Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Notre statue sculptée en pierre calcaire au milieu du XIVeme siecle se démarque par son allure gracieuse et son attitude affable.
Debout, légèrement déhanchée, elle porte l’enfant Jésus sur le bras gauche. Le visage juvénile, encadré de large mèches ondulées, plein de douceur, au large front, nez droit et une bouche souriante..
Sa tête est ceinte d'une couronne qui retient son voile lui couvrant les cheveux, tout en révélant les mèches de devant.
Marie porte fièrement l’enfant Jésus dont il manque la tête et une partie de torse, vêtu d’une tunique, nous apercevons son pied gauche émergeant de l’étoffe.
Elle tient dans sa main droite une tige dont l’extrémité est disparue. Il s’agit sans doute d'un sceptre en fleur de lys, le symbole de pureté.
La vierge est vêtue d’une robe et d’un ample manteau qui partant de son épaule droit se transforme en tablier au-dessus des genoux, révélant sa taille soulignée par une ceinture.
Le mouvement ...
... du manteau crée des chutes inégales des pans de draperies latérales. A gauche sous l’enfant Jesus ses plis tuyautés descendent richement en cascade. A droite c’est la flexion du bras qui crée une chute aux plis larges et courts.
Le jeu de drapés suit un schéma bien établi d’iconographie d’Ile de France. Sur le devant le tablier est animé de plis en V dont la pointe arrondie favorise les évasements et contribue visuellement à élargir la silhouette. Les plis profonds et droit du bas de la robe visent à équilibrer le mouvement horisontal du tablier et font apparaître ses chaussures a bouts pointues. Nous pouvons également deviner a travers le tissu le genou droit de la vierge qui accentue son déhanchement.
Grace au travail en ronde bosse, nous pouvons admirer l'arrière de la sculpture qui nous permet d’apprécier son voile court, ainsi que de mieux comprendre l’agencement des drapés de son manteau qui crée également sur son dos les plis en V en dessous de sa taille et la façon dont il remonte a l’arrière enveloppant les bras de la vierge.
Notre artiste, bien évidemment anonyme, suit la typologie des vierges des régions d’Ile de France et de la Champagne en s’inspirant très fortement de la sculpture de la Vierge à l’Enfant, originaire de l'eglise de Cernay-lès-Reims (Marne, France) et conservée aujourd'hui a Cloisters à New York.
Nous pouvons également comparer notre oeuvre avec la Vierge à l'Enfant, vendue aux enchères chez Sotheby's (8/7/2011, lot n°5)
L’allure générale et le rythme des drapés étoffant la silhouette permettent de situer notre sculpture au milieu du XIVeme siecle.
Hauteur : 79 cm
Epoque gothique, milieu du XIVeme siècle, Ile de France, manques visibles sur photos
La tete de l’enfant disparue s’explique par le fait qu’a la révolution, beaucoup d’actes de vandalisme ont été commis afin d’ôter le caractère religieux aux sculptures. C’est pour cette raison que des nombreuses vierges à l’enfant tout en étant en bon état de conservation générale ne possèdent plus la tête de Jésus.
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