Par Franck Baptiste Paris
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Belle petite commode d’entre-deux en placage d’amarante ouvrant par deux tiroirs en façade. Modèle galbé en façade et sur les côtés.
Les traverses intermédiaires sont foncées de larges cannelures en laiton.
Belle ornementation en bronze doré, dont des poignées tombantes, des entrées de serrures aux masques de vieillards, chutes , pieds sabots, cul de lampe au masque de Cérès.
Bâti en bois résineux, intérieur des tiroirs en orme.
Plateau d’origine en marbre rouge de Belgique.
Estampille « E. Doirat »* sur le montant avant droit.
Parfait état de conservation.
Travail d'Étienne Doirat, Paris époque Régence, vers 1720.
Dimensions :
Largeur : 94 cm ; profondeur : 49 cm ; hauteur : 82 cm.
Notre avis :
La commode que nous présentons arbore une précieuse robe d’apparat « lie de vin », et une ligne pure qui est caractéristique des productions d’un des plus grands ébénistes du temps de la Régence, Etienne Doirat. ...
... Si au premier regard elle peut paraître très sobre, elle n’en demeure pas moins un modèle de luxe, avec un placage de bois précieux, des cannelures en laiton, et une riche ornementation de bronzes.Sa petite taille et son parfait état d’origine en font un modèle assez rare sur le marché.
Etienne Doirat (1675-1732)
Issu d’une famille d’artisans – faïenciers, menuisiers - installée depuis les premières années du XVIIe siècle dans le Faubourg Saint-Antoine, Etienne Doirat est le fils du maçon Joseph Doirat et de Michelle Ferlu, sœur de Pierre-Isaac Ferlu, maître marchand-ébéniste. Son jeune frère Pierre-Michel suivra comme lui la voie de maître ébéniste.
*Né en 1675 et mort en 1732 à Paris, c’est dans les premières années du XVIIIe siècle qu’Etienne Doirat décroche ses lettres de maîtrise. Il œuvre toute sa vie rue du Faubourg Saint-Antoine pour une riche clientèle française mais aussi étrangère.
Souvent d’un sublime caractère, ses meubles appartiennent majoritairement au style Régence. Les commodes constituent l’essentiel de sa production. Un inventaire dressé le 14 juillet 1732 en mentionne un grand nombre, « en tombeau » ou « à la Régence » mais relève aussi quelques grandes bibliothèques, des armoires, des secrétaires, des régulateurs et divers modèles de tables de jeu ou de salon.
Ces meubles sont fréquemment réalisés en amarante ou en bois de violette, plaqués en feuilles ou marquetés de quadrillages. Doirat emploie massivement les bronzes et de belle qualité – réalisés par des collaborateurs fondeurs et ciseleurs - où des éléments traditionnels comme les mascarons du temps de Louis XIV répondent aux bustes de femmes ou « espagnolettes » Régence ou aux divers motifs dans un style typiquement Rocaille. Il orne parfois la face de ses commodes à tiroirs sans traverse d’un large cartouche de bronze que reprennent largement par la suite ses successeurs. En ce domaine, Doirat se révèle l’un des grands créateurs de formules décoratives et de techniques – gloires de l’ébénisterie parisienne sous le règne de Louis XV.
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