Par Riccardo Moneghini
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Un trumeau, terme français, désigne communément un meuble à double corps, dont le bas est constitué d'une commode à ressaut et le haut d'un fond, avec deux portes fermées par des miroirs (dépolis ou gravés) ou par des vitres et terminées par une corniche. Le mot désigne à l'origine, dans l'architecture gothique, un élément sculptural divisant deux ouvertures (portes ou fenêtres).
Le terme trumeau est bien connu des amateurs d'antiquités et en particulier des amoureux du mobilier du XVIIIe siècle, mais tous n'associent peut-être pas le terme français au précieux meuble que l'on appelle parfois trumò en Italie.
Le trumeau, ou trumò, est un meuble qui, dans sa partie inférieure, s'apparente à une commode à ressauts tandis que, dans sa partie supérieure, deux précieuses portes, ou plus rarement une seule, dissimulent des étagères et de petits tiroirs.
Le meuble original se compose ainsi de deux corps distincts, séparés l'un de l'autre par un plateau ...
... à abattant, constituant un heureux mariage de différents meubles traditionnellement associés à des fonctions différentes.
Le trumeau est en fait un meuble qui, par sa seule présence, meuble une pièce de manière élégante, parfois discrète, parfois baroque, compte tenu de la variabilité des styles qui ont inspiré les ébénistes du XVIIIe siècle et les artisans qui reproduisent l'art aujourd'hui.
Il s'agit d'un trumeau lombard en noyer, racine de noyer et cadres ébonisés, mesurant 280 x 125 x 60 cm, de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Le profil ondulé de la façade est souligné par une base plus basse que la partie supérieure légèrement moulurée qui suit le périmètre et repose sur des pieds en chandelle à l'avant.
Dans le corps inférieur, le bois teinté en noir se retrouve dans les montants sculptés et moulurés qui soulignent la verticalité du meuble : dans les bandes moulurées inférieures et supérieures qui ferment la façade ondulée ; dans les cadres qui entourent les trois tiroirs et dans les moulures qui suivent le contour des cartouches rectangulaires qui entourent le tiroir.
Le bandeau légèrement en saillie sous le plateau en calatoio présente un triple encadrement très harmonieux, tandis que sur la porte à charnière qui dissimule six tiroirs et un secret, le motif décoratif qui divise les tiroirs est composé d'un seul dessin.
La partie supérieure à deux portes et miroirs au mercure d'origine culmine dans un motif arlequin incisé, décomposé et entouré d'un profil moulé noir.
Les poignées et les écussons sont en bronze ciselé.
Dans ce trumeau Louis XV particulièrement élancé, le contraste typiquement lombard entre la décoration ébonisée et les surfaces lambrissées en noyer et en ronce de noyer est plus évident en raison de la tonalité plus claire de ces dernières.
En bois foncé, les pieds de l'étagère, agiles et élancés, se détachent et rejoignent le cadre moulé bas qui entoure le périmètre inférieur.
Il faut admirer les principales caractéristiques de ce merveilleux trumeau : d'une part, sa taille gigantesque et, d'autre part, son agilité grâce à un mouvement central et latéral qui donne à l'ensemble du meuble une grande marge de manœuvre.
Les tiroirs intérieurs et le bougeoir sont également mobiles.
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