Par Franck Baptiste Paris
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Rarissime lave pinceaux tripode en grès à couverte céladon qui imite un mollusque bivalve terminé par une spirale.
Il a été agrémenté au 18 e siècle d’une monture en bronze finement ciselé et doré au mercure afin de le transformer en encrier.
Elle est composée de deux parties, un socle et un couvercle.
Le socle rocaille arbore des agrafes d’acanthes et des rinceaux qui encadrent le plateau central.
Ce dernier simule le sable mouillé dans lequel s’enfoncent les trois pieds du coquillage.
Le couvercle à abattant présente une bordure en crête de coq avec une partie centrale finement ajourée d’un décor végétal.
Une fois ouvert il découvre une plaque simulant la valve du mollusque, et au milieu un compartiment contenant un petit godet en verre soufflé faisant office d’encrier.
Trés belle état de conservation, grande qualité de ciselure et de dorure.
Le lave pinceaux en grès émaillé céladon, Chine, four de Longquan, Dynastie Ming, 17 ème ...
... siècle.
La bordure restaurée à la laque d’or selon la technique ancestrale japonaise du « Kintsugi ».*
La monture, Paris époque Louis XV vers 1750-1760 .
Pièce commercialisée en France par un marchand mercier Parisien dans la première partie du 18 ème siècle et probablement importée du Japon par la compagnie des Indes Hollandaises.
Dimensions :
Hauteur : 11 cm ; Largeur : 12 cm ; Profondeur : 10 cm
Pièces de forme proche :
Deux boites en biscuit émaillé turquoise datant de la période Kangxi (1661-1722), vente Artcurial Paris le 6 Décembre 2022.
Notre avis :
Ce type de céramique simulant un mollusque de type conque est trés rare sur le marché.
La restauration à l’or, selon la technique du Kintsugi, nous prouve que notre pièce est passée par le Japon d’ou elle fut probablement importée par la compagnie des Indes Hollandaises qui seule avait l’autorisation de commercialiser avec le pays du soleil levant.
Dans la continuité du commerce portugais, les hollandais vont acheter à prix d’or de nombreuses porcelaines, souvent des production locales, issues des fours d’Arita mais aussi des pièces plus rares, de provenance chinoise et collectionné par l’élite nippone.
La porcelaine est encore inconnue en Europe à cette période et elle va connaitre un essor important.
Les pièces à décor bleu seront importées massivement mais une catégorie de la plus grande rareté, arborant une couverte céladon qui imite la jade, fera l’objet d’une forte demande de la part de l’élite de la noblesse.
Achetées à prix d’or par les marchands merciers, elles seront ensuite détournées de leur fonction utilitaire et montées sur bronze, telle des oeuvres d’art.
Certains marchand comme Lazare Duvaux se spécialiseront dans cette activité et sublimeront ces pièces avec des montures inspirées du règne végétal.
*Le terme Kintsugi vient de l’association du mot « Kin » (or) et « Tsugi » (jointure) et signifie donc « jointure à l’or ».
C’est un technique ancestrale japonaise de restauration de céramique, mise au point dés le XVème siècle.
Elle consiste à remplir les failles et les manques d’une céramique brisée par une laque composée d’or.
La processus est long et comporte plusieurs étapes de rebouchage, séchage et polissage mais il permet au final d’assurer une parfaite solidité à la pièce restaurée.
Cette technique trés onéreuse fût réservée aux pièces les plus importantes.
Sa rareté était telle que les pièces restaurées selon cette technique furent collectionnées et trés recherchées, au point de valoir plus cher que les pièces en parfait état.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Conque en grès céladon montée en encrier, Paris époque Louis XV » présenté par Franck Baptiste Paris, antiquaire à Paris dans la catégorie Cassolettes, coupe et vase Louis XV, Objet de décoration.
