Par Galerie Philippe Guegan
Rome premier tiers du XIXe siècle
D’après l’antique
L’Antinoüs du Capitole
Bronze
Ce sujet en bronze représentant l’Antinoüs du Capitole, fut exécuté d’après le marbre antique conservé au musée du Capitole à Rome (inv. no. MC741). Découvert au début du XVIIIe siècle, possiblement à la Villa Hadriana de Tivoli, et mentionné pour la première fois en 1733 dans l’inventaire de la collection du Cardinal Albani, au moment de son achat par le pape Clément XII, ce marbre fut restauré par Pietro Bracci (restitution du bras et de la jambe gauche) puis exposé dans le tout nouveau musée du Capitole, ouvert au public en 1734, puis cédé à la France à la fin du XVIIIe siècle par l’effet du traité de Tolentino en 1797. Il fait une entrée triomphale avec d’autres antiques et œuvres d’art à Paris en juillet 1798 et est exposé pendant 15 ans au Muséum central des Arts (Louvre) à partir de son inauguration le 9 novembre 1800, puis est restitué à ...
... Rome en 1815 à la chute de l’Empire et réinstallé au musée du Capitole en 1816, où il se voit toujours.
Cette figure d’Antinoüs connu un tel succès à partir de sa découverte, qu’elle détrôna, dans le cœur de certains amateurs et historiens d’art, une autre figure d’Antinoüs célèbre : l’Antinoüs du Belvédère, marbre découvert en 1543 et admiré depuis lors dans les collections papales. A propos de l’Antinoüs du Capitole, Mariette, en 1750, écrivait dans son traité des pierres gravées « depuis environ trente ans qu'elle a été découverte elle aurait presque fait oublier la Statue du même Antinoüs au Belvédère * si celle-ci n’avait eu le privilège d’avoir paru la première, et d’avoir toujours été regardée avec raison comme la régie des proportions d'un beau jeune homme ».
L’Antinoüs du Belvédère et l’Antinoüs du Capitole sont effectivement les deux plus célèbres statues d’athlètes ou d’éphèbes, qui du 16e au 18e siècle ont erronément porté le nom d’Antinoüs. La grâce de leurs poses, l’absence d’autres marbres antiques de jeunes hommes de qualité comparable, le lieu supposé de leur découverte (aujourd’hui contesté) qui rappelait le nom d’Hadrien, tout concourait à les identifier comme Antinoüs, alors que les chercheurs modernes considèrent qu’ils sont plus assurément des copies romaines d’époque impériale de statue grecque du IVe siècle av JC, un Hermès concernant l’Antinoüs du Capitole.
Le succès que rencontra immédiatement l’Antinous du Capitole se traduit par de nombreuses copies. Une première copie en marbre fut réalisée à Rome pour Louis XV, commencée par Marchand en 1741 et achevée par Jacques Sally en 1747 ; puis offerte en 1753 par le roi au financier Etienne Michel Bouret, tandis qu’un autre marbre par le sculpteur italien Francesco Carradori fut placé dans la galerie palatine du Palazzo Pitti de Florence en 1785. Des fontes en bronzes furent également réalisées par Luigi Valadier dans les années 1780, l’une livrée pour le collectionneur français pour Pierre Grimod d’Orsay en 1785 (musée du Louvre), une autre conservée dans les collections de la Villa Borghèse à Rome. Enfin une copie en bronze fut également réalisée pour le Tsar de Russie par le fondeur Vasily Petrovich Ekimov en 1800 pour les jardins du château de Peterhof.
De nombreuses réductions en bronze, à l’image de notre Antinous, furent également réalisées, à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, par des bronziers romains à destination des voyageurs du Grand Tour. Notamment par Francesco Righetti (Christie’s, London, 12th June 2003, lot 1036) et Giacomo Zoffoli (Sotheby’s, Paris, 23rd March 2006, lot 49), mais également en marbre (Sotheby’s, London, 6 December 2022, lot 64) et en plâtre.
Notre exemplaire, par son traitement stylistique doit être rapproché des Antinous capitolins réalisés dans l’atelier de Valadier, par un traitement tout à fait similaire du visage. Réalisé au début du XIXe siècle à Rome, par un excellent fondeur, ce bronze à la cire perdue, de grande taille, présente de remarquables détails de ciselure, notamment dans les boucles de la chevelure, et une magnifique patine brune.
Bibliographie :
Francis Haskell & Nicholas Penny, Taste and the Antique, Yale University Press, 1981, pp. 143 & 144
Francesco Paolo Arata, Il ruolo del Museo Capitolino nella Roma del settecento. in Ricordi dell' Antico, pp. 61 à 71, Silvana, Roma 2008
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