Par Stéphane Renard Fine Art
Cette paire d’huiles sur cuivre est typique de l’Ecole Anversoise du milieu du dix-septième siècle. Inspirées toutes les deux de l’œuvre de Rubens, ces deux peintures présentent chacune un style pictural bien spécifique, mais constituent par leur thème commun (la chasse et l’histoire de Diane) et leur format identique une paire très décorative.
Nos deux cuivres représentent tous deux Diane, Déesse de la Chasse, accompagnée de ses nymphes.
Commençons par décrire « le Départ de Diane à la Chasse ». Diane, reconnaissable au croissant de lune qui orne son diadème arbore une lance ornée d’un pompon rouge et caresse un lévrier au corps sinueux. Deux autres chiens l’accompagnent, ainsi que deux nymphes dont l’une a déjà saisi un arc et relevé sa jupe pour pouvoir suivre Diane dans sa course rapide. Dans un détail légèrement grivois, une troisième nymphe, la poitrine offerte reçoit un hommage appuyé d’un satyre barbu au corps musclé et aux ...
... jambes de cerf. On devine également sur la droite la tête et le bras gauche d’un deuxième satyre – sans que l’on sache d’ailleurs si celui-ci salue Diane ou cherche à héler ses deux compagnes.
Le soleil très bas à l’horizon suggère une heure matinale, idéale pour un départ à la chasse.
Le motif peut être mise ne relation avec une grande peinture (216 x 178.7 cm) qui daterait de la création de son atelier en 1615. Elle est aujourd’hui conservée au Musée de Cleveland. Une autre version d’atelier tout aussi monumentale (287.5 x 183.8 cm), très semblable et datable elle de 1627-1628 se trouve conservée au Getty Museum.
Notre peinture reprend le même schéma décoratif en introduisant une profondeur de champ qui vise à compenser la réduction de la taille de l’œuvre, et ce afin de lui conserver une certaine monumentalité. Alors que les personnages sont les mêmes, et que notre tableau reprend les couleurs dominantes, la composition est beaucoup plus aérée et s’ouvre désormais à droite sur une perspective champêtre. La dissociation du groupe de personnage permet de faire apparaître le corps de la nymphe placée à côté de sa compagne, corps qui était jusqu’alors caché par celui de la déesse, et de compléter la symphonie chromatique par l’orange vif de sa robe.
Cet éloignement des personnages entraine un allongement mécanique du corps du lévrier, dont les pattes arrière sont restées fixes par rapport au groupe du satyre et de la nymphe, mais dont le corps se trouve allongé par l’éloignement de la déesse.
La peinture des personnages, dans laquelle se décèle l’influence de Téniers, est d’une grande finesse. Le tableau reprend un détail amusant déjà présent dans les tableaux de Rubens : les pieds de la nymphe de gauche se soulèvent sous l’assaut du satyre, comme pour lui échapper … ou se mettre à sa hauteur !
Le Bain de Diane représente dans une composition symétrique (avec un point de fuite cette fois-ci sur la gauche) le moment où Diane, après s’être baignée dans ce que l’on imagine être un bassin au pied d’une fontaine, est surprise nue, au milieu de ses compagnes qui s’afférent autour d’elle, par le chasseur Actéon que l’on aperçoit sur la gauche.
Toutes s’activent à cacher la déesse courroucée, reconnaissable là encore au croissant de lune qu’elle porte en diadème, qui d’un voile blanc flottant encore dans les airs, qui d’une étoffe rouge.
La composition et la polychromie sont très fidèles dans notre tableau aux œuvres de Rubens. Dans une belle lumière de fin d’après-midi, le bleu de la nymphe présentée de dos, le rouge du manteau lancé sur la déesse, font ressortir la douceur des carnations du groupe de nymphes. L’aiguière, le peigne, la brosse et la cuvette constituent une nature morte raffinée aux pieds de la déesse.
Le groupe des cinq personnages de droite se retrouve directement dans une toile de Rubens (152.5 x120cm) datée de la fin de la carrière de l’artiste (vers 1635-1640) et conservée au Musée Boijmans van Beunigen de Rotterdam. L’ensemble de la composition apparait dans un autre tableau d’après Rubens, de format plus réduit (0.49 x 0.75 cm), conservé au Musée du Louvre dans lequel on reconnait cette fois l’ensemble de notre composition. Il est possible que notre cuivre ait été coupé dans ses côtés (au niveau du personnage d’Actéon et à la droite de la nymphe accroupie aux pieds de la déesse) pour être mis à la même taille que celui représentant Le Départ de Diane à la Chasse.
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