Par Galerie Sismann
Si dans le premier tiers du XVIe siècle la sculpture Bourguignonne témoigne de la persistance des formes gothiques, elle regorge également d'exemples qui attestent parallèlement de son inclination pour l'esthétique renaissante. Son adoption se fait au prisme de la retranscription qu'en font les imagiers de la Loire et de la région de Troyes qui exercent alors sur elle une influence considérable.
Ce visage féminin aux lignes douces et parfaites en est un excellent exemple. En effet, sculpté dans un calcaire extrait dans d'anciennes carrières de la région de Tonnerre, qui fournit au XVIe siècle une pierre statuaire exportée dans toute la Bourgogne mais aussi en Lorraine et en Île-de-France, il présente le caractère élégant et affable de la sculpture du « Beau XVIe siècle ». Toutefois, en dépit de ses yeux en amande et de sa bouche délicate et juvénile, quelques-uns de ses traits l'en éloignent pour le rapprocher davantage de la tradition bourguignonne. C'est le ...
... cas notamment de la rondeur du faciès, bien en chair, de son front court et de son nez épaté, leitmotivs de la sculpture originaire de cette région. Coiffée d'un léger voile qui laisse à moitié dégagée sa chevelure aux généreuses mèches ondées, cette tête fragmentaire peut être rapprochée de celle de la Vierge à l'Enfant de
Commarin (Côte d'Or) réalisée au milieu du XVIe siècle. Sur ces deux œuvres, le voile est similaire, s'enroulant sur lui-même à la naissance de la nuque des deux femmes dont le visage rayonne du même discret contentement.
©Galerie Sismann
Publiée dans Sismann, G. ; Lequio, M., Renaissance : France-Italie ( 1500-1600), Illustria, 2021, p. 156-157
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