Par Galerie de Frise
Antoine-Ignace MELLING
(1763 Karlsruhe - 1831 Paris)
Vue des environs de Saint-Cloud depuis la terrasse de Bellevue à Meudon
Aquarelle gouachée
H. 62,5 cm ; L. 93,5 cm
Signée et datée en bas à gauche - 1819
Exposition : Salon de 1819, sous le numéro 814, titrée Vue des environs de Saint-Cloud, prise sur les hauteurs de Bellevue
Provenance : certainement Drouot, vente du 1er février 1895, Salle 10, Tableaux anciens et modernes, aquarelles, dessins et pastels, CP Paul Chevallier, Expert Féral, numéro 132 du catalogue, titré Vue des environs de Saint Cloud, aquarelle
Cette superbe gouache est parvenue jusqu’à nous dans un étonnant et rare état de fraîcheur, avec son cadre et son verre d’origine.
On y retrouve la palette vert/bleu souvent utilisée par Melling, ainsi qu’une précision assez remarquable dans les détails de la végétation et des bâtiments, et une excellente exactitude topographique. L’artiste est posté sur le plateau de ...
... Bellevue, sur les hauteurs de Meudon. On reconnaît sur la gauche le parc de Saint-Cloud, avec la lanterne de Démosthène (construite en 1801 et qui sera détruite par les prussiens en 1870) et l’allée de la Balustrade, le Pavillon de Breteuil, et en contre-bas, un bâtiment de la Manufacture de porcelaine de Sèvres. Un peu plus à l’arrière-plan, la ville de Saint-Cloud et son pont sur la Seine, puis le Mont Valérien (avec à son sommet le bâtiment construit par Napoléon à partir de 1811 et destiné aux orphelines de la Légion d’Honneur). Dans le lointain vers le centre on peut même distinguer la butte de Sannois avec les silhouettes de ses trois moulins, et en bord de Seine ce qui semble être le château d’Asnières.
A droite du pont de Saint-Cloud, les constructions du village de Boulogne sont assez détaillées.
Après une jeunesse passée à Strasbourg, puis des études d’architecture et de mathématiques à Klagenfurt, Melling partit en 1782 découvrir l’Italie, l’Egypte, avant de se fixer en 1784 à Constantinople, en tant que membre de la suite de l’ambassadeur de Russie, cité où il devait rester jusqu’en 1802. Pendant ces dix-huit années, il apprit le turc, se fondit dans la vie locale, et devint le dessinateur et l’architecte de la sultane Hadidgé, soeur du Grand Seigneur Sélim III ; il produisit de nombreuses vues, souvent panoramiques, de la ville et du Bosphore, et des événements festifs. Son arrivée à Paris en 1802 correspond à son projet de créer un album de ces vues ottomanes, qui ne sera publié qu’en 1819, sous le titre Voyage pittoresque de Constantinople et des rives du Bosphore, comprenant 48 planches gravées.
A Paris, Melling devint paysagiste au service de l’impératrice Joséphine, qui fit d’ailleurs l’acquisition de la première oeuvre « française » que l’artiste exposa au Salon de 1808, une vue de Paris prise depuis la colline de Chaillot et aujourd’hui conservée à Arenenberg.
Au Salon de 1819, Melling, devenu « peintre paysagiste de la chambre et du cabinet du roi » , exposait d’autres aquarelles de dimensions similaires à la nôtre, commandées par le ministère des Affaires étrangères en 1817, et représentant les châteaux de Gosfield et Hartwell, lieux occupés par Louis XVIII lors de son exil en Angleterre. Les deux oeuvres furent accrochées au palais des Tuileries.
Au Salon de 1812, l’artiste avait déjà exposé des vues des environs de Paris (Château de Ris, Château de Pierrefonds…) et notamment de Saint-Cloud depuis la maison de campagne du duc de Bassano située à Meudon. Là encore, les dimensions étaient similaires à celles de notre oeuvre.
Renouant avec sa qualité d’artiste voyageur (Constantinople, Hollande en 1812, départements français en 1815, Angleterre en 1817), Melling se rendit dans les Pyrénées en 1821, à la demande du gouvernement français, et publia un album sur ce séjour.
Melling fut notamment collectionné par Murat et la Reine Hortense (qui lui commanda ainsi deux vues de Hollande en 1812, exposées au Salon de 1814, et ultérieurement acquises par Paul Marmottan et données au musée de Valenciennes en 1896).
Marmottan évoque dans un article (Bulletin de la Société historique et archéologique du VIIIème arrondissement de Paris, 1917-1919) consacré à la galerie de tableaux de Murat (qui possédait au moins cinq gouaches de Melling) à l’Elysée ses « vues de Paris d’une finesse de perspective extrême, indépassable… un excellent traducteur de la nature quoique un peu minutieux » .
Chevalier de la Légion d’Honneur en 1825, il eut une fille, Adèle (1799-1876), née à Constantinople, qui fit une belle carrière de dessinatrice, collaborant dès son plus jeune âge aux oeuvres de son père. Elle exposa au Salon à partir de 1824 sous le nom de Clerget-Melling, suite à son mariage en 1819 avec un receveur des Douanes.
Conditions générales de livraison :
Retrait en galerie.
Livraisons régulières à Paris.
Livraisons possible par nos soins aux frais de l'acheteur (frais à déterminer en fonction de l'encombrement et du lieu).
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Antoine Melling (1763-1831) - Vue des environs de Saint-Cloud depuis Meudon » présenté par Galerie de Frise, antiquaire à Beleymas dans la catégorie Dessin, Aquarelle & Pastel Restauration - Charles X, Tableaux et dessins.