Par Franck Baptiste Paris
Statue en terre cuite représentant Flore, déesse des fleurs, des jardins, du printemps et de la fécondité. Elle est représentée sous les traits d’une jeune femme en pied, coiffée d’une couronne de fleurs, couverte d’une draperie à mi-corps, dévoilant ses seins et couvrant une partie de ses cuisses. Elle tient dans sa main gauche un feston de fleurs (en partie manquant) jaillissant d’un tronc d’arbre qui repose sur un socle de forme carrée.
Bel état de conservation (petits manques et éclats).
Travail français du XIXème siècle, d’après la statue de René Frémin conservée au musée du Louvre*.
Dimensions :
Hauteur : 148 cm.
Socle : 42 cm par 42 cm.
*Notre statue est une copie du chef d’œuvre de René Frémin, grand sculpteur français né à Paris en 1672 et mort dans la même ville en 1744. L’oeuvre originale fut commandée par la direction des bâtiments du roi en 1706 pour orner le parc du château de Marly où elle sera ...
... livrée en 1709. Saisie lors de la révolution, par la Commission des Monuments le 30 août 1793 et destiné au futur grand musée, elle orna le palais Bourbon avant d’être finalement envoyée le 6 germinal an 9 (27 mars 1801) au château consulaire de la Malmaison, nouvelle résidence de Joséphine de Beauharnais, où elle restera jusqu’en 1876. Elle sera remise avec plusieurs sculptures à Barbet de Joy, et attribuée au Louvre le 9 mars 1877 par l’administration des domaines, où elle sera inventoriée sous le numéro RF265. Chef d’œuvre de la sculpture française, elle est toujours visible dans la cour Marly de la célèbre institution parisienne.
Bibliographie :
Bresc-Bautier G., La sculpture des jardins de Marly, Edition du Musée du Louvre.
F. Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries, Londres, 1981, pp. 305-306, n° 14; B. Roscaco, « Les sculptures de Marly sous Louis XIV : influence vénitienne et destinée sous Louis XV », in Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 2012 ; G. Gaborit, G. Bresc-Bautier, Sculpture française II –Renaissance et Temps Modernes, vol. 1, Louvre museum, Paris, 1998, p. 385.
Notre avis :
La statue que nous représentons est une copie fidèle de la célèbre œuvre de René Frémin, elle n’est pas un moulage tardif mais une véritable œuvre de sculpteur.
La prudence nous pousse à proposer une datation du XIXème siècle, mais il se pourrait bien qu’elle soit plus ancienne. En effet, plusieurs caractéristiques sont typiques des techniques utilisées par les sculpteurs sous l’Ancien Régime :
- Utilisation d’une terre relativement claire et très caillouteuse.
- Une réalisation en plusieurs parties indépendantes, cuites séparément avant un assemblage final et la pose d’une patine pour unifier l’ensemble.
- Reprises de chaque élément au couteau pour accentuer les infimes détails (nervures des feuilles, écorce de l’arbre, chevelure…).
- Expression vivante du visage.
Dans son œuvre exhaustive sur la sculpture des jardins de Marly, l’auteur mentionne que certaines copies en terre cuite de cette œuvre sont « relativement anciennes » et elle dresse un inventaire des modèles connus dont certains sont datés :
- Vente de la collection Hankar, daté 1725
- Vente Orélans, Maître Louis Savot, 22 mars 1990, daté 1754.
- Vente Cannes, Maître Marc-Arthur Khon, 13 septembre 1995, daté 1732.
D’autres exemplaires en pierre ou en marbre sont aussi datés du 18 ème siècle.
L’exemplaire que nous présentons, en raison de ses grandes qualités esthétiques, pourrait faire partie de cette production réalisée sur commande sous l’Ancien régime, pour de riches propriétaires de châteaux issus de la noblesse ; mais il pourrait aussi être le fruit du travail d’un sculpteur étudiant la sculpture classique française au sein d’une école des Beaux-Arts au début du XIXème siècle.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Statue de Flore en terre cuite d’après Frémin, 19e siècle » présenté par Franck Baptiste Paris, antiquaire à Paris dans la catégorie Sculpture en Terre cuite Louis-Philippe, Sculpture.
