2008
- Les ébénistes du XVIIIe siècle - Comte François de Salverte - Les éditions d'Art et d'Histoire - 1934