Par Galerie Étienne Lévy
Quarante sept feuilles de croquis, recto-verso dans un porte-folio de l’époque.
Représentant des scènes contemporaines, troubadour ou orientalistes
Provenance :
-Peut-être vente de l’atelier de l’artiste le 12 mars 1827 sous le n° de lot 223 : Quatre livres de pensées et projets de tableaux (les autres livres de croquis étant datés)
-Collection particulière, Paris.
Issu d’une famille d’artistes, Auguste Xavier Leprince exposa au Salon de 1819 jusqu’à sa mort prématurée en 1826 (il participa de manière posthume à l’édition de 1827).
Spécialisé dans les représentations de la vie quotidienne de ses contemporains il représenta aussi bien la bourgeoisie que le peuple laborieux, à la ville ou à la campagne. Ces scènes sont parfois le prétexte à des paysages dont l’influence hollandaise est sensible.
Ses œuvres rencontrèrent un grand succès auprès des amateurs, notamment de la famille royale puisque Charles X et la duchesse de Berry ...
... acquirent ses tableaux (« Le port d’Honfleur », Musée de la Ville de Paris, « Les Patineurs », vente Christie’s, 26 juin 2003).
Notre ensemble de dessins montre une grande habileté à saisir les attitudes et la spontanéité de ses contemporains croqués sur le vif, mais aussi la grâce et la théâtralité des personnages dans des scènes historicisantes. Ces motifs troubadours semblent illustrer un poème épique sur Henri IV. Une page mentionne un album de la duchesse de Berry ainsi que le « Henri donnant des vivres dans Paris », titre d’un dessin de Leprince actuellement conservé au château de Pau. Il pourrait s’agir d’un projet d’illustration pour la Henriade, œuvre de Voltaire réemployée à l’époque de la Restauration dans un contexte de propagande bourbonienne.
Plusieurs croquis représentent d’autres époques historiques avec la mention de l’abbé Suger et de Guillaume le Conquérant.
Certaines vignettes ainsi que plusieurs listes manuscrites font référence à des compositions illustrant « Les jeux des jeunes garçons » recueil édité par Nepveu à Paris en 1822 (Un exemplaire dans les collections du Musée National de l’Education).
Un lavis représentant un violoniste est probablement une étude pour « Les Aveugles » gravé par Motte en 1822, malgré quelques différences dans les personnages secondaires.
D’autres dessins paraissent être des études pour des portraits, parfois de groupe, avec notamment une composition qui évoque la famille de Louis XVIII lors de la naissance du duc de Bordeaux (voir le même sujet peint par Alexandre Fragonard et gravé par Lignon.
Dans le même esprit, quelques croquis d’élégants en extérieurs pourraient être des études pour l’estampe « bosquet de S.A.R Madame, Duchesse de Berry à l’Ermitage d’Enghien Montmorency » gravée par Motte.
Un croquis de Polichinelle peut-être rapproché des planches pour « Métamorphoses d’Arlequin, Parades » éditées en 1826 (Metropolitan Museum, New York).
Certaines inscriptions donnent des indications sur l’entourage de l’artiste, avec par exemple la mention de la vente de deux dessins à Hyacinthe Didot, célèbre imprimeur parisien, connu avec son frère pour être collectionneur d’art.
Plusieurs croquis reprennent vraisemblablement les œuvres de ses contemporains, notamment le « Ruth et Booz » peint par Louis Hersent pour Louis XVIII (vente Piasa 29 juin 2012).
Par ailleurs il est fait mention à deux reprises d’un certain M Decle qui paraît être artiste (peut-être Charles Clément Decle 1781-1842).
Le département des arts graphiques du Musée du Louvre conserve plusieurs albums de Leprince qui semblent comporter essentiellement des dessins sur le vif, parmi lesquels nombre de paysages.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Carnet de dessins par Auguste-Xavier Leprince (1799-1826) » présenté par Galerie Étienne Lévy, antiquaire à Paris dans la catégorie Dessin, Aquarelle & Pastel Restauration - Charles X, Tableaux et dessins.